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Cancer: facteurs de risque méconnus

Le cancer est la seconde cause de mortalité en Suisse.
Le cancer est la seconde cause de mortalité en Suisse.
Beaucoup de gens sont mal informés des facteurs de risque du cancer, croyant à tort que manger des fruits et légumes protège mieux de la maladie que de cesser de boire de l'alcool, révèle une étude publiée mercredi à Genève.

"Beaucoup ont des croyances erronées sur ce qui cause le cancer,
et ont tendance à surestimer la menace venant de facteurs
environnementaux, qui ont relativement peu d'impact, tout en
minimisant les dangers de leur propre comportement", selon l'Union
internationale contre le cancer (UICC).

L'UICC, fondée en 1933 et basée à Genève, tient son congrès tous
les deux ans. Présidée ces deux dernières années par le Dr Franco
Cavalli, elle regroupe 300 membres, dont la Ligue suisse contre le
cancer.



L'étude, publiée par l'UICC à l'occasion de l'ouverture à Genève
d'un Congrès mondial sur la maladie, a été menée l'année dernière
auprès de près de 30'000 personnes de 29 pays du monde entier par
Roy Morgan Research et Gallup International.

L'alcool, un facteur de risque important

Selon cette enquête, dans les pays à haut revenus comme les
Etats-Unis, le Royaume Uni ou l'Espagne, 59% des personnes sondées
pensent que ne pas manger suffisamment de fruits et légumes
entraîne un risque de cancer.



La consommation d'alcool n'est considérée comme un facteur de
risque que par 51% d'entre elles. Bien pire, 42% des personnes
interrogées dans les pays riches sont convaincues que la
consommation d'alcool n'augmente pas le risque de cancer.



"Les preuves scientifiques d'un éventuel effet protecteur des
fruits et légumes sont beaucoup plus faibles que celles établissant
le caractère nocif de la consommation d'alcool", relève l'UICC. "En
général, les gens ont tendance à croire que les facteurs qui ne
sont pas sous leur contrôle (comme la pollution de l'air) sont plus
importants que les facteurs qui dépendent de leur comportement
(comme l'obésité et le tabac)", déplore l'organisation.

Fatalisme du côté des pays défavorisés

De leur côté, les habitants des pays à bas et moyens revenus
adoptent souvent une attitude fataliste face à la maladie: 48% des
personnes sondées dans ces pays estiment que l'on "ne peut pas
faire grand chose" pour soigner le cancer, contre seulement 17% de
cette opinion dans les pays riches.



"Cette opinion défaitiste est très préoccupante car cela dissuade
les gens de participer aux campagnes de dépistage, si importantes
pour sauver des vies", avertit l'UICC.



Cette étude montre que "des messages très importants ne sont pas
entendus", souligne le président de l'UICC, David Hill. "Les gens
ont besoin de savoir pourquoi ils doivent changer, ils ont besoin
qu'on leur montre comment changer, ils ont besoin de moyens ou de
soutien pour changer, ils ont besoin qu'on leur rappelle qu'il faut
changer", martèle-t-il.



"Le cancer tue plus que la malaria, le Sida et la tuberculose
réunis", rappelle l'UICC. "Chaque année dans le monde, plus de 11
millions de nouveaux cas sont détectés et près de 8 millions de cas
sont liés au cancer", rappelle l'organisation internationale.



"Si rien ne change, ces chiffres augmenteront d'ici 2030 à près de
16 millions de nouveaux cas et environ 11,5 millions de décès par
an", avertit l'UICC.

Médicaments hors de prix

Pour la Ligue suisse contre le
cancer, il y a urgence à combattre l'explosion des coûts des
thérapies anticancéreuses, de manière à permettre un accès de tous
les patients aux traitements.

L'accès aux nouvelles thérapies est interdit à une grande partie
des malades, déplore la Ligue suisse contre le cancer. Près de 25
millions d'êtres humains souffrent du cancer dans le monde.



De nouveaux traitements apparaissent sans cesse sur le marché,
mais le prix extrêmement élevé des médicaments anticancéreux réduit
l'accès à ces traitements, souligne l'organisation.



"Les prix des nouveaux médicaments anticancéreux sont de plus en
plus exorbitants, non seulement dans les pays en voie de
développement, mais aussi dans les pays européens. Nous avons
besoin d'une initiative globale pour combattre cette évolution", a
déclaré le président de la Ligue suisse contre le cancer le Dr
Thomas Cerny.



Le problème est notamment très aigu dans les pays en
développement, où le cancer devient un problème de plus en plus
important.



agences/jeh

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Pascal Couchepin en ouverture

Le président de la Confédération Pascal Couchepin a ouvert mercredi à Genève le congrès mondial sur le cancer.

En tant que ministre de la santé, il a insisté sur la nécessité de promouvoir les soins palliatifs.

"La qualité de la vie des personnes en fin de vie peut être considérablement améliorée avec les soins palliatifs", a affirmé le chef du Département fédéral de l'intérieur (DFI).

Pour lui, il s'agit d'un changement de paradigme: "notre objectif passe du traitement à n'importe quel prix aux soins et au respect de l'intégrité et de la dignité de la personne", a-t-il souligné aux côtés du président de l'Uruguay Tabaré Vazquez, oncologue de formation.

Pascal Couchepin a relevé qu'au cours des dernières décennies, des progrès importants ont été réalisés dans la lutte contre le cancer.

"De plus en plus de traitements sont disponibles qui ont de bonnes chances ou des chances raisonnables de succès durable", a-t il déclaré.

Il s'est déclaré convaincu qu'à l'avenir les efforts de recherche permettront encore davantage de progrès. "Mais il faut aller au-delà des frontières de la science", a-t-il dit.

"Nous devons mettre la dimension éthique, la relation personnelle entre le malade et le médecin ainsi que le respect des choix individuels, au centre de nos préoccupations".

Le cancer est la deuxième cause de mortalité en Suisse, a rappelé le conseiller fédéral, après les maladies cardio-vasculaires.

Entre 50 et 60'000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année en Suisse, avec près de 15'000 décès.

Les fumeurs à nouveau à la caisse?

A l'occasion du congrès, l'Association suisse pour la prévention du tabagisme demande au Conseil fédéral une nette augmentation des taxes sur le tabac d'ici à la fin de 2009 en Suisse.

Les hausses fiscales sur les produits du tabac réduisent efficacement la consommation, affirme l'Association.

Une augmentation de 70% des prix permettrait de réduire d'un quart les décès dus au tabac chez les fumeurs.

Un paquet des marques de cigarettes les plus courantes devrait coûter 7 francs 50, affirme l'Association.