"Il est préoccupant que les conditions régionales plus sèches et plus chaudes - provoquées par le réchauffement climatique - augmentent l'inflammabilité et le risque d'incendie de la végétation. Cela a conduit à des incendies très intenses et à développement rapide", a commenté Mark Parrington, directeur scientifique chez Copernicus.
"D'autres incendies sont attendus dans le monde entier au cours des prochaines semaines, alors que la saison des feux en Amazonie et en Amérique du Sud continue de se développer", a-t-il ajouté.
Lors de cette saison boréale des incendies qui touche l'hémisphère nord de mai à octobre, le mois de juillet a enregistré un record mondial depuis le début de ces mesures faites grâce à des observations satellitaires, avec 1258 mégatonnes de CO2 émissions, dont plus de la moitié attribuée aux incendies en Amérique du Nord et en Sibérie. Nouveau record en août, avec 1384,6 mégatonnes au niveau mondial, précise le communiqué de Copernicus.
Partout dans l'hémisphère nord
"Tout au long de l'été, nous avons surveillé l'activité des feux de forêt dans l'hémisphère nord. Ce qui est apparu comme inhabituel, c'est le nombre d'incendies, la taille des zones dans lesquelles ils ont brûlé, leur intensité et leur persistance", a souligné Mark Parrington.
En particulier dans le nord-est de Sibérie, en république de Sakha, la saison des incendies a été "inhabituelle" par sa taille et la persistance des brasiers depuis début juin.
"C'est une histoire similaire en Amérique du Nord, dans certaines parties du Canada, dans le nord-ouest du Pacifique et en Californie, qui connaissent de grands incendies de forêt depuis fin juin et début juillet et qui sont toujours en cours", a-t-il ajouté.
L'ouest de l'Amérique du Nord a été particulièrement ravagé en juillet et en août, avec notamment l'incendie Dixie qui est l'un des plus importants jamais enregistrés dans l'histoire de la Californie.
Alors que le sud-est de l'Europe subissait une vague de chaleur prolongée, la Méditerranée a également été touchée, de la Grèce à l'Italie en passant par l'Albanie, l'Espagne, ou encore la Turquie, pays où les données ont montré une intensité quotidienne des incendies sans précédent depuis 2003.
>> Ecouter dans le Point J : Va-t-on devoir vivre avec les "mégafeux"?
Tous ces incendies ont un impact important sur la qualité de l'air des régions touchées mais aussi au-delà. Par exemple, un panache de fumée venu d'Amérique du Nord a atteint les îles britanniques fin août avant de traverser toute l'Europe, note Copernicus.
agences/ami
Fin septembre, toujours des feux
Les arbres emblématiques du parc national de Sequoia étaient toujours menacés lundi en Californie par les flammes malgré les efforts des quelque 1700 pompiers. Plusieurs incendies font rage dans le centre de l'Etat de l'Ouest américain. Le parc national abrite environ 2000 séquoias géants, qui ne poussent que dans cette région du monde. Ils sont considérés comme les arbres les plus volumineux existant actuellement.
Les pompiers ont procédé ces derniers jours à des travaux pour préserver ces colosses, pour certains vieux de 2000 à 3000 ans. Ils ont même drapé d'une couverture ignifugée la base du plus emblématique d'entre eux, baptisé "General Sherman". Haut de 83 mètres et d'un diamètre de 11 mètres à sa base, il est considéré par les experts comme l'arbre le plus volumineux au monde.
>> Les détails : Des séquoias emballés dans de l'aluminium pour les protéger des incendies