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Mastercard abandonne les bandes magnétiques sur ses cartes de crédit

Les futures cartes sans bande magnétique [Mastercard]
La bande magnétique noire au dos des cartes de crédit va progressivement disparaître / La Matinale / 1 min. / le 18 août 2021
La ligne noire au dos des cartes de crédit va progressivement disparaître. Cette technologie, ancêtre de la carte à puce, n'est plus au goût du jour. Mastercard annonce sa disparition en Europe pour 2024.

Le geste était habituel, mais demandait une certaine dextérité. Vous ne pourrez bientôt plus faire glisser votre carte dans un terminal avant de taper votre code.

Inventé par IBM dans les années 60, la technologie ne répond plus aux nouvelles exigences en termes de sécurité, mais a surtout été délaissée par les consommateurs.

Un geste voué à disparaître [Mastercard - Miljan Živković]
Un geste voué à disparaître [Mastercard - Miljan Živković]

Au moment d'arriver à la caisse, en Europe, moins d'un pour cent des paiements se fait avec la bande magnétique. Mastercard estime que la technologie a atteint sa date d'expiration. Il devient ainsi le premier réseau de paiement à l'éliminer progressivement.

Moins de contact pour payer

Aujourd'hui, la carte à puce, mais surtout le paiement sans contact ont pris le dessus. La pandémie a encore accéléré le mouvement. Au dernier trimestre, le 'sans contact' par carte ou mobile a été utilisé dans 45% des paiements avec une Mastercard dans le monde.

La Suisse connaît le même mouvement. "92% des personnes interrogées ont une carte de crédit ou de débit dotée d’une fonction sans contact; 60% des détentrices et détenteurs de cartes indiquent payer toujours ou principalement sans contact", peut-on lire dans l'étude de la BNS sur les moyens de paiement présentée en juin.

A écouter: Commerçants fâchés par l’augmentation des commissions sur les transactions de cartes de débit

A quoi ressemblera la carte de crédit de demain? Désormais, les grands réseaux de cartes travaillent sur une protection biométrique. En juin, Visa et Mastercard ont annoncé travailler sur une validation de la transaction grâce à une empreinte digitale ou un selfie.

Nouvelle concurrence

Ces grands groupes ont également vu apparaître de nouveaux acteurs sur le marché du paiement. Les applications pour smartphone (Twint, Apple pay, Google pay ou Samsung Pay) sont toujours plus influentes.

Sans oublier Facebook et son projet de monnaie privée Diem (anciennement Libra). Cette monnaie numérique sera un "stablecoin" (cryptomonnaie dont le cours est fixe), indexé au dollar. Les cryptomonnaies sont elles aussi une alternative possible. Au Salvador, le bitcoin sera même une monnaie légale à partir de septembre.

Les monnaies numériques étatiques

Mais un nouveau concurrent arrive sur le marché: la monnaie numérique de banque centrale. Comprenez de l'argent virtuel émis par l'Etat, comme un e-franc ou un dollar numérique. "Elles vont émerger dans les 3 à 5 prochaines années", estime Virgile Perret, collaborateur à l'observatoire de la finance à Genève.

"Elles permettront aux consommateurs de faire leurs paiements directement depuis leurs portables. Les coûts devraient être plus bas qu'avec les cartes de crédit, tout en maintenant une grande sécurité dans les paiements."

La technologie est notamment testée actuellement sur le terrain en Suède et en Chine. Mais un seul pays dans le monde a franchi le cap en octobre dernier; les Bahamas disposent désormais de leur monnaie numérique: le sand dollar.

Pascal Wassmer

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L'euro numérique, alternative aux cryptomonnaie, prend forme

Chaque Européen disposera-t-il un jour d'un compte en euros numériques à la Banque centrale européenne (BCE)? Cette perspective prend forme alors que l'institut de Francfort a donné mercredi son feu vert à une phase d'évaluation de deux ans.

S'il est définitivement adoubé, le projet le plus important depuis l'introduction de l'euro pourrait voir le jour vers le milieu de la décennie et s'ajouter aux moyens de paiement à la disposition des citoyens.

Pourquoi un euro numérique? La BCE veut accompagner l'explosion des paiements dématérialisés, qui s'est amplifiée avec la pandémie de Covid-19. Même en Allemagne, pays où le liquide a longtemps été roi, les consommateurs ont, en 2020, pour la première fois dépensé plus d'argent par carte.

La BCE craint que cet engouement ne profite à des monnaies virtuelles privées ou à des devises étrangères.

L'euro numérique va permettre aux ménages et entreprises de déposer directement cette monnaie sur un compte créé au sein de banques commerciales ou d'autres acteurs financiers régulés. Cet argent sera protégé contre tout risque de perte, un argument fort au moment où le projet de garantie européen des dépôts est dans l'impasse.

ATS