Pendant longtemps, les scientifiques ont pensé qu'il n'y avait qu'une seule horloge interne. Ils ont découvert il y a quelques années que chacune de nos cellules, dans chacun de nos organes, avait aussi sa propre petite horloge. Mais ce qu'on ne savait pas jusqu'ici, c'est que les cellules d'un organe pouvaient communiquer pour retrouver un rythme, même sans l'horloge centrale du cerveau.
"On s'est rendu compte que l'horloge centrale était bien nécessaire pour synchroniser les horloges des différents organes entre eux. Par contre, on a aussi montré qu'au sein d'un même organe, il pouvait y avoir une synchronisation des différentes cellules en l'absence de cette horloge centrale", explique dans La Matinale Flore Sinturel, chercheuse au Département de médecine et première auteure de l'étude.
Nécessaire pour un métabolisme sain
L'équipe de l'Université de Genève a pu le démontrer en observant en temps réel l'expression des gènes circadiens chez les souris. Cette découverte constitue un pas vers une meilleure connaissance de l'horloge interne de l'humain, essentielle pour que tout tourne rond.
"La perturbation des rythmes circadiens est associée à des développements de maladies métaboliques et de pathologies cardio-vasculaires. On sait que l'alignement des rythmes biologiques avec le rythme classique de lumière et d'obscurité imposé par la rotation de la Terre est important pour la physiologie", poursuit Flore Sinturel.
Pour la chercheuse, la prochaine étape consistera à comprendre comment les cellules communiquent entre elles pour se mettre au diapason.
Alexandra Richard/asch