Présenté récemment dans la revue Nature Computational Science, ce projet européen baptisé "Destination Earth" se veut un outil d'information à l'intention des politiques. L'Union européenne entend notamment mieux prédire l'évolution du climat ou les évènements extrêmes.
"Le chemin ne sera pas facile", concède Thomas Schulthess, physicien à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et directeur du Swiss National Supercomputing Centre. "La masse incalculable de données et la complexité des modèles vont sans doute pulvériser les besoins en énergie des superordinateurs."
C'est la raison pour laquelle il est prévu d'installer les infrastructures de calcul là où de l'énergie bon marché et durable est produite, précise le chercheur. Dans un premier temps en Finlande, en Italie et en Espagne, et à plus long terme dans le nord de l'Europe.
Collaboration pluridisciplinaire
Une autre difficulté est celle du mariage des sciences de la Terre avec celles de l'informatique. Jusqu'ici, les premières dictaient aux secondes ce qu'elles avaient à faire. Mais dans le cadre de "Destination Earth", les deux domaines devront travailler main dans la main pour créer les algorithmes requis.
Parmi les partenaires du projet figurent notamment l'Agence spatiale européenne (ESA) et celles des satellites météorologiques européens, Eumetsat. Les données en provenance de ces derniers devraient permettre de combler les lacunes de couverture de certaines zones avec peu de stations de mesure, comme l'Antarctique ou les océans.
ats/iar