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La mission Perseverance confirme l'intérêt de chercher des traces de vie sur Mars

Le rover de la NASA Perseverance a atterri sur la planète rouge le 18 février 2020. [EPA/Keystone - NASA/JPL-Caltech]
Le rover de la NASA Perseverance a atterri sur la planète rouge le 18 février 2020. - [EPA/Keystone - NASA/JPL-Caltech]
Les premiers résultats des relevés scientifiques du robot de la NASA Perseverance, en mission sur Mars, ont été publiés cette semaine dans la revue Science. Ce premier aperçu de la géologie martienne confirme l'intérêt d'y rechercher des traces de vie ancienne.

Parmi les découvertes issues des relevés du rover Perseverance, arrivé sur la planète Mars au mois de février 2021, on observe des preuves d'épisodes hydrologiques divers, dont un cratère de 35 kilomètres de diamètre qui a pu accueillir, il y a 3 milliards d'années, un lac d'une taille comparable au Lac Léman.

>> Lire aussi : Le robot Perseverance collecte le premier échantillon de roche sur Mars

Ces résultats sont particulièrement encourageants, se réjouit dans Forum Sylvia Ekström, astrophysicienne à l'Observatoire d'astronomie de l'Université de Genève. D'une part car ils confirment l'intérêt de la mission. D'autre part parce qu'ils vont permettre de cibler plus finement les endroits où Perseverance devra prélever ses échantillons.

>> Ecouter l'interview de Sylvia Ekström dans Forum :

L’astrophysicienne Sylvia Ekström. [RTS]RTS
Le rover sur la planète Mars confirme la pertinence de la recherche de la vie: interview de Sylvia Ekström / Forum / 4 min. / le 9 octobre 2021

Cibler les sites idéaux

"Ce qu'on cherche, c'est éventuellement des échantillons d'endroits où la vie aurait pu se développer sur Mars, et pour ça on cherche des sédiments d'un endroit où il y a eu de l'eau", explique la chercheuse.

Une projection de l'ancien lac présent dans le cratère de Jezero, à l'époque du dépôt des sédiments "Kodiak" analysés par Perseverance. L'étoile rouge indique le site d'atterrissage du rover. [Science]
Une projection de l'ancien lac présent dans le cratère de Jezero, à l'époque du dépôt des sédiments "Kodiak" analysés par Perseverance. L'étoile rouge indique le site d'atterrissage du rover. [Science]

Mais comme les épisodes hydrologiques sont complexes et fluctuants, il faut arriver à cibler plus précisément les sites idéaux sur lesquels Perseverance pourra prélever des sédiments à ramener sur Terre, pour y chercher des traces de vie.

Si de telles traces étaient découvertes, elles constitueraient un indicateur important sur les conditions d'apparition de vie dans l'univers. Car si l'on sait aujourd'hui que l'eau est une condition nécessaire à l'apparition des formes de vie telles qu'on les connaît sur Terre, l'inverse n'est pas acquis: on ne sait pas encore si la présence d'eau implique forcément l'apparition de vie.

Un univers abondant de vie?

"C'est un peu la question à laquelle on essaie de répondre, qui nous pousse à aller explorer Mars", indique Sylvia Ekström. "On essaie de voir si le peu de temps où Mars a eu de l'eau liquide à sa surface a suffi pour que quelque chose se développe".

Si tel était le cas, cela pourrait suggérer que la vie peut démarrer "relativement facilement", et donc qu'elle serait peut-être "très courante dans l'univers", estime l'astrophysicienne. Et, évidemment, l'absence de preuve n'est pas preuve de l'absence, rappelle-t-elle. "Si on ne trouve rien, c'est peut-être aussi qu'on n'a pas cherché au bon endroit".

>> Pour aller plus loin: l'étude publiée dans Science

>> Sur le même sujet : "Je suis convaincu que la vie existe ailleurs. A nous de la découvrir"

Propos recueillis par Mehmet Gultas

Texte web: Pierrik Jordan

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Creuser sous la surface martienne

La disparition de l'eau à la surface de Mars n'est pas liée à la température, mais également à la pression. Or, la planète rouge n'est pas assez massive pour arriver à conserver une atmosphère, explique encore Sylvia Ekström. Ainsi, actuellement, "Mars a complètement perdu ses éventuelles conditions favorables pour héberger la vie".

Désormais, une prochaine étape pour trouver des traces propres de vie nécessitera de creuser sous la surface. En effet, le sol martien est très abrasif et irradié, détruit par les rayonnements du soleil en l'absence d'atmosphère protectrice.