Les hommes âgés avec une pathologie cardiaque sont plus à risques face au Covid-19
En mars 2020, Roberto, 57 ans, ressent une douleur à la poitrine. Un infarctus et le Covid-19 lui sont alors diagnostiqués aux HUG. "Deux jours après le semi-confinement, j'ai eu de la toux toute la nuit. Je ne comprenais pas ce que j’avais… A 4h, j'ai ressenti une brûlure au niveau du thorax", témoigne-t-il lundi dans le 19h30.
Si Roberto, opéré du coeur en 1996, est sorti de l'hôpital, après seulement quelques jours, tous ne s'en sortent pas aussi bien. Car une pathologie cardiaque est un vrai facteur aggravant face au Covid-19.
A 72 ans, Jean-Claude est diabétique et cardiaque. Pendant la première vague, lui et sa femme ont attrapé le coronavirus. Si elle a pu rentrer à la maison rapidement, lui est resté quatorze jours dans le coma et deux mois à l’hôpital. "Quand je me suis réveillé, j’étais sûr que ma femme était morte. Dès que j’ai su qu’elle était vivante, j’ai eu envie de me battre, raconte-t-il. Moi, on m’a dit que j’ai eu de la chance."
Hommes de plus de 67 ans
D'après une étude parue lundi dans la revue médicale britannique du "British medical journal", et réalisée sur plus de 830 patients des HUG, les hommes de plus de 67 ans (54% des patients de l'étude) avec des antécédents cardiovasculaires (33%) ont le plus de probabilités de développer une forme grave de Covid-19 et d'en mourir.
"Les caractéristiques démographiques, les antécédents médicaux, les valeurs de laboratoire, l'électrocardiogramme à l’admission et les médicaments à l’admission ont été recueillis à partir des dossiers médicaux", peut-on lire.
En tout, 152 patients (18%) sont décédés et 687 (82%) ont été soignés, dont 72 (9%) ont survécu à un événement cardiovasculaire indésirable majeur. "Quelqu'un qui a fait un infarctus, qui a déjà bénéficié d'une chirurgie ou qui a une bronchite chronique, est un patient à risque qu'il faut surveiller", explique François Mach, médecin chef du Service de cardiologie des HUG.
Les admissions en baisse de 18%
Avec la pandémie, en 2020, le nombre d’admissions pour infarctus du myocarde a fortement diminué: 18% d’activités en moins au HUG (457 patients contre 556 patients en 2019). Lors de la deuxième vague, en octobre et novembre 2020, ce chiffre a même atteint 20%.
"Il faut comme avant, si ce n’est encore plus, dès qu’on a un symptôme ou une douleur dans la poitrine appeler le 144 qui va vous aiguiller le plus vite possible dans les urgences cardiologiques", souligne François Mach.
La vaccination est également indispensable pour cette population à risque, selon le professeur.
Hélène Joaquim/vajo