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Comment préparer et faciliter le deuil de ses proches après sa propre mort

Le Forum des idées - Organiser une cérémonie funéraire de son vivant (vidéo)
Le Forum des idées - Organiser une cérémonie funéraire de son vivant / Forum / 6 min. / le 25 octobre 2021
"Prendre les commandes de sa mort", telle est l'offre d'une société fribourgeoise à sa clientèle. Témoignages vidéos ou écrits ou fêtes "pre-mortem", les idées ne manquent pas pour aider les individus à préparer leur propre décès et accompagner leurs proches dans leur deuil.

Anticiper son décès en transmettant des messages à des proches, voire en organisant des cérémonies? C'est ce que propose Marie Riley, fondatrice de la société d'audiovisuel et d'événementiel Good Mourning [bon deuil]. Celle-ci propose d'aider celles et ceux qui souhaitent préparer leur décès à "imaginer la manière de passer ce cap tout en gardant un lien avec leurs proches".

Plus concrètement, il s'agit d'aider les individus à "créer du contenu qu'on peut partager à ses proches pour les aider à faire leur deuil", explique-t-elle dans Forum. Il peut s'agir de messages bienveillants à la famille, de livres de recettes personnelles pour des amis, ou encore d'encouragement à des enfants pour des étapes clefs de leur vie.

Mais ce soutien peut également passer par l'organisation de cérémonies pre-mortem - les fameuses living funeral, qui se font de plus en plus aux Etats-Unis, au Royaume Uni ou encore au Japon - permettant de faire ses adieux de son vivant.

Marie Riley précise toutefois que cette démarche se limite à des aspects bienveillants. "On n'a pas envie de servir de confessionnal ou de délivrer des secrets de famille", explique-t-elle.

Apprivoiser la mort?

Si l'inéluctabilité de la mort n'est pas nouvelle, la période actuelle a changé notre rapport à celle-ci. D'une part, la pandémie de coronavirus l'a fait quotidiennement rejaillir dans nos vies. D'autre part, il est toujours plus possible d'apprivoiser, voire de prévoir sa mort. En Suisse, "il y a la possibilité de choisir l'heure de sa mort", rappelle ainsi Marie Riley, qui constate également un "lâcher-prise du côté du deuil".

Mais il est aussi fréquent que des individus soient dépossédés de la fin de leur vie. Par exemple, des personnes en fin de vie peuvent être confrontées à des médecins qui leur annoncent comment leur vie va se terminer. Pour celle qui a vécu un deuil difficile en perdant son père et un enfant la même année, il est donc "très important de redonner les commandes aux individus".

Par cette démarche, Marie Riley espère accompagner les individus touchés par un décès. "Toutes les morts sont difficiles mais peut-être qu'on peut, en digérant la mort de quelqu'un, grandir en faisant son deuil", conclut-elle.

Propos recueillis par Thibaut Schaller

Texte web: Anouk Essyad

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