La pollution est une des principales préoccupations de la Chine
pour les JO qui s'ouvrent vendredi, car la capitale est l'une des
villes les plus polluées du monde. Le Comité international
olympique (CIO) a prévenu qu'il reporterait certaines épreuves
d'endurance en plein air si la qualité de l'air était mauvaise.
Un nuage de dioxyde de soufre et dioxyde d'azote recouvre
souvent la ville, à des concentrations cinq fois supérieures aux
normes de sécurité définies par l'Organisation mondiale de la santé
(OMS).
Entreprises mises à l'arrêt
Depuis le 20 juillet, les entreprises les plus polluantes ont
été purement et simplement mises à l'arrêt, tandis qu'environ deux
millions de véhicules ont été interdits de circulation à Pékin et
une partie du nord de la Chine, sur une superficie équivalente à
celle de l'Alaska.
"Cela n'avait jamais été fait auparavant et je doute que cela se
reproduise. Nous avons une occasion en or de faire avancer nos
recherches", se félicite Veerabhadran Ramanathan, chercheur en
sciences de l'atmosphère à l'Université de Californie.
Etude internationale
Veerabhadran Ramanathan participe à un projet scientifique
international d'étude de la pollution à Pékin pendant et après les
JO. Comme lui, plusieurs dizaines de scientifiques du monde entier
se livrent à diverses expériences scientifiques, à l'aide d'avions
sans pilote (drones) de ballons-sondes, de données fournies par des
satellites et des stations de mesure au sol.
Ils cherchent notamment à connaître la répartition et le
déplacement en temps réel des particules polluantes ultrafines,
leur impact sur la santé, et comment la pollution voyage à travers
les continents. Porté par la circulation atmosphérique, l'air
pollué de Pékin finit par exemple par se retrouver en Corée, voire
en Californie. Reste à savoir si l'important dispositif
antipollution entré en vigueur en juillet produira des résultats
concrets.
Espoirs
Depuis le 20 juillet, les niveaux de polluants dans l'air de la
capitale chinoise ont fluctué, même si la tendance générale semble
à une diminution. "Si Mère Nature coopère, je m'attends à un
impact. Mais tout dépend de la direction des vents", explique
Veerabhadran Ramanathan.
Staci Simonich, professeur de chimie et de toxicologie à
l'Université de l'Etat de l'Oregon aux Etats-Unis, s'enthousiasme
également devant cette "expérience scientifique géante sur la
pollution atmosphérique". Si les mesures prises à Pékin se révèlent
efficaces, "ce qui aura été appris ici pourra être appliqué à
d'autres villes", note-t-elle.
ap/bri
La cérémonie pas sortie d'affaire
La cérémonie d'ouverture des Jeux pourrait être perturbée par de fortes pluies et des orages, ont annoncé dimanche des responsables, prévoyant même que des typhons étaient possibles sur certaines villes hôtes des JO.
"Avant et immédiatement après vendredi, il n'y aura pas de grosses averses", a déclaré Wang Jianjie, directrice adjoint du bureau. "Mais le 8, le temps à Pékin sera très nuageux et il y aura des averses et des orages", a-t-elle ajouté, se disant incapable de préciser si la pluie tomberait durant le spectacle donné par près de 10'000 figurants et conclu par un feu d'artifice.
Les responsables du bureau de manipulation de la météo se sont par ailleurs montrés mesurés sur l'efficacité de leurs armes anti-nuages dont l'utilisation, le jour de la cérémonie, n'a pas encore été décidée.
Cette technologie, encore au stade expérimental, prévoit de détruire les nuages au moyen de fusées avant qu'ils ne déferlent sur la ville.
En ce qui concerne les typhons, Wang Jianjie a estimé que deux ou trois étaient attendus en provenance du Pacifique durant les Jeux sur Hong Kong, où se dérouleront les épreuves d'équitation, et sur Shanghaï, qui accueillera une partie du tournoi de football.