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Des formes de vie retrouvées dans des endroits insoupçonnés, dans l’obscurité totale, sous la banquise

Image du rocher où la faune marine a été découverte dans les profondeurs, sous la banquise. [BAS/EPA/Keystone]
De la vie 900 mètres sous la glace / La Matinale / 1 min. / le 17 février 2021
Une équipe scientifique britannique a trouvé des formes de vie en profondeur sous la banquise antarctique, à des centaines de kilomètres du moindre rayon de soleil. Cette découverte, réalisée un peu par hasard, est très inattendue.

Le British Antarctic Survey cherchait de la boue sous-marine. Et pour cela, les scientifiques ont foré un trou de 900 mètres de profondeur dans la banquise pour faire descendre une caméra sous la glace, puis jusqu'au fond marin. Mais une fois au sol, la caméra est tombée nez à nez avec un rocher incrusté d'animaux plus ou moins identifiés: des éponges et ce qui ressemble à des crustacés.

Leur particularité est qu'il s'agit d'organismes immobiles, qui ne peuvent donc pas se déplacer pour se nourrir. Or l'obscurité est totale sous la glace et l'endroit se trouve à des centaines de kilomètres du premier rayon de soleil vraisemblablement nécessaire à produire leur alimentation.

Des conditions "juste impossibles"

Pour Daniel Cherix, biologiste et professeur honoraire à l'Université de Lausanne, c'est vraiment étonnant. "Si un biologiste normalement constitué n'est pas surpris, c'est qu'il a un problème", dit-il mercredi dans La Matinale de la RTS. "Se rendre dans des conditions pareilles, à des profondeurs incroyables, sans lumière, dans des conditions qui paraissent juste impossibles pour la vie et découvrir des organismes qui ne sont pas juste des unicellulaires, moi ça me dépasse un peu!".

Il est possible qu'un peu de plancton soit occasionnellement charrié par les courants, mais l'endroit n'est en tout cas pas foisonnant, souligne Daniel Cherix.

Limites de la vie sur Terre repoussées

Dans des conditions aussi extrêmes en matière de température, de pression ou de lumière, il se peut qu'on ait affaire à des organismes très vieux, qui se développent extrêmement lentement et peuvent ne se nourrir qu’à de très rares occasions.

Quoi qu'il en soit, cette découverte repousse encore un peu ce que l'on pensait être les limites de la vie sur Terre.

Lucia Sillig/oang

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