Grand d'environ 7 kilomètres, selon cette étude publiée lundi dans la revue Scientific Reports, ce fragment serait issu de l'explosion d'une comète en provenance du nuage d'Oort, "un nuage de débris" situé très loin à la limite du système solaire.
Avant de venir en partie s'écraser dans ce qui est aujourd'hui la péninsule mexicaine du Yucatan, à Chicxulub, la comète aurait été poussée vers le Soleil par l'attraction gravitationnelle de Jupiter, la plus grosse des planètes de notre système.
Jupiter agit alors "comme un flipper", renvoyant ces comètes dites "à longue période" sur "des orbites les rapprochant très près du Soleil", explique à l'AFP Amir Siraj, auteur principal de l'étude et étudiant en astrophysique à Harvard. Là, face à l'immense force d'attraction du Soleil, les comètes "les plus grosses éclatent en plus de 1000 fragments", dit-il.
"Une pluie météoritique"
Chacun des fragments, dont l'un d'entre eux aurait été catapulté vers la Terre, "est potentiellement assez grand pour causer un événement comme celui ayant tué les dinosaures", ajoute Amir Siraj. Pour parvenir à cette conclusion, les deux scientifiques à l'origine de l'étude ont effectué des simulations gravitationnelles à partir des données disponibles sur le nuage d'Oort et le mouvement des planètes.
Thierry Adatte, géologue à l'université de Lausanne, a expliqué dans Forum que cette comète n'était certainement pas la seule a avoir frappé la terre: "On aurait eu une sorte de pluie météoritique qui s'étalerait sur 200'000 ans, avec une très grosse comète - celle qui aurait causé la mort des dinosaures - mais l'existence aussi de comètes juste avant ou après, qui auraient mis encore plus de stress sur la biosphère."
asch avec ats
Astéroïdes, comètes: quelle différence?
"Les astéroïdes sont des rochers secs dans notre système solaire", plus lents que les comètes, qui sont souvent comparées "à des boules de neige sales ou des roches glacées, aux extrémités du système solaire", explique Amir Siraj. C'est d'ailleurs cette glace qui, réchauffée par le Soleil, forme les queues de comètes que l'on peut observer dans le ciel.
Jusqu'alors, la théorie la plus populaire était que l'objet responsable du cataclysme il y a 66 millions d'années provenait de la ceinture principale d'astéroïdes, située entre Mars et Jupiter. Mais la fréquence à laquelle ces astéroïdes peuvent frapper la Terre est "au moins 10 fois trop faible" pour expliquer l'impact, raconte à l'AFP Avi Loeb, co-auteur et professeur à Harvard.