Thomas Zurbuchen possède un destin hors du commun. Né en 1968 dans une famille très religieuse de l'Oberland bernois, le directeur scientifique de la Nasa n'était absolument pas destiné à une telle carrière.
"Dans mon entourage, personne n'était allé au gymnase. On me l'a déconseillé. Peut-être pensait-on que je n'étais pas assez intelligent", confie celui qui est aussi capitaine dans l'armée suisse.
Hommage au système scolaire
Il finira par quitter Heiligenschwendi au grand dam de sa famille pour effectuer ses études à Berne, avant de partir conquérir l'Amérique à l'université du Michigan.
Depuis 2016, c'est lui qui dirige toutes les missions scientifiques de la Nasa et gère un budget de six milliards de dollars par année.
Lorsqu'on lui demande comment il a gravi les échelons jusqu'au sommet de la plus prestigieuse agence spatiale, Thomas Zurbuchen rend hommage au système scolaire suisse.
"J'ai suivi l'éducation publique normale. Elle m'a équipé pour devenir chercheur", explique-t-il au micro du 19h30.
Plusieurs projets d'envergure
Parmi les grands projets actuels de la Nasa, il y a l'exploration de Mars avec le rover Perseverance dont l'objectif est notamment de ramener sur Terre des échantillons du sol martien. Si le premier essai a échoué, Thomas Zurbuchen se dit confiant pour la deuxième tentative qui se déroule en ce moment même.
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L'autre opération importante menée actuellement par la Nasa est le programme Origins, avec notamment le lancement du télescope de nouvelle génération James-Webb prévu au plus tôt mi-novembre, conjointement avec l'Agence spatiale européenne.
Thomas Zurbuchen estime que James-Webb est du niveau du célèbre télescope spatial Hubble. "Il est bien plus grand que Hubble. De plus, il est capable de regarder en arrière dans le temps bien plus loin que Hubble, jusqu'à 200 millions d'années après le Big Bang. Donc, on pourra voir des galaxies que nous n'avions jamais vues jusque-là", estime le directeur scientifique.
De quoi découvrir de la vie ailleurs que sur Terre? "Je suis convaincu que la vie existe ailleurs. C'est à nous de la découvrir", conclut le Bernois.
Propos recueillis par Philippe Revaz
Adaptation web: Jérémie Favre