On peut les partager, se les envoyer et même en créer. Les filtres beauté sont omniprésents sur Instagram. "La démocratisation des filtres a comme effet de faire naître un nouveau canon de beauté transformé par les filtres numériques: un visage avec de très grands yeux, une bouche énorme, un nez petit et fin", explique dans Le Point J Séverine Pierron.
"On parle ainsi de 'visage Instagram'", continue la journaliste. "C'est un visage qui ressemble fortement à celui de Bella Hadid, la mannequin la mieux payée au monde, ainsi qu'à d'autres personnalités qui ont toutes fait appel à la chirurgie esthétique pour transformer leur visage", décrit-elle.
Les filtres beauté sont la chirurgie esthétique du pauvre. Ainsi, dans l'univers parallèle des réseaux sociaux, on peut apparaître sous des traits de "perfection".
Cette nouvelle norme "particulièrement éloignée de la réalité" peut beaucoup faire souffrir, notamment les adolescents et les adolescentes, jusqu'à devenir un trouble, la dysmorphophobie. Les personnes touchées ont une perception erronée de leur corps. Elles sont constamment insatisfaites de leur apparence.
"Certaines personnes, notamment les jeunes, passent de plus en plus par la case chirurgie esthétique parce qu'ils et elles veulent ressembler à leur double numérique", souligne Séverine Pierron. Selon elle, il y a une sorte de "moi tyrannique" fait qu'on ne supporte plus le visage qu'on voit dans le miroir réel.
Juliane Roncoroni et l'équipe du Point J