Le pronostic de récupération à un an d'une perte de l'odorat due au Covid-19 est "excellent"
Publiée jeudi, l'étude du Centre hospitalier universitaire de Strasbourg porte sur une cohorte de 97 patients infectés au Covid-19, avec une "perte d'odorat aiguë au-delà de 7 jours". Elle montre que 84,3% des patients étaient "objectivement rétablis" après 4 mois et que "96,1 se sont objectivement rétablis en 12 mois".
Parmi les patients suivis, "deux sont restés hyposmiques (sujets à une perte partielle d'odorat, ndlr) à 1 an, avec des anomalies persistantes", indique l'étude.
"Le pronostic de récupération de l'odorat au bout d'un an est excellent", a déclaré Marion Renaud, autrice de l'étude. "Par ailleurs, la perte de l'odorat touche le plus souvent des sujets jeunes et le pronostic de récupération est meilleur chez les jeunes."
Un signal encourageant
"C'est un message qui permet d'encourager les patients", a complété la médecin. "Avant un an, on ne peut pas se prononcer, même si la grande majorité des gens récupère l'odorat dans les premiers mois."
L'étude a également montré que "les participants avaient tendance à sous-estimer le retour" à un odorat normal, certains patients ne faisant état que d'une "récupération partielle" alors que des "tests psychophysiques" menés sur eux permettaient de conclure "à une récupération complète" de l'odorat.
Le parent pauvre des cinq sens
Pour Caroline Reverdy, aromaticienne travaillant avec des personnes ayant perdu l'odorat, ce dernier est le parent pauvre des cinq sens. "Avant le Covid-19, personne ne connaissait le mot anosmie, alors qu'il est aujourd'hui entré dans le langage courant. C'est seulement lorsqu'on perd l'odorat que l'on réalise son importance", explique-t-elle vendredi dans Forum.
L'étude française a été publiée sous la forme d'une "lettre de recherche", un format raccourci mais ayant fait l'objet d'une relecture par les pairs, dans le Journal of the American Medical Association.
ats/iar