D'autres maladies sexuellement transmissibles (MST) ont elles aussi sérieusement diminué: les cas de gonorrhée ont chuté d'environ 11%, ceux de chlamidya de 9%. La baisse n'est toutefois pas aussi significative que pour les cas de VIH, dont les infections ont baissé de plus de 30%.
Selon plusieurs spécialistes, ces chiffres s'expliquent en partie par les premiers effets de la PrEP - le traitement qui prévient ou limite l'apparition du VIH. En Suisse, depuis deux ans, le programme SwissPrEPared permet d'avoir accès à ce médicament pour 40 francs par mois. Quelque 3000 personnes sont inscrites, principalement des membres de la communauté homosexuelle masculine, qui reste la plus touchée par le VIH.
Un traitement efficace à 99%
La RTS s'est rendue dans l'un des centres de suivi de Zurich. Elle y a rencontré Santino, 34 ans, qui vient tous les trois mois sur place vérifier son état de santé. Il assure que c'est grâce à ce traitement qu'il parvient à continuer à vivre normalement, car, dit-il, "la PrEP est un moyen de protection supplémentaire, en plus du préservatif". Selon plusieurs études, la PrEP est efficace à 99%.
À son lancement pourtant, le médicament a suscité des espoirs mais aussi beaucoup de critiques. Le médecin épidémiologiste Benjamin Hampel, également auteur d'une étude sur l'impact du traitement, reconnaît qu'"au début, tout le monde avait peur que les mesures de prévention mises en place en Suisse depuis plus de 40 ans ne soient abandonnées d'un coup. Que tout le monde se mette à prendre la PrEP et ne porte plus de préservatif. Mais ça ne s'est pas confirmé."
Prévention ciblée
En réalité, précise le médecin, les personnes qui sont accompagnées médicalement font tous les trois mois un dépistage général. Cela permet de détecter les MST beaucoup plus tôt que d'habitude.
Le traitement va ainsi dans le sens d'une meilleure prévention, pour le VIH et toutes les maladies sexuellement transmissibles. Cet automne, les statistiques définitives seront publiées, ce qui permettra de connaître le profil exact des personnes infectées et de mieux cibler les politiques de prévention.
Sujet radio: Joëlle Cachin
Adaptation web: Virginie Langerock