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Les graines de hêtre permettraient de prédire les années à tiques

Plus les hêtres produisent de graines, plus il y aura de tiques infectées. [Keystone - Gaetan Bally]
Comment prédire les années à tiques? Interview de Cindy Bregnard / Le 12h30 / 2 min. / le 10 avril 2021
Les hêtres et leur production de graines pourraient permettre de prédire la quantité de tiques attendues lors des beaux jours, selon une étude menée par des chercheurs de l'Université de Neuchâtel.

Plus les hêtres produisent de graines, plus il y aura de tiques infectées par la borréliose de Lyme. C'est la conclusion de l'étude publiée dans la revue scientifique Parasites & Vectors en mars dernier.

Cindy Bregnard, doctorante au laboratoire d'écologie et d'épidémiologie parasitaire à l'Université de Neuchâtel, est la principale auteure de cet article.

"Nous pouvons prédire qu'il y aura beaucoup de tiques si les hêtres produisent beaucoup de graines deux ans auparavant. Ce lien s'explique assez logiquement. Si vous prenez le nombre de graines durant l'année en cours et que ce nombre augmente, l'abondance des rongeurs qui s'en nourrissent, qui sont eux aussi les principaux hôtes des tiques au stade de larves, croît également au cours de l'année suivante. En fin de compte, cela augmente la densité de tiques au stade de nymphe deux ans plus tard", explique la scientifique dans le 12h30.

Maladie de Lyme

Cindy Bregnard rappelle que le stade de nymphe, chez les tiques, est responsable du plus grand nombre de cas de maladie de Lyme chez l'homme.

"Ce constat est d'autant plus fort en période de flambée de production de graines de hêtres. Le passage entre une production de graine basse à un niveau très élevé fait pratiquement doubler la densité de tiques", indique la chercheuse.

"Système d'équilibre"

Selon Cindy Bregnard, la température estivale a un impact sur la production de graines de hêtres. "Plus il fait chaud, plus la production sera importante. Mais on est dans un système d'équilibre. S'il fait trop chaud les graines ne seront pas mûres, et donc pas mangées par les rongeurs. Il n'y aurait ainsi pas de tiques", relève-t-elle.

"Selon les résultats de notre étude, l'un des moyens actuels pour pouvoir prédire les années à tiques serait donc de quantifier chaque année la production de graines des hêtres", résume Cindy Bregnard.

gma

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