"Je l'ai!", a tweeté le robot Perseverance de la NASA dans les premières heures de lundi, avec une photo de l'échantillon, une carotte de roche un peu plus grosse qu'un crayon.
L'agence spatiale américaine avait dit la semaine dernière qu'elle pensait avoir réussi ce prélèvement, mais l'incertitude persistait car les photos prises par le rover étaient peu concluantes en raison du manque de luminosité. L'engin a donc dû reprendre des clichés: "Avec une meilleure lumière sur le fond du tube de collecte, vous pouvez voir que l'échantillon de roche que j'ai collecté est toujours là", a dit la NASA dans son tweet.
La prochaine étape consistera à reboucher le tube en titane et le stocker à l'intérieur de l'astrolab. La NASA a choisi une roche de la taille d'un porte-documents, baptisée "Rochette".
Mercredi, Perseverance a tweeté être prêt à prélever un deuxième échantillon de cette même roche, avec une précision: "Cette fois, je vais mener tout le processus de carottage et de scellement du tube sans faire de pause".
Des fossiles de vie extraterrestre?
La NASA prévoit de collecter quarante-trois échantillons au cours des prochains mois. La collecte de minéraux est au cœur du projet Perseverance, d'un coût de 2,7 milliards de dollars.
L'astromobile avait échoué lors de sa première tentative de prélever un morceau de roche sur Mars en août, la pierre étant trop friable.
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Le module, qui fait la taille d'un gros SUV, s'est posé le 18 février dans le cratère de Jezero, un large bassin dont les scientifiques pensent qu'il abritait un profond lac il y a 3,5 milliards d'années. Un environnement qui aurait pu créer les conditions nécessaires à une vie microbienne: de tels fossiles représenteraient la première preuve concluante que la vie a déjà existé au-delà de la Terre.
La recherche des signes de vie ancienne, comme des traces de vie microbienne fossilisées dans les roches, est un objectif, mais il s'agit aussi de mieux comprendre la géologie martienne.
La NASA prévoit avec l'Agence spatiale européenne (ESA) une mission chargée de ramener les échantillons sur Terre, dans les années 2030, afin qu'ils soient analysés par des instruments bien plus sophistiqués que ceux pouvant être apportés sur Mars à l'heure actuelle.
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Stéphanie Jaquet et les agences
L'hélicoptère Ingenuity en pleine forme
Il n'était censé décoller que cinq fois maximum. Pourtant, l'hélicoptère de la NASA sur Mars, Ingenuity, en est aujourd'hui à son douzième vol, après six mois sur la planète rouge. Il n'est pas encore question de s'arrêter là.
Devant le succès éclatant de la mission, l'agence spatiale américaine l'a prolongée indéfiniment. L'hélicoptère est devenu le compagnon de route de Perseverance: "Nous nous débrouillons mieux que prévu sur la surface martienne", jubile Josh Ravich, responsable de l'équipe d'ingénierie mécanique d'Ingenuity.
Le 19 avril, Ingenuity a effectué le premier vol, historique, d'un engin motorisé sur une autre planète. Dépassant toutes les attentes, il en a réalisé ensuite onze autres. "Nous avons été capables de faire face à des vents plus forts que nous le pensions", se félicite Josh Ravich.
Depuis, l'hélicoptère s'est élevé jusqu'à douze mètres de haut et son dernier vol a duré deux minutes et quarante-neuf secondes. Au total, il a parcouru une distance de 2,6 kilomètres.
Ingenuity est désormais envoyé en éclaireur pour prendre des clichés à l'aide d'un appareil couleur, le seul instrument embarqué n'étant pas indispensable à son bon fonctionnement. L'objectif est double: s'assurer que la route est sûre pour le rover, mais aussi qu'elle présente bien un intérêt scientifique, notamment du point de vue géologique.
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