Envie de partir dans l'espace? L'Europe recrute des astronautes

Entre quatre et six candidats seulement seront retenus à l'issue de ce long processus de recrutement des astronautes, qui s'ouvrira le 31 mars avec l'accueil des postulants et qui s'achèvera en octobre 2022.

Pour la précédente promotion de 2008, celle de Thomas Pesquet, seuls sept avaient franchi la ligne d'arrivée, sur plus de 8000 candidatures. "On s'attend à encore plus de candidats cette fois", a déclaré Guillaume Weerts, responsable de la gestion du centre des astronautes européens de l'ESA, lors d'une conférence de presse.

Encourager les postulations féminines

Pour postuler en ligne, il faut avoir un master dans un domaine scientifique et trois ans d'expérience professionnelle. Une nouveauté: la limite d'âge a été repoussée à 50 ans (contre moins de 40 ans la dernière fois). Il faut parler parfaitement l'anglais, bien maîtriser une deuxième langue mais le russe n'est pas obligatoire, il est enseigné durant la formation. Et bien sûr, avoir une très bonne condition physique, même si "nous ne recrutons pas des supermen ni des superwomen", a nuancé Guillaume Weerts.

L'agence européenne "encourage vivement les femmes à postuler". En 2008, moins de 16% des candidates étaient des femmes. "En 1985, c'était 10%", a rappelé l'astronaute française Claudie Haigneré.

"Des volontaires pour devenir nos nouveaux collègues? Lancez-vous!!", a de son côté tweeté Thomas Pesquet, en pleins préparatifs pour sa deuxième mission à bord de la station spatiale internationale (ISS), "Alpha", prévue au printemps prochain.

Les jeunes recrues auront vocation à voler dans un premier temps vers l'ISS et, à l'avenir, à participer aux futures missions lunaires.

L'ESA a déjà obtenu trois sièges pour les Européens à bord de la future station orbitale lunaire Gateway, en tant que contributeur au programme. Mais les premiers vols, vers 2025, seront réservés à la génération actuelle.

L'expérience de Claude Nicollier

Pour Claude Nicollier, seul Helvète à avoir été sélectionné par l'ESA en 1978, la première chose dont les candidats ont besoin pour être choisi est la passion. "La pratique de sports à risque, typiquement l'alpinisme, l'aviation, le parachutisme, la plongée sous-marine, est un plus pour les futurs astronautes". Il faut savoir gérer les risques et avoir la capacité de travailler dans des conditions risquées en plus de la formation académique, a-t-il expliqué dans le 19h30.

"Mais avant tout, il faut être passionné, il faut avoir une passion dévorante pour la science, pour l'espace, pour l'aventure. C'est une aventure personnelle inimaginable et j'invite tous les Suisses et toutes les Suissesses qui le peuvent à s'engager", s'est-il enthousiasmé.

Dans l'espace, "on prend conscience de la petitesse, de la fragilité de la planète Terre, de sa beauté également. C'est un enrichissement phénoménal", a aussi rappelé l'astronaute suisse.

Claude Nicollier a en effet été subjugué par la beauté de la Terre depuis l'espace. "Voir la Terre qui se lève à l'horizon avec les couleurs dominantes bleues pour les océans et blanches pour les nuages est absolument magnifique. C'est touchant, prenant et impressionnant".

Pilote chez Swissair, le natif de Vevey (VD) avait décidé de laisser tomber cet emploi prestigieux pour se lancer dans la course à l'espace. Il était devenu en 1992 le premier Suisse à voler dans l'espace, pour la mission STS-46. A son palmarès figurent plusieurs missions remarquées, notamment à bord de navettes spatiales, dont deux ont été consacrées à la réparation et à la maintenance du télescope spatial Hubble.

lan avec afp