Retour sur deux semaines de tractations intenses à la COP26
- Les 200 pays de la COP26 ont adopté samedi soir un "pacte de Glasgow" destiné à accélérer la lutte contre le réchauffement climatique, mais sans assurer de le contenir à 1,5°C ni répondre aux demandes d'aide des pays pauvres.
- A la dernière minute, plusieurs Etats, dont l'Inde et la Chine, ont atténué encore le projet de déclaration. Au lieu d'un appel à "accélérer les efforts" vers une "élimination" du charbon, la proposition est désormais d'oeuvrer à une "réduction progressive". Ce changement de dernière minute a provoqué de vives critiques de Simonetta Sommaruga, qui s'est déclarée "très déçue" et a dénoncé une manoeuvre inacceptable.
- La Chine et les Etats-Unis, premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, ont annoncé à la COP26 un accord surprise pour renforcer l'action climatique, relançant les espoirs à deux jours de la fin de cette conférence cruciale sur le climat.
- Réduction du méthane et préservation des forêts, les dirigeants de la planète sont venus au secours du climat à la COP26 avec deux accords phare ambitionnant de contenir les très néfastes gaz à effet de serre. Une centaine de pays les ont signés.
- Au début du sommet, les dirigeants des Etats présents à Glasgow ont livré des discours à la tonalité identique: il est plus que temps de sonner la charge contre le réchauffement climatique et de le contenir sous la barre des 2 degrés d'ici 2100. "Le moment est venu de dire "assez" aux énergies non renouvelables", a ainsi déclaré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Pour Joe Biden, "les yeux de l'histoire nous regardent", alors "mettons-nous au travail".
SAMEDI 13 NOVEMBRE
Un accord moins ambitieux que prévu, notamment sur le charbon
Les pays participant à la COP26 ont abouti samedi soir à un accord sur des engagements censés limiter les conséquences du dérèglement climatique, a annoncé le président de la conférence Alok Sharma.
Témoignant des difficultés survenues avant d'aboutir à cet accord, Alok Sharma s'est dit, d'une voix émue et les larmes aux yeux, "profondément désolé" pour les changements de dernière minute introduits sur la question des énergies fossiles à la demande de la Chine et de l'Inde.
Charbon: réduire plutôt qu'éliminer
Le texte fait certes, pour la première fois à ce niveau, mention des énergies fossiles, principales responsables du réchauffement de la planète et qui ne sont même pas citées dans l'accord de Paris. Mais à la dernière minute, plusieurs Etats qui recourent au charbon ont en effet créé la surprise en amoindrissant encore la déclaration finale. Au lieu d'un appel à "accélérer les efforts" vers une "élimination" du charbon, la proposition est désormais d'oeuvrer à une "réduction progressive".
Les efforts ne devront donc être menés que pour "réduire" le charbon lorsqu'il n'y a pas de système de captation de CO2, et pour une sortie des "subventions inefficaces" aux énergies fossiles.
La conférence devait initialement s'achever vendredi, mais elle a été prolongée pour permettre la poursuite des négociations sur la rédaction de l'accord final, dont l'adoption exigeait l'unanimité.
Limitation des températures:
Aucune assurance de respecter les accords de Paris
Sur le point critique de la limitation des températures, alors que la planète se trouve selon l'ONU sur une trajectoire "catastrophique" de réchauffement de 2,7°C par rapport à l'ère pré-industrielle, le texte appelle les Etats membres à relever leurs engagements de réductions plus régulièrement que prévu dans l'accord de Paris, et ce dès 2022. Mais avec la possibilité d'aménagements pour "circonstances nationales particulières", point qui a suscité les critiques des ONG sur les ambitions réelles du texte.
La limitation du réchauffement à 1,5° s'éloigne
Le compromis trouvé n'assure d'ailleurs pas le respect des objectifs de l'accord de Paris, soit limiter le réchauffement "bien en deçà" de 2°C et si possible à 1,5°C. Il offre toutefois des perspectives permettant à la présidence britannique d'afficher un succès sur son objectif de voir Glasgow "garder +1,5° en vie".
Les experts avertissent régulièrement que "chaque dixième de degré compte" alors que se multiplient déjà les catastrophes liées au changement climatique: inondations, sécheresses ou canicules, avec leur cortège de dégâts et de victimes.
Aide aux pays pauvres: pas de résolution
Après un échec aux deux dernières COP, la cuvée n°26 a cette fois réussi à mettre la dernière main aux règles d'utilisation de l'accord de Paris, notamment sur le fonctionnement des marchés carbone censés aider à réduire les émissions.
En revanche, le dossier explosif de l'aide aux pays pauvres n'a pas trouvé de résolution. Echaudés par la promesse toujours non tenue des plus riches de porter à partir de 2020 leur aide climat au Sud à 100 milliards de dollars par an, les pays pauvres, les moins responsables du réchauffement mais en première ligne face à ses impacts, demandaient un financement spécifique des "pertes et préjudices" qu'ils subissent déjà.
Mais les pays développés, au premier rang desquels les Etats-Unis, qui redoutent de possibles conséquences juridiques, s'y sont fermement opposés. Les pays pauvres ont finalement cédé à contre-coeur, acceptant une poursuite du dialogue afin ne pas perdre les avancées sur la lutte contre le réchauffement dont les effets les menacent déjà directement. Tout en se disant "extrêmement déçus".
"C'est une insulte aux millions de personnes dont les vies sont ravagées par la crise climatique", a dénoncé Teresa Anderson, de l'ONG ActionAid International.
Dans la foulée de l'adoption de l'accord final de la COP26, la délégation suisse a fait part de sa vive déception en raison du changement de dernière minute dans le projet de déclaration de la COP26 sur la sortie du charbon, une manoeuvre dénoncée par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga comme étant inacceptable.
Très applaudie, elle a affirmé, au nom du groupe de cinq pays au total qu'elle préside dans les négociations, que la décision ne permettrait pas de maintenir l'objectif d'un réchauffement limité à 1,5°C d'ici 2100. Sa déception est partagée par d'autres acteurs.
"C'est mou, c'est faible, et l'objectif de 1,5°C est à peine en vie"
"C'est mou, c'est faible, et l'objectif de 1,5°C est à peine en vie, mais il y a un signal sur la fin de l'ère du charbon. Et c'est important", a réagi samedi soir la patronne de Greenpeace International Jennifer Morgan.
L'égérie du mouvement mondial des jeunes pour le climat Greta Thunberg s'est montrée moins tendre, dénonçant sur Twitter "un tsunami de greenwashing" pour tenter de faire passer ce Pacte de Glasgow pour "un pas dans la bonne direction".
Les ultimes négociations
Un accord qui se fait attendre
Les négociations à la COP26 jouent de difficiles prolongations samedi à Glasgow et l'accord final de la réunion se fait attendre, parce que les Etats ne sont pas encore parvenus à trouver un consensus. Une décision n'est pas attendue avant l'après-midi.
Pour rappel, afin qu'il y ait un accord, il faut qu'il soit adopté à l'unanimité par les 200 pays représentés au sommet. La présidence britannique a donc préféré reporter les débats dans l'espoir d'y arriver.
Trois éléments principaux bloquent les discussions: la fin des subsides pour les énergies fossiles, le financement de l'aide aux pays les plus vulnérables pour les aider à s'adapter au changement climatique et le marché du carbone, ce mécanisme qui permet à un pays de financer des projets propres à l'étranger et d'engranger pour lui les réductions d'émissions ainsi gagnées.
Durant ces ultimes heures, la présidence britannique a dévoilé un nouveau projet de décision qui établit un dialogue entre acteurs pour le financement des dommages observés en raison du changement climatique.
Vendredi, le G77, qui rassemble de nombreux pays en développement, s'était montré très fâché que sa proposition d'un mécanisme sur cette question n'était pas reflétée dans les textes. Il en appelait notamment aux Etats-Unis, plus grand émetteur depuis le début de la période industrielle, qui ne semblaient pas vouloir bouger.
Dans le nouveau projet de décision, un dialogue est proposé pour trouver un accord sur le financement des dommages. En revanche, sur le financement plus large, le texte demande aux pays riches qui ne l'ont pas fait de doubler leur enveloppe pour l'adaptation des pays en développement au changement climatique.
Projet de déclaration commune
Avancées sur la question du financement des dommages climatiques déjà subis
Au nom de plus de 100 pays en développement, la Guinée a salué les avancées qui figurent dans le dernier projet de déclaration sur la question des financements pour les "dommages" déjà subis en raison du changement climatique.
Ces pays se sont cependant dits "déçus" que les pays riches, notamment les Etats-Unis, n'aient pas accepté leur demande d'un mécanisme. Ils ont toutefois indiqué samedi soir qu'ils ne bloqueraient pas l'adoption d'une déclaration finale à la COP26 en raison des désaccords sur cette question.
Les négociations à la COP26 de Glasgow n'aboutiront pas avant samedi après-midi. Après d'intenses consultations, réduction des gaz à effet de serre, subventions aux énergies fossiles ou encore adaptation au changement climatique sont encore sur la table.
Vendredi soir, une membre de la présidence britannique de la COP a annoncé sur les réseaux sociaux qu'un troisième projet de document final serait dévoilé samedi vers 08h00 (09h00 en Suisse). Une plénière doit suivre dans la foulée, avant une adoption formelle dans l'après-midi.
Ce scénario devenait de plus en plus probable dans l'après-midi. Pendant plusieurs heures, certains des représentants des près de 200 pays à la conférence avaient fait la liste des améliorations à apporter.
Limiter les subventions aux énergies fossiles
Parmi les divergences, le nouveau projet de texte a nuancé l'appel à une sortie du charbon et des subventions "inefficaces" aux énergies non renouvelables. De quoi convaincre l'Arabe saoudite de ne pas faire échouer la COP26. Mais inacceptable pour plusieurs pays, y compris les Etats-Unis et la Suisse.
Depuis jeudi, les consultations ont augmenté encore en intensité. "Nous avons négocié une bonne partie de la nuit", a affirmé à Keystone-ATS le chef de la délégation suisse, l'ambassadeur Franz Perrez.
Pas suffisamment, aux yeux des ONG et des activistes qui se sont à nouveau rassemblés pour demander davantage de justice climatique. "Ce n'est pas l'accord que les citoyens espéraient à Glasgow", a dit la directrice exécutive de Greenpeace International.
Financer la transition des pays en développement
Jeudi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait averti les gouvernements que des promesses valaient peu sans une sortie des énergies non renouvelables. Les projets de textes appellent toujours à une réduction de 45% des émissions en 2030 par rapport à 2010 et à une neutralité carbone d'ici 2050. Alors même que la Chine et l'Arabie saoudite ne prévoit celle-ci que pour 2060 et l'Inde pour 2070.
Parmi les composantes à résoudre, le financement pose problème. Un doublement de l'aide à l'adaptation des pays en développement au changement climatique est prévu d'ici 2025. Mais ceux-ci veulent une meilleure répartition encore avec les efforts de réduction des gaz à effet de serre parce que les effets sont déjà observés chez eux.
Autre injonction, les pays devront revenir dès l'année prochaine avec des plans plus ambitieux pour s'aligner sur les objectifs de l'Accord de Paris. Les efforts pour limiter à 1,5 degré, 2 degrés maximum, le réchauffement climatique d'ici 2100 sont en effet insuffisants.
"Des ambitions trop limitées"
Une membre de la délégation suisse tire un bilan mitigé
Alors que la COP26 touche à sa fin, Geraldine Pflieger, directrice de l'Institut des Sciences de l'Environnement de l'Université de Genève et membre de la délégation suisse à Glasgow, tire un bilan mitigé de la conférence dans Forum.
"La COP a permis de réaliser quelques maigres progrès. [...] Tout l'enjeu de cette décennie sera de relever le niveau d'ambition, car pour l'instant, avec les engagements qui ont été pris, on est encore au-delà des 2,5 degrés. On a un niveau d'ambition encore beaucoup trop limité."
Geraldine Pflieger salue toutefois les efforts des pays pour limiter les subventions des énergies fossiles. "Le texte qui a circulé aujourd'hui était vraiment encourageant, avec une volonté affichée de retirer les subventions et le soutien aux énergies fossiles. Après, comme on est sur un consensus, les textes perdent souvent en ambition lors des toutes dernières heures des COP. On verra ce qui sort demain. Néanmoins, ça aura été la COP où on aura vraiment discuté de la sortie des énergies fossiles et la suppression de leurs subventions."
La Suisse pas satisfaite
Simonetta Sommaruga appelle à plus d'efforts
La Suisse n'est pas encore satisfaite du projet de document final et des projets de décisions à la COP26. La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a appelé vendredi à Glasgow à plus d'efforts pour la réduction des gaz à effet de serre.
"Si le projet de document final doit être une décision qui signale que nous voulons atteindre une limite de 1,5°C" au réchauffement climatique d'ici 2100, "nous ne devons pas préserver ce qu'il dit" sur cette diminution, a-t-elle dit devant tous les Etats. "Nous devons le rendre plus clairement plus fort".
L'objectif de 1,5°C ne sera pas atteint si "les grands émetteurs" ne s'y conforment pas, ajoute la conseillère fédérale. De même, elle souhaite un appel à une sortie sur tout le charbon et, comme l'émissaire américain John Kerry l'a affirmé avant elle, sur toutes les subventions pour les énergies non renouvelables.
Investissements nécessaires en Suisse
Le résultat de la COP26 ne changera pas les investissements à mener sur le climat en Suisse, selon Simonetta Sommaruga. "Pour être crédible, il faut faire des efforts chez nous", a affirmé vendredi la conseillère fédérale à la presse suisse à Glasgow.
La question n'est pas de savoir s'il faut sortir des énergies fossiles, "mais quand et comment", a-t-elle insisté. La Suisse a montré ces derniers mois que des accords pouvaient être conclus pour faire une partie de ses réductions d'émissions de gaz à effet de serre à l'étranger en finançant des projets à l'étranger.
Mais l'effort principal devra être mené en Suisse. "Si on investit chez nous, on lance des emplois chez nous", a-t-elle encore fait remarquer.
Activisme artistique
Des artistes expriment leur point de vue
En marge de la Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques (COP26), de nombreuses œuvres et installations visuelles ont été présentées dans la ville écossaise et ailleurs sur le thème du réchauffement climatique.
Le britannique John Gerrard a proposé son installation vidéo "Flare Oceania 2021" en réponse à l'artiste et activiste des îles Tonga Uili Louisi qui disait "L'océan est en feu". Inspiré par cette phrase, Gerrard a créé une vidéo: une sorte de drapeau fait de flammes, sur fond d'images d'un océan filmé en temps réel par l'activiste tongien.
L'image est affichée sur la façade sud de l'Université de Glasgow pour faire prendre conscience que l'existence même de nations comme les îles Tonga est menacée par le réchauffement de l'océan et la montée du niveau des mers.
De retour de Glasgow où il a participé à la conférence, Jean-Valentin de Saussure, vice-président de l'ONG Swiss Youth for Climate, tire un bilan en demi-teinte de cette COP26.
"Je dirais qu'il y a un certain nombre d'avancées positives, il y a une prise de conscience du problème et surtout la prise en compte de la cause du problème du changement climatique que sont les énergies fossiles. Si le draft de décision de la COP qui circule actuellement est adopté, ce sera la première fois en 26 ans de COP qu'on aura les énergies fossiles mentionnées. C'est déjà un point positif. Mais je reste sur un bilan assez mitigé, parce qu'on a toujours cet écart entre les déclarations et les mesures concrètes. On doit réellement prendre des mesures plus ambitieuses".
Revenus de la taxe carbone
Près de 57 milliards à redistribuer
Les revenus du carbone dans le monde, générés par des taxes ou par les marchés de quotas, ont bondi en 2020 à près de 57 milliards de dollars, selon les calculs de l'Institute for Climate Economics. Ces revenus sont en hausse de 18% sur un an et sont trois fois plus élevés qu'en 2016.
L'utilisation de ces revenus varie beaucoup. En France, la totalité de la somme va au budget général de l'État, tandis qu'au Japon 100% tout va "vers des projets de développement durable".
Un système suisse à part
En Suisse, le système est très particulier. Les revenus de la taxe carbone sont redistribués à la population par le biais des primes d'assurance maladie.
Il s'agit de la petite ligne "redistribution de la taxe environnementale à la population" mentionné sur les polices d'assurance (87 francs par an).
Deux tiers des revenus issus de la taxe carbone sont ainsi redistribués à la population. Le tiers restant est reversé à un fond pour le climat.
Mais le prix du carbone reste relativement peu élevé en Suisse et la politique en la matière est qualifiée de peu ambitieuse par l'Institute for Climate Economics.
JEUDI 11 NOVEMBRE
La Chine et les Etats-Unis annoncent un accord surprise
La Chine et les Etats-Unis, premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, ont annoncé à la COP26 un accord surprise pour renforcer l'action climatique, relançant les espoirs à deux jours de la fin de cette conférence cruciale sur le climat.
"Ce document contient des déclarations fortes sur les études alarmantes des scientifiques, la réduction des émissions de carbone, et le besoin urgent d'accélérer les actions pour y parvenir", a déclaré l'envoyé spécial américain John Kerry aux journalistes. "Il s'engage à une série d'actions importantes sur cette décennie, au moment où elles sont nécessaires", a-t-il ajouté.
"Nous pouvons tous nous engager sur la voie d'un développement vert, à faibles émissions de carbone et durable", a déclaré de son côté le président chinois Xi Jinping, au cours d'une conférence virtuelle.
Dans leur déclaration conjointe, les deux principales puissances mondiales, dont la rivalité avait semblé ces derniers mois déborder sur le terrain de la diplomatie climatique, s'engagent à faire plus pour lutter contre le réchauffement, dont les conséquences se font de plus en plus sentir à travers le monde: sécheresses, inondations, méga-feux, avec leur cortège grandissant de victimes et de dégâts.
Elles promettent, sans détails très précis, de "prendre des mesures renforcées pour relever les ambitions pendant les années 2020", réaffirmant leur attachement aux objectifs de l'accord de Paris, un réchauffement limité "bien en deçà" de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, et si possible à 1,5°C.
Pékin et Washington s'engagent aussi à oeuvrer à Glasgow pour "une issue ambitieuse, équilibrée et inclusive sur l'atténuation (baisse des émissions), l'adaptation et le soutien" financier aux pays pauvres.
Cet accord a été salué comme "un pas important dans la bonne direction" par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. "Au delà de la COP, c'est important pour le monde", a de son côté déclaré le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans.
"C'est une très bonne chose"
Invitée ce jeudi dans Forum, Lola Vallejo, directrice du programme climat de l'IDDRI (Instituit du Développement Durable et des Relations Internationales), se réjouit également de cet accord historique entre ces deux pays, premiers émetteurs de gaz à effet de serre.
"On peut vraiment dire que cet accord a contribué a changé l’atmosphère de la négociation. C’est autour de leurs relations que se positionnent beaucoup de pays. Le fait qu’ils arrivent à préserver un espace de coopération malgré un contexte géopolitique tendu, c’est une très bonne chose."
Déclaration saluée par la Suisse
La Suisse salue la déclaration commune américano-chinoise. "Nous avons tellement besoin de chaque collaboration entre pays", a affirmé jeudi à Glasgow la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga.
"Si les deux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre souhaitent travailler ensemble, c'est une bonne chose", a-t-elle affirmé à la presse. Mais tous les pays doivent oeuvrer, selon elle.
Série du 19h30 autour de la COP26
De nouvelles espèces d'arbres pour s'adapter aux changements climatiques en Suisse
Jeudi, la série de reportages du 19h30 sur la COP26 continue, partant à l’assaut des forêts suisses où l’on plante de nouvelles espèces d’arbres prévues pour s'adapter aux changements climatiques.
C'est une nécessité sur le versant nord des Alpes où le climat se réchauffe pour ressembler peut-être un jour à celui du Tessin, ou celui du sud de la France.
Pour anticiper ce scénario, un projet national piloté par l'institut de recherche sur la forêt, la neige et le paysage a été lancé et s’étendra sur 30 à 50 ans.
Il s'agit de planter, en pleine forêt, sur des parcelles déboisées à cet effet, de nouvelles essences d'arbres, plus résistantes aux températures en hausse et aux précipitations en baisse.
Prochaine conférence des Nations unies sur le changement climatique
La COP27 aura lieu en Egypte
L'Egypte a été officiellement sélectionné pour accueillir l'an prochain la COP27, a annoncé jeudi le ministère de l'Environnement égyptien, précisant que la conférence sur le climat aurait pour cadre la station balnéaire de Charm el Cheikh.
Par ailleurs, via Twitter, le souverain de Dubaï a déclaré que les Emirats arabes unis ont été choisis pour organiser la COP28 en 2023.
Appel de cinq ministres européens
Contre le classement par l'UE du nucléaire comme investissement "vert"
La Commission européenne doit proposer avant la fin de l'année une liste des énergies considérées comme vertueuses pour le climat, dite "taxonomie verte". Cette classification ouvrira l'accès à la finance verte, donnant un avantage compétitif crucial aux filières reconnues.
"L'énergie nucléaire est incompatible avec le principe de 'non-préjudice significatif' de la taxonomie européenne", assurent dans une déclaration commune les ministres de l'Environnement d'Allemagne, d'Autriche, du Danemark, du Luxembourg et du Portugal, rendue publique à l'occasion de la conférence sur la climat qui se tient à Glasgow.
"Nous reconnaissons le droit souverain des Etats membres de se décider en faveur ou contre l'énergie nucléaire dans le cadre de leurs systèmes énergétiques nationaux. Mais nous craignons qu'inclure l'énergie nucléaire dans la taxonomie affecterait durablement son intégrité, sa crédibilité et donc son utilité", écrivent-ils.
Ils estiment que cette classification pourrait notamment inquiéter certains investisseurs et que "ces voix du marché doivent être entendues".
"Nous exhortons la Commission européenne à ne pas mettre en danger la voie courageuse qu'elle a prise pour faire de l'Union européenne le premier marché pour la finance durable", écrivent-ils.
Dernières négociations de la COP26
Les modalités concernant la compensation des émissions de CO2 à l'étranger ne font pas l'unanimité
Les négociations pour tenter de se mettre d'accord sur la mise en oeuvre de l'Accord de Paris se terminent vendredi. Une des principales pierres d’achoppement est la compensation des émissions de CO2 à l'étranger. Plus particulièrement l'article 6 de l'Accord de Paris qui définit comment un pays peut financer des projets propres à l’étranger et comptabiliser pour lui les réductions ainsi obtenues.
Ces accords se veulent stricts, transparents et au bénéfice des deux pays. Ainsi, seuls des projets qui n’auraient pas vu le jour sans le financement étranger peuvent être financés.
De son côté, la Suisse s’engage déjà fortement dans cette direction, se disant même faire œuvre de pionnière en la matière.
Néanmoins, les modalités de l'aricle ne font pas l'unanimité partout. Certains pays veulent en effet que soient acceptés des projets financés il y a longtemps déjà, sous le vieux Protocole de Kyoto. D’autres veulent encore que les réductions soient comptabilisées par les deux pays. Et enfin, certaines ONG s’y opposent carrément, arguant qu’il mettrait les pays du sud dans une dépendance encore plus grande par rapport au nord.
Abandon du gaz et du pétrole
Coalition lancée par une douzaine de pays
Une douzaine de pays, ne comprenant aucun grand producteur, a lancé jeudi à la COP26 une coalition "Beyond oil and gas" (BOGA, au delà du pétrole et du gaz), pour favoriser la transition hors de ces énergies fossiles.
Le Danemark et le Costa Rica, co-présidents, ont présenté cette initiative visant "une sortie maîtrisée du pétrole et du gaz" à laquelle se sont joints 10 autres pays ou "entités sous-étatique": Californie, France, Groenland, Irlande, Italie, Nouvelle-Zélande, Pays de Galles, Portugal, Québec, Suède.
"L'ère des énergies fossiles doit se refermer, mais elle ne s'achèvera pas parce qu'il n'y a plus de pétrole sous terre, mais parce que les gouvernements décideront de faire ce qu'ils doivent: sortir de la production de pétrole et de gaz," a déclaré Dan Jorgensen, ministre danois pour le Climat, lors d'une conférence de presse.
L'avertissement du président de la COP26 à la veille de sa clôture
"Le monde nous regarde"
A la veille de la fin officielle de la cruciale conférence climat de Glasgow, la présidence britannique de la COP26 a appelé au "compromis" pour éviter l'échec, pendant que les scientifiques réclamaient des actes forts et immédiats.
La première version de la décision finale publiée mercredi ne fait pas l'unanimité, loin de là, et les négociateurs des quelque 200 pays réunis à Glasgow depuis le 31 octobre ont encore du pain sur la planche jusqu'à vendredi 18h, fin théorique de la réunion qui a toutes les chances de se prolonger au-delà.
"Il y a encore beaucoup de travail à faire", a reconnu le président de la COP26 Alok Sharma jeudi. "Je suis inquiet du nombre de problèmes qui persistent sur les questions de finance à la veille de la fin prévue", a-t-il ajouté, appelant à la fois à l'"ambition" et aux "compromis".
"Comme je l'ai dit hier, le monde nous regarde et voudrait nous voir travailler ensemble et parvenir à un consensus. Et nous ne pouvons pas le laisser tomber".
Des jeunes au front
Les nouvelles figures du combat climatique
Les engagements des pays les plus riches ne sont pas assez conséquents, disent des milliers de jeunes qui participent aux discussions de la COP26 à Glasgow. Ils viennent de pays très affectés par le changement climatique, notamment en Afrique, mais aussi du Brésil, d'Inde ou des îles du Pacifique.
Et parmi eux émergent des figures emblématiques. C’est le cas de Disha Ravi (photo), une Indienne de 22 ans qui a fait la Une du Guardian juste avant l’ouverture de la conférence. Elle a fondé la section indienne du mouvement Friday for future créé par Greta Thunberg.
L'étudiant indonésien en sciences agronomes Dewa défend, lui, son île de Bali. L'Ougandaise Vanessa Nakaté, 25 ans, fait grève tous les vendredis devant le Parlement de Kampala alors que la Kényane Elisabeth Wathuti a monté un projet contre la déforestation.
Appel des climatologues
"Avez-vous bien lu nos mises en garde?"
C'est la question que posent en substance plus de 200 climatologues, qui appellent la COP26 à agir immédiatement et massivement contre le réchauffement en ce moment "historique" pour l'avenir de l'humanité.
"Nous, climatologues, soulignons la nécessité d'actions immédiates, fortes, rapides, durables et à grande échelle pour limiter le réchauffement bien en deçà de +2°C et pour poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5°C", comme prévu dans l'accord de Paris, écrivent ces scientifiques dans une lettre ouverte. Et "pour ainsi limiter les risques futurs et les besoins d'adaptation pour des décennies voire des siècles".
Les climatologues insistent sur les conclusions limpides des multiples rapports des experts climat de l'ONU. "Des milliers de scientifiques du monde entier ont travaillé pendant plusieurs années pour publier ce rapport basé sur des preuves", souligne la lettre, signée par de nombreux membres du Giec.
La Suisse signe des accords avec Vanuatu et la Dominique
Compenser ses émissions de gaz à effet de serre
La Suisse pourra s'appuyer sur deux nouveaux accords pour compenser ses émissions de gaz à effet de serre en finançant des projets à l'étranger. La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga les a signés jeudi à Glasgow avec Vanuatu et la Dominique.
Du côté du Vanuatu, le ministre du changement climatique Bruno Leignkone était présent par vidéo pour cette cérémonie. Le principal projet permettra de relier, grâce à une technologie suisse, des panneaux photovoltaïques entre eux. Il sera déployé au total sur les 60 îles habitées du Vanuatu.
Parmi les effets attendus, il doit notamment faciliter l'utilisation de grosses infrastructures électriques, notamment pour le séchage de mangues. L'Etat insulaire fait partie des pays menacés par l'élévation du niveau des mers et subit des tempêtes tropicales dévastatrices de plus en plus fréquentes, liées à la multiplication des situations météorologiques extrêmes avec le réchauffement climatique.
L'accord signé avec le ministre dominiquais de l'environnement Cozier Frederick va lui porter sur des bus électriques. Les détails seront affinés avec les propositions du secteur privé.
Avant-gardiste
La Suisse est considérée comme avant-gardiste dans l'application de l'article 6 de l'Accord de Paris qui permet de réduire une partie de ses émissions de gaz à effet de serre à l'étranger en finançant des projets auprès d'autres pays. Très observés parce que pionniers, ces arrangements sont sous le feu des critiques d'ONG, mais ils sont salués par certains Etats.
Après un premier accord avec le Pérou, la Suisse avait décidé également de financer notamment des usines de biogaz dans les fermes sénégalaises et des énergies renouvelables au Ghana. Ou encore la promotion de l'efficacité énergétique des bâtiments en Géorgie. D'autres accords devraient être signés prochainement, notamment avec la Thaïlande.
Le problème, c'est l'être humain
Pourquoi est-on incapable d'efforts personnels?
Les efforts des Etats, y compris ceux annoncés à la COP26 ne seront pas suffisants pour limiter le réchauffement en dessous des deux degrés d'ici 2100. C'est ce que diront les scientifiques vendredi à Glasgow.
Mais au-delà de l'immobilisme étatique, c'est aussi celui de chacun avec ses incohérences grandes ou petites, la manière de trier ses déchets, les folies de consommation.
"Il y a quelque chose en l'être humain qui n'est pas adapté"
"Ce qui bugge chez nous, c'est le fonctionnement de notre cerveau", a expliqué le docteur en neurosciences Sébastien Bohler jeudi dans l'émission Tout un monde. "La crise climatique, on le sait aujourd'hui, est le résultat de l'action humaine. Et c'est bien qu'il y a quelque chose en l'être humain qui n'est pas adapté à la situation inédite dans laquelle on se trouve".
Et si chacun est conscient de ce qui est en train d'arriver, cette conscience ne suffit pas à nous faire prendre les mesures importantes et immédiates qui devraient conduire à changer nos modes de vie tout de suite, souligne ce spécialiste.
"Notre cerveau en est incapable. Le bug c'est que la partie de notre cerveau qui réfléchit, qui prend conscience du futur, n'est pas du tout la même que celle qui a des envies de consommation, de voyages, de confort, de Black friday… (…) Celle qui nous donne de la dopamine".
Sébastien Bohler est l'auteur de l'ouvrage "Le bug humain - Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l'en empêcher" (Robert Laffont).
Glaciers ou extrêmes météorologiques
L'impact majeur d'une augmentation de 0,1°C
En matière de réchauffement de la planète, chaque dixième de degré compte. C'est particulièrement frappant dans l'exemple des glaciers, mais aussi dans celui des extrêmes météorologiques.
L'émission CQFD de la RTS a interviewé jeudi Valérie Masson-Delmotte, vice-présidente du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).
Images d'hier et d'aujourd'hui
L'art pour aider à appréhender les bouleversements climatiques
Les oeuvres d'art, actuelles ou anciennes, peuvent nous aider à comprendre les bouleversements climatiques, à étudier comment ils ont affecté les paysages et la vie quotidienne. Car le regard des artistes, forcément subjectif, raconte néanmoins une époque historique et dit comment les populations se sont adaptées et ont mis en image le climat.
Et si le réchauffement nous met au défi aujourd'hui, au coeur du Petit âge glaciaire au 17e siècle, c'était le froid et les hivers rigoureux comme en témoignent notamment les peintures hollandaises.
"Avec le climat, on peut se tourner vers le quotidien, vers la façon dont la pluie, la neige, le brouillard, modifient le paysage", relève Alexis Metzger, enseignant chercheur à l'Ecole de la nature et du paysage à Blois en France, interrogé jeudi dans l'émission Tout un monde.
"C'est en compilant toutes ces images qu'on peut se rendre compte de la diversité des éléments climatiques qui composent le monde et de leur interaction avec les Hommes", poursuit ce scientifique qui s'intéresse aux liens entre l'art et le climat.
MERCREDI 10 NOVEMBRE
L'objectif de 1,5 degré réaffirmé
Le premier projet de résolution de la COP26 publié mercredi encourage les pays à réviser à la hausse leurs engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre dès 2022, soit trois ans avant la date prévue par l'accord de Paris.
Ce texte, publié par la présidence britannique après 10 jours de discussions techniques et de haut niveau à la conférence climat de Glasgow, appelle les pays signataires à "réviser et renforcer leurs plans (de réductions d'émissions) de manière à les rendre compatibles avec les objectifs de réchauffement de l'accord de Paris", soit un réchauffement contenu "nettement sous" +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle et si possible 1,5°C.
Le texte réaffirme avec force cet objectif de "limiter les réchauffement à 1,5°C", soulignant que "les impact du changement climatique seront bien moindres avec un réchauffement de 1,5 °C comparé à 2°C".
Encore des discussions
Le texte, qui doit encore être discuté et peut être modifié avant son adoption avant la fin de la conférence prévue vendredi, appelle à des "réductions rapides, fortes et soutenues des émissions mondiales d'émissions de gaz à effet de serre, dont des réductions d'émissions de CO2 de 45% en 2030 par rapport au niveau de 2010 et à la neutralité carbone vers le milieu du siècle".
L'accord de Paris prévoyait la révision tous les cinq ans des "contributions nationales" des pays en matière d'émissions.
Selon les dernières estimations de l'ONU données mardi, les nouveaux engagements climatiques à l'échéance 2030 de certains Etats juste avant ou au début de la COP, ne devraient entraîner aucun changement de la trajectoire de température vers un réchauffement "catastrophique" de +2,7°C d'ici la fin du siècle.
Fin des voitures thermiques
Un accord très partiel annoncé
Une trentaine de pays, des régions et une dizaines de constructeurs automobiles se sont engagés mercredi à "travailler" pour faire en sorte que d'ici à 2040 toutes les voitures neuves vendues soient zéro émission, selon un communiqué de la présidence britannique de la COP26.
"Ensemble, nous travaillerons pour faire en sorte que toutes les nouvelles voitures et camionnettes soient zéro émission au niveau mondial d'ici à 2040 et au plus tard d'ici à 2035 dans les principaux marchés", peut-on lire dans cette déclaration qui insiste sur le fait que l'engagement n'est pas contraignant.
Parmi les signataires figurent quelques pays développés, dont le Royaume-Uni, l'Irlande, la Suède et Israël, qui s'étaient déjà engagés à la fin des ventes des voitures à moteur thermique d'ici à 2030, et la Norvège qui a pris cet engagement pour 2025.
En revanche, les importants pays constructeurs que sont la Chine, les Etats-Unis, le Japon, la France ou l'Allemagne n'ont pas signé.
Parmi les constructeurs, Toyota, Volkswagen et Renault-Nissan-Mitsubishi ne sont pas non plus signataires de la déclaration. Ford, Mercedes-Benz, General Motors et Volvo, qui avaient déjà des objectifs de sortie des moteurs thermiques, ont en revanche rejoint cette initiative.
Dans ces conditions, l'annonce a été accueillie avec scepticisme par les ONG défendant la cause climatique, les transports étant l'un des principaux secteurs d'émission de gaz à effet de serre.
Série du 19h30 autour de la COP26
Montagnes sous haute surveillance
Mercredi, la série de reportages du 19h30 sur la COP26 s'est intéressée aux dégâts du réchauffement climatique sur l'arc alpin. Il y est deux fois plus rapide que la moyenne mondiale.
Comment la Suisse lutte contre les conséquences de ce réchauffement, et en particulier comment gère-t-elle les éboulements ou les laves torrentielles?
Massifs scrutés
Le danger guette particulièrement le petit village bernois de Kandersteg. Il faut dire que la montagne qui le surplombe bouge sans cesse à cause du réchauffement climatique. Elle a perdu 18 mètres en trois ans. Caméras, radars, GPS: le massif a été placé sous surveillance, devenant le plus scruté de Suisse.
Dans le Val d’Anniviers (VS) aussi, les habitants vivent avec ce danger. En amont de Zinal, le sous-sol gelé, le permafrost, fond. Libérés, les éboulis peuvent se transformer en laves torrentielles dévastatrices. C'est pourquoi des digues et barrages ont été construits pour protéger le village.
L'avertissement de Simonetta Sommaruga
"Beaucoup de travail reste à faire" à Glasgow
"Beaucoup de travail reste à faire" à Glasgow, selon Simonetta Sommaruga. Au nom du groupe de négociations que la Suisse préside, elle a fait part mercredi de son inquiétude devant les représentants des autres Etats à la COP26.
Sur les émissions carbone, "d'importantes questions manquent ou sont problématiques" dans le premier projet de déclaration finale de la présidence britannique de la COP26, a affirmé la conseillère fédérale. La réduction de ces émissions doit permettre d'avoir un impact sur les autres chantiers en discussion et sur la limitation du réchauffement climatique à 1,5°C d'ici 2100.
De même, le groupe présidé par la Suisse et qui rassemble cinq pays souhaite que le mécanisme de financement de l'adaptation des pays en développement au changement climatique après 2025 soit porté par un dialogue avec tous les acteurs. Il veut également que l'égalité entre hommes et femmes ou encore les droits humains soient reflétés dans le document final.
Compensation carbone
La Suisse et son "shopping" à l'étranger
Pour pouvoir honorer ses engagements de réduction des gaz à effet de serre, la Suisse soutient des projets à l'étranger via le mécanisme de la compensation carbone. Selon Philippe Thalmann, professeur en économie de l'environnement, les autorités agissent "un peu en désespoir de cause".
Réunis encore cette semaine à la COP26 de Glasgow, les Etats tentent d'arracher un mécanisme légal sur la compensation d'émissions de gaz à effet de serre à l'étranger. La Suisse a signé des accords bilatéraux pionniers sur cette question.
Selon Philippe Thalmann, la compensation carbone consiste, pour un pays pollueur, à payer un autre Etat pour y réduire les émissions de CO2. Cela afin d'éviter au pays pollueur de réduire lui-même ses propres émissions. Et tout cela à un prix avantageux.
Le professeur de l'EPFL estime que la démarche est décourageante. "Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre une réduction de 50% d'ici 2050. La compensation carbone arrive un peu en désespoir de cause pour quand même compléter les objectifs. La Suisse est partie faire du shopping dans le monde."
MARDI 9 NOVEMBRE
Des engagements qui ne changent pas la donne
Les tout nouveaux engagements climat des Etats mèneraient toujours vers un réchauffement de 2,7°C, au mieux 2,1°C en prenant en compte les promesses de neutralité carbone, selon la dernière estimation de l'ONU publiée pendant la COP26.
Le rapport annuel de référence du Programme des Nations unies pour l'environnement publié juste avant la conférence climat de Glasgow mettait en garde contre un réchauffement "catastrophique" de +2,7°C, ou de +2,2°C en ajoutant les objectifs de neutralité carbone pour le milieu du siècle.
Avec les engagements de 33 nouveaux pays pendant la COP et juste avant, dont le Brésil, l'Argentine, et surtout l'Inde qui a renforcé ses objectifs de réduction d'émissions pour 2030 et annoncé la neutralité carbone pour 2070, ces prévisions ne changent que de façon minime, selon les chiffres publiés mardi.
Les engagements actuels de 152 pays représentant 88% des émissions mondiales de gaz à effet de serre permettraient ainsi de réduire les émissions de 4,8 gigatonnes d'équivalent CO2 supplémentaires d'ici 2030, contre 0,7 gt lors de la précédente estimation. L'amélioration est notamment liée aux nouveaux objectifs pour 2030 de l'Arabie saoudite et de la Chine, selon le PNUE.
En termes de trajectoire de température, le monde se dirigerait toujours vers 2,7°C d'ici 2100, très loin des objectifs de l'accord de Paris de limiter le réchauffement bien en deçà de +2°C, si possible à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
En ajoutant les nouvelles promesses de neutralité carbone, la hausse de température pourrait être limitée à 2,1°C, soit 0,1°C de mieux que la précédente estimation.
Mais "étant donné le manque de transparence des promesses de neutralité carbone, l'absence de mécanisme pour en rendre compte et de système de vérification, et du fait que très peu des engagements pour 2030 mettent clairement les pays sur un chemin vers la neutralité carbone, parvenir à ces objectifs de neutralité carbone reste incertain", a commenté le PNUE.
Refroidissement des zones urbaines
Les villes face aux îlots de chaleur
En ville, où règne le béton et le goudron, les températures estivales peuvent parfois atteindre des sommets. Ce phénomène, appelé îlots de chaleur, concerne des zones qui surchauffent en raison du manque de végétation et d'une forte bétonnisation.
Les villes suisses en ont pris conscience et travaillent sur des solutions pour limiter ces effets du changement climatique. Elles mettent en place des aménagements afin de maintenir la température en zone urbaine à un niveau acceptable. Le remplacement du béton par des revêtements plus adaptés, la remise à ciel ouvert des cours d’eau, une meilleure circulation de l’air entre les bâtiments ou encore l'augmentation de la végétation sont notamment appliqués.
Les centres urbains font ainsi face à un défi complexe: trouver l'équilibre entre densification du territoire et maintien des espaces verts afin d'assurer une bonne qualité de vie à leur population pour l’avenir.
Le coût de la transition énergétique en Suisse
Une somme colossale
La facture de la transition énergétique pour les entreprises cotées à la bourse suisse s'élève à 28 milliards de francs par année, estime pour la première fois une étude. Cela représente 60% de leurs bénéfices en 2020. Cette somme devra être déboursée pour que des sociétés telles que Swisscom, Nestlé, ABB ou encore Logitech ramènent à zéro leurs émissions nettes de CO2.
"Il y a beaucoup de sociétés qui s'engagent vers la neutralité carbone en 2050, mais encore très peu nous disent comme elles vont y arriver", souligne Vincent Kaufmann, directeur de la fondation pour des investissements socialement responsables Ethos, qui a co-financé l'étude. "On a voulu prendre les devants et estimer, avec les solutions qui existent aujourd'hui, combien ça coûterait de les mettre en place."
Une partie de ce financement incomberait toutefois aux fournisseurs et non aux entreprises suisses, précise Vincent Kaufmann. Mais celles-ci devraient davantage s'engager "à privilégier des fournisseurs qui mettent en place des programmes de durabilité". Selon le directeur, ce type de solutions permettra d'éviter des coûts futurs aux sociétés.
L'avertissement de Tuvalu
"Nous sommes en train de couler"
"Nous sommes en train de couler mais le reste du monde aussi": c'est debout dans l'océan, de l'eau jusqu'aux cuisses, que le ministre des Affaires étrangères de l'archipel des Tuvalu a filmé son discours à la conférence internationale COP26 sur le climat de Glasgow.
"Le changement climatique et la montée du niveau de la mer sont mortels, ils sont une menace existentielle pour Tuvalu et les Etats composés d'atolls", a déclaré Simon Kofe, en costume cravate devant un pupitre sur un fond de toile bleue orné des drapeaux de son pays et des Nations unies.
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"Que nous en ressentions l'impact maintenant, comme c'est notre cas aux Tuvalu, ou dans 100 ans: nous finirons tous par vivre un jour les effroyables effets de cette crise climatique", a-t-il averti.
Quelque 200 délégations se penchent pendant deux semaines depuis début novembre à Glasgow, en Ecosse (Royaume-Uni), sur la manière de limiter, comme le prévoit l'accord de Paris de 2015, le réchauffement de la planète bien en deçà de +2°C, et si possible à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
La Suisse tancée
Un rang de perdu dans l'Indice sur la performance climatique
La Suisse perd un rang dans l'Indice sur la performance climatique établi par des ONG. Tancée sur les énergies renouvelables et la politique climatique, elle est 15e dans cette évaluation publiée mardi à la COP26 à Glasgow, alors que les Nordiques sont les meilleurs.
Les trois premières places ne sont du reste pas attribuées, parce qu'aucun pays n'a lancé encore de dispositif suffisant pour limiter un réchauffement à 1,5°C d'ici 2100.
Cette position helvétique est une situation "effrayante", affirme un expert du climat à Greenpeace Suisse, qui ajoute que les Suisses ne peuvent "pas être fiers". Georg Klingler, dénonce le manque d'ambitions climatiques dans le pays, mais également la recherche de plus en plus de compensations d'émissions de gaz à effet de serre à l'étranger.
Les résultats de ce rapport ont été communiqués, alors que Simonetta Sommaruga a avancé à mardi son déplacement à la COP26. Les négociations se trouvent actuellement à un point important, estime la conseillère fédérale sur Twitter.
La cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) participe aux négociations ministérielles et au processus décisionnel. "Je m'engage à la COP26 pour des règles fortes qui s'appliquent à tous", ajoute-t-elle sur le réseau social.
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L'industrie des combustibles fossiles a la plus grande délégation
Une analyse de Global Witness, relayée par la BBC, montre que les délégués à la COP26 associés à l'industrie des combustibles fossiles sont plus nombreux que ceux de n'importe quel pays. Selon l'évaluation de la liste publiée par l'ONU, 503 personnes ont des liens d'intérêts avec les combustibles fossiles alors que le pays ayant la plus forte délégation, le Brésil, a envoyé 479 personnes à Glasgow. Au total, quelque 40'000 inscriptions ont été prises en compte.
Selon les militants, l'accès à la COP26 devrait être interdit à ces délégués faisant du lobbying pour les industries pétrolières et gazières. "L'industrie des combustibles fossiles a passé des décennies à nier et à retarder toute action réelle contre la crise climatique, c'est pourquoi il s'agit d'un problème si énorme", justifie Murray Worthy de Global Witness.
"Leur influence est l'une des principales raisons pour lesquelles 25 ans de pourparlers sur le climat de l'ONU n'ont pas conduit à de réelles réductions des émissions mondiales."
Les pays en développement ont fustigé lundi les engagements selon eux insuffisants des pays les plus riches, accusés de sacrifier les vies de milliards d'habitants de la planète en première ligne du réchauffement climatique.
Lors de la session plénière faisant le bilan de la première semaine de négociations, les groupes représentant les pays en développement et émergents n'ont pas mâché leurs mots, malgré les nouvelles promesses d'ambition et de financement engrangées ces derniers jours.
"Le groupe des pays les moins avancés est préoccupé par le fait que les actions de certains pays ne sont pas en ligne avec les déclarations, il y a une déconnexion entre les déclarations publiques et ce qui se passe dans les négociations", a dénoncé son président Sonam Phuntsho Wangdi.
Limiter à +2 degrés
Avant cette COP, les engagements de réduction de CO2 des Etats pour 2030 menaient vers un réchauffement "catastrophique" de 2,7 degrés, au mieux 2,2 degrés en ajoutant les objectifs de neutralité carbone pour le milieu du siècle, selon le rapport de référence de l'ONU-Environnement.
Depuis, la première semaine a vu des annonces significatives. Selon diverses analyses préliminaires, si toutes les nouvelles promesses étaient effectivement remplies, on pourrait limiter le réchauffement un peu au dessous de +2 degrés.
Mais, alors que chaque dixième de degré supplémentaire entraîne son lot de nouvelles catastrophes, le plafond de +1,5 degré serait toujours dépassé. Et la requête des pays les plus vulnérables de soumettre chaque année des engagements plus ambitieux devrait rester lettre morte, selon les observateurs.
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Toujours en attente de 20 milliards de dollars
La question explosive du financement fait également partie des préoccupations des pays en développement qui ne sont pas prises en compte.
En 2009, les pays développés avaient promis de porter à 100 milliards de dollars par an leur aide aux pays en développement pour réduire leurs émissions et s'adapter aux impacts. Mais il manquait encore plus de 20 milliards en 2019 et le Nord espère désormais y parvenir en 2023.
"Arrêtons les paroles en l'air sur l'accès aux financement", a dénoncé Lia Nicholson, au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires (Aosis), déplorant que les populations en première ligne "soient prises en otage d'une charité aléatoire".
Barack Obama regrette le manque d'ambition
La plupart des pays ont manqué d'"ambition" pour mettre en oeuvre l'accord de Paris sur le climat, a regretté pour sa part ce lundi Barack Obama. L'ancien président américain a appelé à "faire plus" tout en louant la "colère" de la jeunesse sur la crise climatique.
"Nous sommes très loin de là où nous devrions être", a-t-il déclaré. Il a également rendu hommage au mouvement de protestation des jeunes pour le climat et à son égérie suédoise Greta Thunberg, se félicitant qu'il "y (ait) plein de Greta à travers le monde".
L'économie verte au service de l'écologie?
Les investissements responsables: un instrument qui participe à la transition écologique
Les obligations vertes sont en plein essor en Suisse. Ces titres, dont il a été question à la COP26 la semaine dernière, ont pour but de financer exclusivement des projets de développement durable.
Ces obligations ont un coût plus élevé que les obligations classiques. Selon Angela de Wolff, fondatrice de Conser, une entreprise de conseil et de certification en finance durable, "les marchés sont tellement friands de ce type d'obligation qu'il est possible d'obtenir des taux inférieurs et donc de couvrir les coûts additionnels".
Toutefois, ces obligations n'échappent pas au "greenwashing". Pour Angela de Wolff, "il faut toujours rester prudent". "Le fait qu'il s'agisse de projets très spécifiques dont on a une grande transparence qui explique à quoi est alloué cet argent, permet d'éviter le greenwashing", rajoute-t-elle.
Bilan à mi-parcours
Entre espoirs et critiques
La COP26 entame ce lundi sa deuxième semaine et la conférence internationale sur le climat suscite déjà de nombreuses critiques. Des centaines de rassemblements ont dénoncé les promesses insuffisantes des Etats. La militante suédoise Greta Thunberg dénonçait un échec, affirmant que la COP26 n'était que du "blabla".
Sur le fond, ce début de COP26 n’a pas apporté de résultats directement tangibles, mais on y a noté des frémissements de velléités d’actions. On oubliera les déclarations des chefs d’Etat les deux premiers jours, qui sont les mêmes depuis bientôt dix ans, mais dans ces frémissements figure l’entrée en scène du secteur privé. Des grandes entreprises ou des secteurs économiques ont, main dans la main avec les Etats, présenté plusieurs initiatives apparemment pratiques et réalisables pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Au niveau strictement politique, on signalera des avancées dans la lutte contre le méthane.
Pour Joëlle Noailly, directrice de recherche du Centre environnement à l'Institut des Hautes études internationales et du développement, tout n'est pas à jeter. "Il y a eu malgré tout des avancées importantes et des annonces considérables cette semaine. Quarante pays se sont engagés à sortir du charbon d'ici 2030. Cent pays ont fait des annonces de réduction de leurs émissions de méthane à la même date, d'autres ont mis plus d'argent contre la déforestation", a-t-elle analysé dimanche dans Forum.
Mais tout n'est pas rose non plus, selon Joëlle Noailly. "Je mets deux bémols: ce sont des promesses et l'objectif de 1,5 degré n'est pas atteint."
Concernant la semaine à venir, on va commencer à parler argent dans les négociations entre les délégations, et notamment des fonds que l’Occident a promis il y a 12 ans de libérer pour les pays vulnérables. Ensuite, il faudra parler de la base: les déclarations de limitation des émissions de chaque pays, qui sont volontaires, pour limiter le réchauffement à moins de 2 degrés d’ici la fin du siècle. Les délégations ont jusqu’à mercredi pour défricher le terrain et ensuite ce sont les ministres de l’Environnement des pays qui viendront en découdre.
Des objectifs ambitieux pour le Royaume-Uni
Réduction de ses émissions de CO2 de 68% par rapport à 1990 d'ici 2030
Le Royaume-Uni, hôte de la COP26 et un des premiers pays à se fixer un objectif de neutralité carbone, affiche des objectifs climatiques ambitieux mais les experts soulignent que la route sera longue pour en faire des réalités.
Le pays s'est doté d'une cible intermédiaire à horizon 2030: réduire ses émissions de CO2 de 68% par rapport à 1990.
"Cela placerait le Royaume-Uni sur une trajectoire de réduction d'émissions de gaz à effet de serre compatible avec l'objectif d'un réchauffement limité à 1,5 degré planétaire", fait valoir Climate Action Tracker, organisme spécialisé dans l'évaluation des politiques climatiques.
Le pays est cependant en retard sur ses propres objectifs et doit "monter en puissance", ajoute Climate Action Tracker. Plusieurs actions sont prévues pour arriver à une réduction de 68% des émissions de CO2.
Des actions contradictoires au sujet des transports
Le Royaume-Uni va interdire la vente de nouvelles voitures à essence ou diesel après 2030 et toutes les voitures devront être à faible émission d'ici 2035. Il prévoit également 2 milliards d'investissements dans des pistes cyclables ou voies piétonnes d'ici 2030, et 3 milliards pour renforcer les services de bus en ville.
Le pays vise un réseau d'autobus sans émissions de CO2 d'ici 2050, la fin des trains propulsés au diesel d'ici 2040 et 10% de carburant renouvelable d'ici 2030 avec un investissement de 180 millions de livres dans le développement d'usines dédiées.
Le Chancelier de l'Echiquier britannique Rishi Sunak vient par ailleurs de publier un projet de dépenses budgétaire qui prévoit une hausse des taxes sur les vols longs mais une baisse sur les vols courts, ainsi qu'un gel de la taxe sur l'essence. Un texte "scandaleusement mauvais" qui va "prolonger la dépendance du Royaume-Uni aux carburants fossiles" selon l'ONG Les amis de la terre.
Ne plus dépendre du charbon pour l'électricité
Le gouvernement conservateur de Boris Johnson veut une production d'électricité décarbonée d'ici 2035. En quelques années, le pays est quasiment sorti du charbon avec seulement deux centrales encore en activité, et seulement 1 à 3% du mix énergétique britannique. La sortie définitive aura lieu d'ici 2024.
Pour décarboner son électricité, Londres compte principalement sur l'éolien. La barre est mise à 40 Gigawatts de production d'énergie éolienne offshore d'ici 2030, avec aussi plus d'éolien à terre, plus de solaire et autres formes d'énergies renouvelables.
Le gouvernement traîne pour prendre une décision finale sur l'investissement dans une centrale nucléaire de grande envergure telle que celle en projet à Sizewell C, alors que son parc nucléaire actuel est vieillissant. Un chantier dont le gouvernement voudrait écarter le chinois CGN. Londres étudie aussi la possibilité de recourir à plusieurs centrales plus petites, notamment à Wylfa au Pays de Galles.
20 à 30 milliards de livres pour les technologies innovantes
Le gouvernement veut "mobiliser des investissements publics et privés de 20 à 30 milliards de livres pour une production de 5 GW d'hydrogène d'ici 2030". Il veut aussi créer "quatre centres de captage et stockage de carbone d'ici 2030, une technologie très débattue par les experts climat, qui y voient une manière de maintenir des énergies émettrices de gaz à effet
Londres entend s'assurer "que les plus gros pollueurs paient le plus pour la transition énergétique par l'intermédiaire du marché du carbone" national, lancé en conséquence de la sortie du mécanisme européen.
La fin du "greenwashing"?
Londres prévoit d'exiger des institutions financières des "plans de transition" détaillés et va élaborer de nouveaux standards d'évaluation de ces plans pour éviter le "greenwashing". Le gouvernement a également émis 16 milliards de livres d'obligations destinées à lever des fonds pour des projets "verts".
Les ONG environnementales ne cessent toutefois de publier des études fustigeant les banques ou sociétés d'investissement notamment britanniques, accusées de continuer à financer les projets liés aux hydrocarbures malgré leurs promesses de verdir leurs activités.
Le virage du climat a été raté
"On avait tout en mains il y a 40 ans pour éviter la catastrophe climatique"
On avait tout en mains il y a 40 ans pour éviter la catastrophe climatique: les connaissances et même la technologie, ou en tout cas le début de la technologie, affirme le chercheur américain Keith Larson dans l'émission Tout un monde.
Keith Larson n'attend pas plus de la deuxième semaine de la COP26 que de la première. A la tête depuis 10 ans du Centre de recherche sur les impacts climatiques Abisko, en Laponie suédoise, il peut se targuer d'une vue globale sur la situation actuelle.
La COP 26 "sera un échec", avance-t-il. "Nous ne négocions pas une date de fin de l'utilisation des combustibles fossiles. Pendant des décennies, nous avons traité le changement climatique comme s'il s'agissait d'une responsabilité individuelle: 'mangez moins de viande, volez moins, faites moins d'enfants, changez vos ampoules!'. La majorité des gens dans le monde n'ont pas ce choix. Alors, nous avons commencé à parler de nos empreintes écologiques, ce qui n'est qu'une autre version de la responsabilité individuelle. Et puis nous avons commencé à acheter des compensations carbone et à planter des milliers d'arbres pour nous donner bonne conscience quand nous volons."
Vitesse de réduction et émissions négatives
Mais la réalité, souligne le chercheur, est que la plupart de ces arbres meurent. "Si vous plantez 2000 arbres, trois d'entre eux vivent jusqu'à 100 ou 50 ans."
"Ce que la plupart des gens ne réalisent pas à propos de l'Accord de Paris et à propos de ce que nous négocions à la COP26, ce sont deux choses: nous parlons de la vitesse à laquelle nous réduirons nos émissions de carbone, mais il ne s'agit même pas d'arriver complètement à zéro. Et deuxièmement, on parle d'émissions négatives, mais cela repose sur une technologie que nous devons encore inventer, qui n'existe pas maintenant, et on suppose qu'il y aura un intérêt économique à retirer le carbone de l'atmosphère et l'injecter dans le sol", expose-t-il.
Le réchauffement climatique est plus rapide en Suisse
Diverses explications avancées
Actuellement, la Terre se réchauffe beaucoup trop vite sous l'effet des émissions de gaz à effet de serre et la Suisse est particulièrement concernée.
En Suisse, les températures ont augmenté de 2 degrés lors des 150 dernières années, soit beaucoup plus que la moyenne mondiale qui se situe à 0,9 degré.
Comment expliquer une telle différence? Premier élément de réponse: les océans. Ils recouvrent 70% de la surface terrestre et ont le pouvoir formidable d'avaler la chaleur puis de l'envoyer dans les couches océaniques plus profondes.
Selon ce principe, plus un territoire est loin d'un océan, plus son climat se réchauffe. C'est le cas de la Suisse, qui n'a aucun océan à proximité. Les montagnes, contrairement à ce qu'on entend souvent, n'y sont pour rien dans la hausse des températures. La progression de 2 degrés s'observe aussi bien à Davos qu'à Genève ou à Aarau.
A l’heure de la COP 26 et du développement durable, il y a un nouvel instrument financier qui est en plein essor, les obligations vertes. La spécificité de ces titres d’un genre nouveau est qu’ils financent exclusivement des projets de transition écologique.
L’Union européenne vient d’ailleurs d’annoncer à la mi-octobre qu’elle voulait lancer la plus importante "green bond" émise à ce jour. En Suisse, ce type d'emprunt reste embryonnaire, mais le canton de Genève a fait œuvre de pionnier en la matière, explique Nathalie Fontanet lundi dans La Matinale.
Genève a en effet été la première collectivité publique en Suisse à se lancer dans ce type d’emprunt, d’abord pour investir dans des bâtiments à haute valeur énergétique et ensuite pour financer une partie des travaux du Léman Express. Une émission qui a permis de lever 660 millions de francs.
DIMANCHE 7 NOVEMBRE
L'utilité de la Suisse à la COP26 remise en doute
La Suisse s'est rendue au sommet de l'ONU sur le climat à Glasgow (COP26) les mains vides, assure le SonntagsBlick.
Le président de la Confédération Guy Parmelin a, certes, déploré lundi dans son discours que trop peu d'actions soient entreprises pour lutter contre le changement climatique, mais Bernd Nilles, président d'Alliance Sud, doute que ce message soit passé auprès des dirigeants et en Suisse.
"La Suisse a beaucoup promis, comme la neutralité climatique d'ici à 2050, mais elle n'en est pas sur la voie". Le mandat de la délégation suisse à Glasgow est faible, ajoute-t-il, car la volonté politique fait toujours défaut dans le pays.
Voyages en train et en avion
Les sept membres de l'Office fédéral de l'environnement participant à la COP26 à Glasgow ont fait le déplacement en train, rapporte par ailleurs la SonntagsZeitung. Le voyage de Berne à la ville écossaise, en passant par Paris et Londres, a duré 16 heures.
En revanche, les trois conseillers fédéraux qui s'y sont rendus ou vont s'y rendre, le président de la Confédération Guy Parmelin, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis et la ministre de l'Environnement Simonetta Sommaruga, ont choisi l'avion du Conseil fédéral.
Les possibilités de planifier les voyages des conseillers fédéraux sont limitées, a justifié Simonetta Sommaruga. Les émissions de CO2 de ces déplacements seront entièrement compensées, a-t-elle ajouté.
SAMEDI 6 NOVEMBRE
Des milliers de manifestants dans le monde
Des dizaines de milliers de manifestants pour le climat ont bravé samedi pluie diluvienne et rafales de vent à Glasgow, où se tient depuis une semaine la grande conférence COP26 de l'ONU sur le climat, considérée comme capitale pour l'avenir de l'humanité.
Ces manifestants ont réclamé la "justice climatique" et des mesures immédiates pour les populations, surtout dans les pays les plus pauvres du Sud, déjà affectées par le réchauffement.
Les organisateurs ont revendiqué dans un communiqué une participation de plus de 100'000 personnes. La police n'a pas donné de chiffre, mais avait dit avant le début de la manifestation en attendre au moins 50'000.
En Suisse aussi
En Suisse, environ 500 personnes ont manifesté à Lausanne, soit beaucoup moins que lors des grandes Grèves du climat de 2019, qui avaient rassemblé plus de 10'000 personnes dans la capitale vaudoise. Une manifestation a également eu lieu à Zurich. Elle a rassemblé environ 150 personnes.
A Sydney et à Melbourne, des manifestants déguisés en tas de charbon ou en Scott Morrison, le Premier ministre australien grand défenseur de l'industrie minière, ont dénoncé la COP26 comme étant "une comédie" et leur chef de gouvernement comme "une honte absolue". En Corée du Sud, quelque 500 personnes ont défilé à travers les rues de la capitale Séoul.
Des milliers de jeunes étaient déjà venus crier l'urgence climatique vendredi à Glasgow, et l'égérie de la lutte pour le climat, Greta Thunberg, avait estimé à cette occasion que la COP26 était "un échec".
VENDREDI 5 NOVEMBRE
Greta Thunberg qualifie la COP26 d'"échec"
La conférence climat de Glasgow est "un échec", a fustigé vendredi l'égérie du mouvement des jeunes pour le climat, la Suédoise Greta Thunberg, lors d'une manifestation à Glasgow où se tient la COP26.
"Ce n'est pas un secret que la COP26 est un échec", a-t-elle lancé à plusieurs milliers de militants rassemblés, en qualifiant la conférence de "célébration du 'business as usual' et du blabla", comme elle le fait régulièrement au sujet des actions des responsables politiques en matière de climat.
"Ils ne peuvent pas nous ignorer"
"Ils ne peuvent pas ne pas tenir compte du consensus scientifique et ils ne peuvent pas nous ignorer", a-t-elle lancé.
"Nos leaders ne montrent pas le chemin, voici à quoi ressemble le leadership", a-t-elle poursuivi en désignant la foule.
"Nos rois sont nus", a-t-elle lancé à propos des leaders rassemblés pour la COP. "L'Histoire les jugera sévèrement", a-t-elle ajouté, les accusant une fois de plus d'inaction et en évoquant un "festival de greenwashing".
Alors que nombre de militants jugent la COP26 - et toutes les conférences sur le climat précédentes - excluante et non démocratique, y a-t-il encore un sens à organiser de grandes réunions internationales?
Manifestation
Les jeunes dans la rue à Glasgow contre le "blabla"
Accusant les grands de ce monde de lancer des promesses creuses, les jeunes sont descendus dans la rue vendredi à Glasgow pour pousser les gouvernements à agir, à la fin de la première semaine de la conférence sur le climat.
"Jusqu'ici, nous avons entendu beaucoup de paroles de la part des dirigeants du monde (...) Des manifestations comme celle-là mettent la pression sur les gens au pouvoir, et nous savons que ce mouvement doit grossir pour obtenir les changements dont nous avons besoin pour assurer la sécurité des générations présentes et futures", a commenté la militante ougandaise Vanessa Nakate.
"Festival de greenwashing"
"Ce n'est plus une conférence climat. C'est un festival de greenwashing des pays riches. Une célébration de deux semaines du business as usual et du bla bla", a-t-elle encore dénoncé jeudi sur Twitter, à la veille de la manifestation.
Et après les jeunes vendredi, une coalition plus large d'organisations appelle à manifester samedi lors d'événements simultanés partout dans le monde.
Energies fossiles
Des subventions étatiques beaucoup trop importantes
Rassemblés dans les rues de Glasgow et ailleurs dans le monde, les activistes du climat fustigent notamment les importantes subventions dont bénéficient historiquement les énergies fossiles - pétrole, gaz et charbon. Une étude récente du FMI estime que les Etats dépensent davantage pour soutenir ces industries que pour l'éducation de leur population. Le chiffre de 5'900 milliards de dollars par an est avancé.
Il s'agit de l'industrie la plus massivement subventionnées du monde, aujourd'hui plus que jamais. Les Etats soutiennent leur secteur pétrolier, financent l'extraction, les exportations ou la consmmation de gaz ou de charbon, le tout sans facturer les dommages sanitaires ou climatiques.
Les énergies fossiles ne pas les seules à être subventionnées, les renouvelable le sont aussi. Mais beaucoup moins: selon une autre étude en 2017, sur l'ensemble des subventions pour l'énergie, trois quarts ont été allouées aux énergies fossiles, 20% seulement aux renouvelables, soit 128 milliards, et le reste aux biocarburants et au nucléaire.
"Propre, fiable et abordable"
Le nucléaire défendu par un groupement de syndicats
"Nous avons besoin de plus de nucléaire": 12 syndicats de plusieurs pays expliquent vendredi dans une tribune que cette énergie est "propre, fiable et abordable" et qu'elle préserve l'emploi alors que la crise climatique est actuellement au coeur de la COP26 à Glasgow.
"Notre monde a besoin d'une énergie beaucoup plus propre, fiable et abordable, et nos membres ont besoin d'emplois sûrs et de qualité. Le nucléaire offre les deux, et c'est pourquoi nous avons besoin de plus de nucléaire", écrivent les douze signataires.
Ceux-ci représentent les organisations suivantes: GMB, Prospect et Unite the Union (Royaume-Uni), CFE-CGC Energies et CFE-CGC Métallurgie (France), IBEW (Etats-Unis et Canada), CNWC (Canada), Fédération Energie (Belgique), Odborovy svaz ECHO (République tchèque), EVDNZ (Hongrie), SCNE (Roumanie), ZOES (Slovaquie).
Economies
"La sortie du nucléaire ne fonctionne pas", est-il encore écrit dans la tribune. "Cela augmente les émissions et coûte des emplois".
"Le nucléaire a déjà permis d'économiser 70 milliards de tonnes d'émissions de CO2 dans le monde et fournit une énergie propre à des centaines de millions de personnes. Surtout, c'est notre seule source d'électricité propre qui est disponible 24h/24 et 7j/7, quelle que soit la météo", assurent au contraire les syndicats.
"Energie sans émissions"
"Sans nouvel investissement, plus de 100 gigawatts de capacité nucléaire, qui permettent d'alimenter 200 millions de foyers, seront perdues d'ici 2040. Cela nous coûterait probablement un demi-million d'emplois et représenterait la plus grande perte d'énergie propre de l'histoire du monde", expliquent-ils encore.
"La COP26 est une chance pour les décideurs politiques de choisir une énergie sans émissions, de bonnes opportunités professionnelles et une prospérité durable. Cela revient à choisir le nucléaire dans le cadre d'un système énergétique équilibré", estiment-ils.
En pleine COP 26
Pékin étouffe sous la pollution
La ville de Pékin a fermé vendredi, en pleine COP26, ses cours de récréation pour cause de pollution atmosphérique. Un épais brouillard recouvrait la capitale chinoise, où la visibilité était réduite à 200 mètres par endroits, selon la météorologie nationale. Des sections d'autoroutes à destination des grandes villes du pays étaient fermées pour cause de visibilité insuffisante.
La Chine, premier pollueur mondial, est sous le feu des critiques du fait de l'absence du président Xi Jinping au sommet sur le changement climatique.
Au moment où les Etats doivent négocier à Glasgow une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, les autorités chinoises ont annoncé cette semaine qu'elles avaient augmenté d'un million de tonnes par jour la production de charbon.
Le pays, qui dépend à 60% de la houille pour sa production d'électricité, fait face ces derniers mois à des coupures de courant. Il a accru en conséquence son extraction de charbon.
Urgence climatique en Afrique du Sud
Le spinning pour promouvoir le vélo
L’Afrique du sud est l’un des plus gros émetteurs de CO2 au monde. La voiture reste reine dans ce pays où le gouvernement ne fait rien pour encourager l’utilisation du vélo.
Mais à Soweto, deux jeunes veulent faire bouger les choses en favorisant le développement du spinning, une activité qui a pris une tournure particulière en Afrique du Sud. Il s'agit de faire tournoyer sur eux-mêmes de longs vélos bas, composés de deux ou trois cadres soudés ensemble.
JEUDI 4 NOVEMBRE
19 pays, dont les Etats-Unis, s'engagent à cesser de financer les énergies fossiles à l'étranger
Au moins 19 pays ont annoncé jeudi s'engager à mettre un terme d'ici la fin de 2022 au financement à l'étranger de projets d'énergies fossiles sans techniques de capture de carbone, parmi lesquels de grands investisseurs comme les Etats-Unis et le Canada.
"Investir dans des projets liés aux combustibles fossiles non assortis de systèmes de capture du carbone comporte de plus en plus des risques sociaux et économiques", indique une déclaration commune des signataires diffusée au cours de la COP26.
Les nations du G20 se sont récemment accordées pour cesser de soutenir les projets de centrales au charbon à l'étranger. Le plan annoncé jeudi, à l'initiative de Londres, inclut pour la première fois gaz et pétrole, et promet de réorienter cet argent vers des énergies renouvelables.
"Nous devons mettre les financements publics du bon côté de l'Histoire. Mettre fin aux financements internationaux sur tous ces projets d'énergies fossiles est essentiel si nous voulons pouvoir conserver l'objectif de 1,5°C", de réchauffement de l'accord de Paris, a commenté le secrétaire d'Etat britannique aux entreprises, Greg Hands.
Accord sur la déforestation
L'Indonésie recule sur son engagement
L'Indonésie a remis en question jeudi son engagement dans l'accord pour mettre fin à la déforestation d'ici à 2030. Celui-ci a été signé par une centaine de pays dont cet archipel d'Asie, qui abrite la troisième plus grande forêt tropicale du monde.
Ces nations représentant 85% des forêts mondiales ont convenu d'un plan de plusieurs milliards de dollars visant à mettre fin à l'abattage des arbres à l'échelle industrielle en moins de dix ans, d'après Londres. Mais deux hauts responsables indonésiens ont démenti que leur pays se soit officiellement engagé à complètement cesser la déforestation d'ici à 2030.
Le vice-ministre des Affaires étrangères Mahendra Siregar a ainsi estimé que l'engagement de mettre fin à la déforestation était "faux et trompeur", soulignant que le communiqué sur cet accord avait été diffusé avant la fin des discussions.
"Inadéquat et injuste"
La ministre de l'Environnement Siti Nurbaya Bakar, qui a participé aux discussions à Glasgow, a de son côté relevé que les objectifs environnementaux ne pouvaient pas entraver le développement économique de son pays. "Forcer l'Indonésie à atteindre zéro déforestation en 2030 est clairement inadéquat et injuste".
"Le développement massif de l'ère du président Jokowi ne peut pas s'arrêter au nom des émissions de carbone et de la déforestation", a-t-elle écrit sur Twitter, désignant par son surnom le président indonésien Joko Widodo. "Les richesses naturelles de l'Indonésie, dont les forêts, doivent être gérées de façon durable, mais aussi équitable", a-t-elle ajouté.
Polémique sur les déplacements trop polluants
Bruxelles défend à son tour le recours à des avions privés
Bruxelles a justifié jeudi le recours à des avions privés par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a promu à la COP26 des moyens de transport moins polluants et fait du "Pacte vert" une priorité de son mandat.
Dans ses fonctions, "les relations avec [...] les chefs d'Etat et de gouvernement sont très importantes et réclament un peu plus que de simples contacts par Zoom", ce qui implique l'utilisation d'avions affrétés pour certains voyages, a déclaré le porte-parole de l'exécutif européen Eric Mamer.
Interrogé lors d'une conférence de presse, il a insisté sur les "contraintes importantes" de la cheffe de l'exécutif européen pour aboutir à des consensus entre les 27 Etats membres dans une période de temps limité. L'impact de la pandémie a en outre réduit la disponibilité de vols commerciaux et de trains en circulation, a-t-il ajouté.
Boris Johnson également pointé du doigt
Après avoir appelé à des efforts contre le réchauffement climatique à la COP26, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait été épinglé en début de semaine pour son choix de rentrer à Londres en avion, moyen de transport bien plus polluant que le train.
"Il est important que le Premier ministre puisse circuler dans le pays et nous faisons face à d'importantes contraintes de temps", avait justifié Downing Street lundi, précisant que le carburant utilisé dans l'Airbus officiel du gouvernement britannique était "durable" et que ses émissions carbone étaient compensées.
Le verdissement du transport aérien passe, pour l'heure, essentiellement par des mécanismes de compensation carbone - comme planter des arbres - au grand dam des ONG environnementales pour qui cela ne fait que déplacer le problème: les arbres plantés viennent occuper des surfaces qui ne pourront plus être utilisées pour l'agriculture et mettent des années ou des décennies à grandir et à stocker du CO2.
Pollution
Les émissions de carbone de retour aux niveaux pré-pandémie
Les émissions de carbone mondiales sont remontées à des niveaux proches de la pré-pandémie, selon une nouvelle étude, les émissions liées au charbon et au gaz naturel étant en augmentation dans les secteurs de l'énergie et de l'industrie, alors même que les émissions liées aux transports restent faibles.
"Nous nous attendions à observer une reprise, mais ce qui nous a surpris, c'est sa rapidité et son intensité", a déclaré Pierre Friedlingstein, le directeur de l'étude, un chercheur en modélisation climatique de l'université d'Exeter.
En baisse de 5,4% en 2020
En 2020, les émissions de CO2 ont baissé de 5,4% alors que les pays du monde décrétaient des confinements pour pallier la pandémie de coronavirus. Le rapport, produit par le Global Carbon Project, prévoit que les émissions augmenteront de 4,9% cette année.
L'Inde et la Chine, qui font partie des pays les plus pollueurs du monde, devraient afficher des niveaux d'émissions plus hauts en 2021 qu'ils ne l'étaient en 2019, alors que les Etats-Unis et l'Europe devraient avoir des niveaux légèrement plus bas.
L'étude projette que les émissions mondiales atteindront les 36,4 milliards de tonnes de CO2 cette année.
Conséquences du réchauffement climatique
En Irak, les pénuries d'eau se multiplient
Alors qu'à la COP26 de Glasgow, discussions et débats se poursuivent, que les activistes dénoncent une opération de "greenwashing", dans certains pays les conséquences dévastatrices du réchauffement climatiques sont plus que jamais d'actualité.
En Irak par exemple, où les chaleurs dépassent les 50°C l'été, les pénuries d'eau se multiplient. Elles font surtout craindre des déplacements massifs de populations dans le futur.
Le niveau des rivières est très bas, alors on creuse des puits et on installe des pompes pour irriguer les champs. Le problème, c'est que ces stations de pompage ne fonctionnent pas toujours, à cause des coupures d'électricité dans le pays.
Faute de rentabilité, nombreux sont les agriculteurs qui ont revendu leurs champs ces dernières années. Mais la crise hydrique ne se limite pas aux paysans: obtenir de l'eau potable est devenu de plus en plus compliqué en Irak.
"On est obligés d'acheter ces bouteilles d'eau pour boire aujourd'hui", s'agace un habitant vivant au nord de Téhéran, bouteille d'eau à la main. "Et ça nous coûte environ 60 dollars tous les mois! On est pauvres, nous, c'est énorme."
La faute au réchauffement climatique, mais pas seulement, enchaîne un autre habitant du village. "On dépend de nos rivières pour avoir de l'eau. Il y en a une à un kilomètre seulement, mais parce qu'il y a des barrages au nord, en Turquie et en Iran, le niveau a largement baissé. Donc, nous, on n'a plus rien en aval!"
Résultat: de nombreux Irakiens et Irakiennes sont obligés de quitter leurs terres pour les villes ou pour ailleurs, là où le réchauffement climatique n'est pas encore devenu insupportable.
MERCREDI 3 NOVEMBRE
La Californie et les batteries au lithium
Au sommet sur le climat de Glasgow, les discussions techniques ont succédé aux réunions des chefs d'Etat.
Mercredi, la série de reportage du 19h30 s'intéresse à la Californie, où les autorités veulent gérer les variations du réseau électrique grâce à de gigantesques batteries au lithium.
Dans la vallée d’Antelope, un haut plateau très exposé au vent et au soleil, des panneaux solaires remplissent le paysage.
Mais ces installations produisent en journée, alors que la consommation est forte en soirée. C'est là qu'interviennent les batteries au lithium.
Celles-ci sont très utiles pour apporter de l'énergie au système lors du pic de la consommation.
Solutions concrètes
Planter des arbres ou capturer le CO2
En marge de la COP 26, l'émission Tout un monde de la RTS s'est intéressée mercredi aux solutions concrètes qui sont déjà mises en place pour tenter de limiter l'impact écologique des sociétés industrielles.
Après la Chine et les Etats-Unis, l'Inde est sur la 3e marche du podium des plus gros pollueurs de la planète. Le pays est à lui seul responsable de 7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Pour en absorber une partie, le pays s'est engagé à augmenter la taille de ses forêts.
Alors que le pays ne cesse de couper des arbres pour construire des routes et des aéroports, il a mis en place un système de compensation qui doit permettre aux entreprises qui coupent des arbres de payer pour en replanter ailleurs. Mais ce mécanisme controversé ne remplit pas toutes ses promesses.
En plus de chercher à limiter les émissions de GES, des techniques sont aujourd'hui en développement pour tenter de capturer du CO2 déjà présent dans l'air. En Islande, une usine unique au monde, exploitée par la start-up suisse Climeworks, aspire l’air ambiant pour en récupérer le CO2 et le transformer en pierre, en l'injectant dans la roche basaltique souterraine.
En jets privés à Glasgow
Les déplacements des délégations font polémique
Les délégations qui participent à ce sommet mondial pour le climat sont pointées du doigt, à l'instar de Boris Johnson qui s'est déplacé en jet privé pour lancer son cri d'alarme sur l'urgence climatique.
En tout, il a fallu quelque 400 jets privés pour transporter les participantes et participants à la COP26, comme le patron d'Amazon, Jeff Bezos, qui s'est rendu à Glasgow dans un avion privé pour s'alerter de la catastrophe climatique en compagnie d'un prince Charles lui aussi venu en avion spécialement affrêté.
Selon les médias locaux, le sommet de la COP26 a même attiré tant de jets privés qu'il y aurait eu un embouteillage et les appareils se seraient vus contraints de retarder leur atterrissage en tournoyant au-dessus de Glasgow.
Les commentaires sur les réseaux sociaux n'ont pas manqué. Nombre d'entre eux dénoncent l'hypocrisie des participants à la conférence sur le climat, puisqu'un jet privé émet deux tonnes d'équivalent CO2 par heure de vol.
Le point de vue d'Ueli Maurer
"La place financière suisse est l'une des plus vertes"
Le conseiller fédéral suisse en charge des finances Ueli Maurer entend se porter garant de la durabilité de la place financière suisse mercredi à la COP26. "Nous avons une longueur d'avance sur la plupart des centres financiers et nous devons jouer cette carte à Glasgow".
La Suisse a beaucoup de savoir-faire et il y a des personnes qui ont beaucoup d'argent dans le pays, notamment des fonds institutionnels, explique Ueli Maurer dans un entretien diffusé mardi soir sur le site de la télévision publique alémanique SRF. Ceux-ci veulent investir dans des projets bénéfiques pour l'environnement, assure-t-il.
La place financière suisse est probablement l'une des plus vertes, affirme-t-il encore. "Mais nous devons aussi être honnêtes et dire que nous sommes au début d'un changement. Nous sommes encore en train de définir ce qui est vraiment vert, ce qui est vraiment durable". Il faudra probablement un certain temps avant qu'il y ait des standards internationaux, ajoute-t-il.
Il existe également un risque de "greenwashing", poursuit le conseiller fédéral UDC. Mais malgré cela, lance-t-il, il est trop tôt pour instaurer des obligations légales. "Cela n'a pas de sens de rédiger des lois dans un secteur qui évolue très rapidement".
Le Conseil fédéral a adopté en décembre 2020 des mesures pour une place financière plus verte, demandant plus de transparence, une analyse des risques plus poussée et un engagement international accru. Par ces mesures, le gouvernement vise à renforcer la position de la Suisse en tant que place financière durable.
MARDI 2 NOVEMBRE
Le bilan de la visite des dirigeants
La dernière journée de la COP26 en présence des chefs d’Etat, avant que ceux-ci ne laissent la place à des discussions plus techniques, a apporté des perspectives réjouissantes pour le climat. Trois promesses importantes ont été annoncées mardi.
La première concerne le méthane: une centaine de pays se sont engagés à réduire drastiquement d’ici 2030 les émissions de ce gaz à effet de serre, dont la pollution est issue de l’extraction des énergies fossiles. C’est la première fois qu’un tel engagement est pris.
Côté financement, la somme de 20 milliards manquante pour atteindre les 100 milliards promis aux pays du Sud pour s’adapter au changement climatique pourrait être réunie dès l’année prochaine, grâce notamment aux engagements du Japon. Enfin, 100 pays se sont également engagés contre la déforestation.
Au vu du contexte glacial qui précédait la conférence pour le climat de Glasgow, ces annonces sont encourageantes pour la suite des négociations des deux prochaines semaines, qui s’attarderont désormais sur les aspects techniques.
Boris Johnson "prudemment optimiste"
"Encore un très long chemin à parcourir"
Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit "prudemment optimiste" sur les chances de réussite de la conférence, soulignant qu'il y avait encore "un très long chemin à parcourir" pour réussir à contenir le réchauffement climatique.
"Je suis prudemment optimiste", a déclaré le dirigeant conservateur, hôte de la COP26, lors d'une conférence de presse.
Mais malgré l'annonce de pactes mondiaux pour enrayer la déforestation et les émissions du très polluant gaz méthane, "il y a encore un très long chemin à parcourir" pour aboutir, a-t-il ajouté, assurant que "les yeux du monde" étaient désormais "rivés" sur les négociateurs qui resteront jusqu'au 12 novembre après le départ des chefs d'Etat.
Préservation des forêts
L'engagement d'une centaine de pays
Préserver les forêts pour sauver le climat: une centaine de pays, dont certains pointés du doigt pour une déforestation intense comme le Brésil, ont pris cet engagement solennel à la COP26, mais leur promesse est jugée trop molle par les défenseurs de l'environnement.
Poumons de la planète avec les océans, les forêts jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique en absorbant une partie importante des milliards de tonnes de gaz à effets de serre libérés chaque année dans l'atmosphère par les activités humaines.
Afin d'enrayer leur dégradation et restaurer ces "cathédrales de la nature", les dirigeants de plus de 100 pays abritant 85% des forêts mondiales, dont la forêt boréale du Canada, la forêt amazonienne au Brésil ou encore la forêt tropicale du bassin du Congo, ont adopté une déclaration sur les forêts dans le cadre de la COP26.
L'initiative, qui bénéficiera d'un financement public et privé de 19,2 milliards de dollars sur plusieurs années, est essentielle pour parvenir à l'objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, selon le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Les forêts reculent actuellement au "rythme alarmant" de 27 terrains de football chaque minute, selon la présidence britannique de la COP26. Et d'après l'ONG Global Forest Watch, la déforestation dans le monde a accéléré ces dernières années: la destruction de forêts primaires était en hausse de 12% en 2020 par rapport à l'année précédente.
Parmi les signataires figurent la Chine, la Russie, la France, l'Australie ou les Etats-Unis.
Du côté des spécialistes, cet accord est encourageant. "Ces promesses sont importantes parce qu’elles s’inscrivent dans un long combat qui dure depuis une douzaine d’années pour placer la déforestation dans le cadre des négociations sur le changement climatique", a déclaré dans le 19h30 Marine Gauthier, experte de l'ONU sur la déforestation et chercheuse à l’institut des hautes études internationales et du développement (IHEID).
"Aujourd’hui, on voit la déforestation mise sur le premier plan", a-t-elle ajouté. Selon l’experte, un tel engagement a de quoi réjouir car c'est la première fois qu’autant de partenariats public-privé sont établis.
En outre, l’accord "met en avant et mentionne les communautés locales et les peuples autochtones. C’est nouveau car on sort du seul focus sur le carbone et on prend en compte la forêt de façon plus générale", en considérant la biodiversité, mais aussi les droits humains, souligne Marine Gauthier.
Emissions de méthane
Les Etats s'accordent sur une réduction
Une centaine de pays, représentant plus de 40% des émissions mondiales de méthane, se sont engagés à réduire drastiquement les émissions de ce gaz à effet de serre d'au moins 30% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2020. Parmi eux figurent les pays de l'Union européenne et les Etats-Unis. En revanche, la Chine, la Russie et l'Inde manquent à l'appel.
"Le méthane est l'un des gaz que nous pouvons réduire le plus vite. Ce faisant, cela permettra de ralentir immédiatement le changement climatique", a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, soulignant que ce gaz est responsable d'"environ 30%" du réchauffement de la planète depuis la révolution industrielle.
"C'est un des plus puissants gaz à effet de serre", a renchéri le président américain Joe Biden, assurant que les signataires de cet engagement représentaient 70% du PIB mondial.
Moins connu que le tristement célèbre CO2, le méthane (CH4) est le deuxième gaz à effet de serre lié à l'activité humaine, principalement dans l'élevage, les combustibles fossiles et les déchets. S'il subsiste moins longtemps dans l'atmosphère, son effet de réchauffement est jusqu'à 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone.
Désinvestissement des énergies fossiles
Appel à davantage aider les énergies propres
Tandis que les subventions aux énergies fossiles pourraient de nouveau fortement progresser sur l'ensemble de l'année 2021, l'OCDE et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) appellent à les réorienter vers des investissements plus favorables à la protection du climat.
"Malgré l'engagement pris en 2009 par les pays du G20 de supprimer progressivement les subventions inefficaces aux combustibles fossiles, les grandes économies continuent de soutenir la production et la consommation de charbon, de pétrole et de gaz naturel à hauteur de centaines de milliards de dollars US chaque année", affirment mardi les deux organisations internationales dans un communiqué.
Les aides publiques à la production et à l'utilisation de combustibles fossiles dans les grandes économies ont certes diminué de 29% en 2020 sur un an, à 351 milliards de dollars, mais c'est en raison des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 et la baisse de l'activité, précisent-elles.
En 2021, "les subventions à la consommation devraient augmenter à nouveau" et pourraient même plus que doubler sous l'effet de la hausse des prix des carburants et de la consommation d'énergie, selon des chiffres de l'AIE. Or, "le monde a besoin de toute urgence d'une augmentation des investissements dans les technologies et les infrastructures d'énergie propre, et la suppression progressive des subventions aux combustibles fossiles est l'une des conditions essentielles pour y parvenir", souligne Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE.
Energies vertes
Des milliards pour les pays en développement
La Fondation Rockefeller, la Fondation IKEA et le Bezos Earth Fund lancent une alliance pour développer des sources d'énergie propres dans les pays en développement. Elle a pour nom l'Alliance mondiale de l'énergie pour les personnes et la planète.
Son objectif est de fournir des énergies renouvelables à 1 milliard de personnes en Asie, en Afrique et en Amérique latine.
Le Bezos Earth Fund a décidé d'investir 500 millions de dollars de mise de départ. Les fondations Ikea et Rockfeller ont, elles, déjà promis 1 milliard de dollars. Huit milliards supplémentaires proviennent d'organisations multilatérales comme la Banque mondiale.
Attirer des philanthropes
L'apport de ces privés reste donc relativement marginal, mais leur notoriété pourrait permettre d'attirer d'autres philanthropes.
En une décennie, l'alliance souhaite lever jusqu'à 100 milliards de dollars pour réduire les émissions de carbone dans le monde.
Concrètement l'alliance souhaite investir dans des projets de développement des énergies renouvelables comme la micro-énergie solaire et l'hydroélectricité. Le Nigéria, l'Ethiopie, la Colombie, l'Inde et le Pakistan notamment devrait en bénéficier.
Initiative indienne
Un réseau mondial d'échange d'énergie solaire
Le Premier ministre indien va annoncer mardi le lancement d’un réseau mondial de transmission d’énergie solaire.
Ce projet pourrait permettre de générer ce type d’énergie dans un pays et le transmettre ensuite dans d’autres. Le réseau sera chapeauté par l’Alliance solaire internationale, organisation basée en Inde.
Son principal avantage serait de permettre à un plus grand nombre de pays d'accéder à l'énergie solaire, renouvelable et bon marché, sans avoir à la stocker.
LUNDI 1ER NOVEMBRE
Les premiers discours
"Pied de guerre", "armée climatique", la prochaine génération "ne nous pardonnera pas": les chefs d'Etat et de gouvernement ont sonné la charge contre le réchauffement climatique en ce début de COP26. Les déclarations qui se sont succédé à la tribune durant toute la journée allaient dans ce sens.
Au premier des deux jours du sommet de quelque 120 dirigeants à la COP26, le secrétaire général de l'ONU a appelé à maintenir une limite de 1,5°C du réchauffement comme objectif. Une volonté affichée le week-end dernier par les pays du G20 à Rome, même s'ils n'ont donné aucune séquence claire pour l'atteindre.
Lancer une "décennie d'action", souhaite Joe Biden
La COP26 doit lancer une "décennie d'action" pour une action sur le climat, estime Joe Biden. Le président américain a mentionné un impératif "économique" et "moral".
"Les yeux de l'histoire nous regardent", a affirmé le chef de la Maison Blanche dans son discours. "Mettons-nous au travail", a-t-il également ajouté.
Il a répété que son plan, que le Congrès n'a pas encore approuvé après plusieurs semaines de discussions, allait lancer des millions d'emplois. Chaque pays doit voir dans la lutte contre le réchauffement climatique une telle possibilité. Les Etats-Unis sont non seulement "de retour à la table" des discussions, mais veulent mener ce combat, a encore dit Joe Biden, alors que son pays a à nouveau rejoint l'Accord de Paris après un retrait sous Donald Trump.
La fenêtre d'action est néanmoins "étroite" et elle diminue rapidement, a averti le président américain, qui a répété son engagement à réduire d'ici 2030 de moitié les émissions de gaz à effet de serre de son pays par rapport à la situation 25 ans auparavant. Il a annoncé que son pays allait contribuer pour la première fois au Fonds pour l'adaptation au climat.
Appel d'Emmanuel Macron
Le président français Emmanuel Macron a de son côté appelé les pays les "plus gros émetteurs" de CO2 en retard sur leurs engagements à "rehausser leurs ambitions dans les 15 jours" de la COP26, en allusion à la Russie et la Chine qu'il a déjà citées dimanche.
"La clé pour les 15 prochains jours, ici dans notre COP, est que les plus gros émetteurs dont les stratégies nationales ne sont pas conformes à notre objectif de 1,5 degré rehaussent leurs ambitions dans les 15 jours qui viennent. C'est le seul moyen de recrédibiliser notre stratégie", a-t-il lancé.
Le prince Charles a lui appelé à "faire la guerre" au réchauffement climatique. Il faut un système mondial pour que chaque branche économique prenne les décisions qui s'imposent, a-t-il encore affirmé.
Dans un message vidéo, la reine Elizabeth II a exhorté les dirigeants mondiaux à faire "cause commune" pour s'attaquer au changement climatique et "résoudre les problèmes les plus insurmontables".
Les objectifs de l'Inde
Dans sa prise de parole, le Premier ministre indien Narendra Modi a annoncé que son pays s'était fixé comme objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2070. L'annonce du quatrième émetteur au monde de gaz à effet de serre derrière l'Union européenne était très attendue.
Narendra Modi a précisé d'autres objectifs visant à lutter contre le réchauffement climatique: L'Inde accroîtra d'ici 2030 "ses capacités énergétiques non fossiles" de 50 à 500 gigawatts et elle assurera d'ici la même année 50% de ses besoins en énergie par des sources renouvelables.
"D'ici 2030 l'Inde réduira l'intensité carbone de son économie de 45%", a également déclaré le Premier ministre, accroissant ainsi de 10 points de pourcentage ses promesses initiales de réduction de ses émissions de CO2 rapportées au PIB par rapport à 2005.
Défi technologique pour l'Australie
Le Premier ministre australien Scott Morrison, très critiqué pour la faiblesse des engagements climatiques de son pays, premier exportateur mondial de charbon, a défendu la technologie comme principal moyen de lutter contre la crise climatique.
"Le défi de combattre le changement climatique sera relevé de la même façon" que celui du Covid-19, a-t-il déclaré. "Il sera relevé principalement par ceux qui ne sont pas dans cette pièce," a-t-il lancé comme un défi aux tenants de la diplomatie du climat.
"Ce seront nos scientifiques, nos ingénieurs, nos industriels et nos financiers qui chemineront sur le chemin menant à la neutralité carbone. Et c'est à nous, comme dirigeants [politiques], de les soutenir".
Des annonces brésiliennes plus ambitieuses
Le gouvernement brésilien, sous le feu des critiques pour sa politique environnementale, a annoncé des objectifs plus ambitieux en matière de réduction des émissions de CO2 et de lutte contre la déforestation.
"Nous présentons un objectif climatique plus ambitieux, passant de 43% à 50% d'ici 2030" de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et "de neutralité carbone d'ici 2050, qui sera formalisé pendant la COP26", a annoncé le ministre brésilien de l'environnement Joaquim Leite.
Ce dernier s'exprimait depuis Brasilia dans une allocution retransmise en direct dans le pavillon brésilien à Glasgow. Il a également annoncé que l'échéance passerait de 2030 à 2028 pour l'objectif d'éliminer la déforestation illégale.
L'Ecosse au centre de l'attention
L'éolien rencontre un succès croissant
L’Ecosse incarne bien le virage vers les énergies renouvelables. Alors que la région s’est enrichie dans les années 70 grâce au pétrole de la mer du Nord, les plateformes pétrolières font aujourd'hui place aux éoliennes.
Dans la ville portuaire d'Aberdeen, le nombre d’emplois liés aux énergies fossiles a chuté de 40% ces cinq dernières années, en raison d'une extraction toujours plus chère et de l'objectif de suppression des émissions carbone.
Le renouvelable est une ressource de plus en plus demandée. Plus de 300 millions de francs ont ainsi été investis dans les éoliennes. Pour la région, la transition énergétique constitue non seulement une urgence, mais également une opportunité.
Inquiétudes de la jeune génération
Ella-Mona Chevalley: "On en a marre des paroles"
Invitée dans le 19h30 pour réagir aux discours des chefs d'Etat lors de la deuxième journée de la COP26, la militante de la Grève du climat et élue Verte à Yverdon (VD) Ella-Mona Chevalley se dit sceptique.
"Maintenant on a besoin d'actions et pas de paroles", a affirmé la jeune femme. "Même le président de la Confédération dit de belles choses, alors qu'en réalité les actions que la Suisse a promis de mener pour répondre au réchauffement climatique ne sont même pas à la hauteur des enjeux de la COP21", qui a eu lieu en 2015.
L'élue rappelle qu'il ne suffit pas de signer des accords et de prononcer des discours. La mise en oeuvre des mesures climatiques n'est pas simple et les "Etats vont devoir mener des actions fortes" pour être à la hauteur des objectifs annoncés.
Ella-Mona Chevalley estime par ailleurs que la société civile doit continuer à faire pression sur les Etats. "On ne peut pas laisser ces COP se faire sans un peu de dérangement. On a le devoir de montrer qu'il y a d'autres alternatives", a-t-elle conclu.
Guy Parmelin à Glasgow
Les engagements de la Suisse
Le président de la Confédération Guy Parmelin demande à tous les Etats des objectifs ambitieux d'ici 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C en 2100. Il a annoncé à Glasgow des financements additionnels de la Suisse.
"Nos enfants et nos concitoyens nous regardent et ils attendent de nous un engagement concret", a affirmé le conseiller fédéral. Un enfant actuel en Suisse verra quatre fois plus de situations extrêmes que ses grands-parents et cinq fois plus de vagues de chaleur, a-t-il dit.
Nos enfants et nos concitoyens nous regardent et ils attendent de nous un engagement concret
Sans mentionner la Chine qui vise 2060, Guy Parmelin affirme que tous les grands émetteurs notamment devraient atteindre la neutralité carbone "au plus tard" en 2050, comme Berne l'a prévu.
"Mais cela ne suffit pas", a-t-il ajouté. Et de souhaiter dès 2030 des objectifs importants, en faisant l'un des défis de cette COP26. Une date à laquelle la Suisse veut avoir atteint une réduction de moitié de ses émissions de gaz à effet de serre.
Autre volonté suisse rappelée par le président de la Confédération, il faut éviter un double comptage des efforts compensés auprès d'un autre pays. De même que la prise en considération de réductions déjà menées dans le passé.
Guy Parmelin a appelé les dirigeants à "mobiliser les moyens financiers nécessaires pour concrétiser notre ambition". "Tous les pays qui ont aujourd'hui la capacité de le faire doivent soutenir ceux qui ont besoin" d'une assistance.
Un écart entre le Nord et le Sud
Des inégalités dans l’accès à la conférence
A la tribune de Glasgow, les dirigeants ont aussi largement abordé l'impact du réchauffement climatique sur les pays en développement, bien plus vulnérables que les pays industrialisés.
Et cet écart entre les pays du Nord et du Sud est déjà visible à Glasgow. En effet, pour de nombreux représentants des pays en développement, se rendre sur place, c'est très difficile. De la difficulté d’obtenir un visa à l’accès limité aux vaccins anti-Covid, en passant par les hébergements hors de prix, de nombreux défis logistiques ont de fait découragé la participation d’une partie des délégués et de la société civile des pays du Sud.
Pour participer au sommet, un test négatif ou une preuve de double vaccination est nécessaire. Or la couverture vaccinale de certains pays est dérisoire. A cela s’ajoute également la crainte de contracter le Covid-19 pour les non vaccinés, alors que le Royaume-Uni est confronté à un nombre croissant de cas et à un taux d’incidence plus élevé que dans le reste de l’Europe.
Une ONG affirme que près de deux tiers des personnes qu'elle aidait à se rendre à la COP26 ont dû renoncer, accablées par des problèmes de visa et d'accréditation et un hébergement rare et extrêmement cher.
Plaidoyer de la Barbade
L'appel des peuples "qui veulent survivre"
La Première ministre de la Barbade Mia Mottley a lancé quant à elle un vibrant appel à l'action, soulignant la menace existentielle qui pèse sur les pays les plus vulnérables pour qui dépasser +1,5°C de réchauffement serait une "condamnation à mort".
"Nous voulons exister dans cent ans, et si notre existence signifie quelque chose, alors nous devons agir dans l'intérêt de nos peuples qui dépendent de nous", a lancé Mia Mottley.
"Pour ceux qui ont des yeux pour voir, des oreilles pour écouter, et un coeur pour ressentir: pour survivre nous avons besoin de limiter le réchauffement à]+1,5°C; 2°C serait une condamnation à mort pour les populations d'Antigua et Barbuda, des Maldives, des Fidji, du Kenya ou du Mozambique, des Samoa et de la Barbade", a-t-elle insisté.
Mia Mottley a également fustigé la promesse, toujours non tenue des pays riches, de porter à 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 leur aide climat aux pays pauvres. "Echouer dans l'apport d'une finance climat indispensable et dans le financement des pertes et préjudices se mesure en vies et en revenus pour nos communautés, et ça, mes amis, c'est immoral, et c'est injuste."
Capturer le carbone, la panacée pour le climat?
Le grand débat de Forum
Les aspirateurs à CO2, qui captent la molécule responsable du réchauffement climatique, est une technologie qui suscite beaucoup d’espoirs. Certaines entreprises proposent même de réutiliser le CO2 pour en faire du béton et générer ainsi un cycle vertueux.
Mais pourra-t-on réellement retirer suffisamment de carbone de l’atmosphère pour limiter le réchauffement climatique? Pour débattre de la question, Forum a invité Suren Erkman, professeur honoraire d’écologie industrielle à l’Université de Lausanne (UNIL), Valentine Python, climatologue et conseillère nationale Verte vaudoise et Lisa Braune, en charge de la performance environnementale chez Neustark, une start-up active dans la captation de carbone.
L'appel du secrétaire général de l'ONU
Agir pour "sauver l'humanité"
"Le moment est venu de dire assez" aux énergies non renouvelables. "Soit nous les stoppons, soit elles nous stopperont", a affirmé le secrétaire général de l'ONU à Glasgow. Il a appelé à des coalitions pour décarboner l'économie et pour parvenir à la fin du charbon.
Devant plus de 130 chefs d'Etat et de gouvernement, il a estimé que la COP26 devait maintenir possible l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré d'ici 2100. Il est "illusoire" de penser que les efforts actuels des Etats suffisent, selon lui, répétant les conclusions récentes selon lesquelles ils ne permettraient pas d'aller sous une augmentation de 2,7 degrés par rapport à la période pré-industrielle.
A ce rythme, les pays ne devront pas revoir leurs objectifs climatiques tous les cinq ans, comme le prévoit l'Accord de Paris, mais en permanence, dit Antonio Guterres.
Soutenant les revendications des jeunes, il a relevé que même l'Amazonie émet davantage qu'elle n'absorbe. "Choisissez les ambitions, choisissez la solidarité, choisissez de préserver notre avenir, choisissez de sauver l'humanité", a lancé le patron de l'ONU aux chefs d'Etat et de gouvernements présents.
Et de demander de soutenir de manière adaptée les pays en développement. Les 100 milliards de dollars de fonds publics et privés promis par les pays riches chaque année aux plus pauvres doivent être financés, selon lui. Les gouvernements ne sont pas les seuls en cause. Le secrétaire général a annoncé un nouveau groupe d'experts pour évaluer les efforts des acteurs non étatiques vers la neutralité carbone.
La Chine et la Russie grandes absentes
Des objectifs climatiques présentés à distance
Le président chinois Xi Jinping a appelé lundi toutes les parties à prendre des mesures plus énergiques pour relever le défi climatique, rapporte l'agence de presse officielle Chine nouvelle. Dans une déclaration écrite transmise à la COP26, à laquelle Xi Jinping n'assiste pas en personne, il a exhorté les pays développés à agir davantage, mais aussi à aider les pays en développement à faire mieux en matière de transition énergétique.
L'absence du président chinois laisse craindre, au yeux de certains observateurs les plus pessimistes, un échec du sommet. Pour tenter de calmer les esprits, Pékin a officiellement soumis ses engagements climatiques, à trois jours de l'ouverture de la conférence.
La Chine s'engage à atteindre son pic d'émissions "avant 2030" et la neutralité carbone "avant 2060". Pour nombre d'observateurs, cette contribution n'est pas assez ambitieuse. La Chine est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre. En 2019, l'empire du milieu a émis près de 10 gigatonnes d'équivalent CO2, soit plus d'un quart (27,9%) des émissions totales.
La Russie, également absente à la conférence, a annoncé avoir adopté un programme visant à parvenir à la neutralité carbone d'ici 2060 et rejeté les critiques à son encontre sur l'insuffisance de ses efforts dans la lutte contre le changement climatique.
"La Russie fait d'énormes efforts et continuera de le faire systématiquement pour réduire l'action anthropique (l'activité humaine) sur le climat, mais c'est un processus qui nécessite des mesures adéquates de la part de tous les Etats", a déclaré le porte-parole du Kremlin.
Le gouvernement russe dit avoir approuvé un plan stratégique qui prévoit comme principal scénario une baisse de 80% des émissions nettes de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990, et de 60% par rapport à leur niveau de 2019, à l'horizon 2050.
Ce scénario dit "intensif" placerait la Russie en bonne voie pour atteindre la neutralité carbone au plus tard en 2060, un objectif déjà évoqué par le président Vladimir Poutine cette année.
Boris Johnson accueille le monde
130 chefs d'Etat et de gouvernement à Glasgow
En tant qu'Etat-hôte de la COP26, le Premier ministre britannique Boris Johnson a accueilli les dirigeants du monde lundi, avant le vrai début de la rencontre. L'occasion d'échanger sourires, accolades et saluts du coude avec Angela Merkel, Joe Biden, Emmanuel Macron ou Justin Trudeau. Pour la Suisse, c'est le président Guy Parmelin qui a fait le déplacement.
"Il faut agir maintenant", a déclaré Boris Johnson, estimant que la tâche de la lutte climatique était à la hauteur des défis que rencontre James Bond. Mais "ce n'est pas un film et la machine destructrice est réelle", a-t-il affirmé au début du sommet. Avec une augmentation de 4 degrés d'ici la fin du siècle, des villes comme Shanghaï n'existeront plus, a-t-il asséné.
Il est possible de renoncer aux voitures à essence, de décarboner l'économie et de lutter contre la déforestation, les technologies existent. "La question est de savoir si nous en avons la volonté ou non", insiste le Premier ministre. "Plus nous échouerons à oeuvrer, pire sera la situation", a-t-il ajouté.
La prochaine génération "ne nous pardonnera pas" et "nous jugera à raison avec ressentiment" si la COP de Glasgow ne réussit pas. Elle ne suffira pas à elle seule, mais elle doit lancer "le début" des efforts pour arrêter le réchauffement climatique, a encore ajouté le Premier ministre.
Boris Johnson s'était montré pessimiste récemment. "Ce sera difficile, mais nous pouvons le faire", a-t-il toutefois affirmé lundi devant les dirigeants.
Kiruna et le Grand Lac salé
Deux exemples concrets
A l'ouverture de la COP26, de multiples exemples sont relatés sur les effets concrets du réchauffement sur la planète. La RTS s'est ainsi intéressée aux exemples de Kiruna, en Suède, et du Grand Lac Salé, aux Etats-Unis.
Kiruna, une ville du nord de la Suède, vit au rythme de la plus grande mine de fer au monde. Mais entre changements climatiques et dégradation de l'environnement par l'humain, elle devra bientôt se reconstruire quelques kilomètres plus loin.
En creusant la terre, la surface est en effet menacée. Après 120 ans d'exploitation, les sols se sont affaissés. Un tiers de la ville risque de s'effondrer, à tel point qu'il va falloir déplacer les habitants. Tout le centre-ville, avec les boutiques et les habitations, va déménager à l'extérieur dès l'année prochaine dans une nouvelle ville actuellement en construction.
De l'autre côté de l'Atlantique, aux Etats-Unis, les effets du changement climatique se font surtout sentir dans l'ouest. La sécheresse s'y est installée il y a 20 ans et y a vidé les lacs.
Dans l'Utah, le Grand Lac Salé porte désormais bien mal son nom puisqu'il a perdu près de la moitié de sa superficie. Les bateaux peinent à y circuler.
L'assèchement du lac amène aussi son lot de problèmes, comme les tempêtes de sable, qui sont de plus en plus fréquentes. En outre, le lit du lac exposé aux vents génère de la pollution de particules fines et c'est un risque pour la santé.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé qu'il ne participerait pas à la COP26, invoquant des motifs de "sécurité", a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.
"Nous avons renoncé à nous rendre à Glasgow quand nos demandes n'ont pas été satisfaites. Il n'en allait pas seulement de notre sécurité, mais aussi de la réputation de notre pays", a déclaré le président turc à des journalistes, à bord de l'avion présidentiel lors de son retour du G20 à Rome.
"Nous avions des normes quant au protocole de sécurité (...). Cependant, nous avons été informés au dernier moment que celles-ci ne pouvaient pas être satisfaites", a détaillé Recep Tayyip Erdogan.
Selon plusieurs médias, dont le site Middle East Eye, le président turc a renoncé à participer à la COP26 en raison de restrictions sur la taille de la délégation turque et le nombre de véhicules officiels.
Un jeune Vaudois à la COP26
Jean-Valentin de Saussure: "La COP26 est un test de crédibilité et de faisabilité"
Les membres du Swiss Youth for Climate - dont leur vice-président, le Vaudois Jean-Valentin de Saussure - font partie d'une délégation de jeunes Suisses qui participent à la COP26.
"La COP26 est un test de crédibilité et de faisabilité pour la mise en œuvre des accords de Paris", estime Jean-Valentin de Saussure, 21 ans, lundi dans La Matinale. "Les décisions qui seront prises au cours des deux prochaines semaines sont décisives pour les jeunes générations. C'est la raison pour laquelle nous devons participer à ce processus et faire entendre notre voix."
Les jeunes du SYFC veulent que la COP26, à Glasgow, soit celle où les Etats s'engageront "clairement" pour une limitation du réchauffement à 1,5 degré et débloquent chaque année 100 milliards de dollars pour aider les pays en développement.
"Il faudra beaucoup, beaucoup plus"
"On voit toujours ce montant comme un plafond, mais il ne s'agit que d'un seuil. Il faudra beaucoup, beaucoup plus. Et, de manière générale, chaque Etat doit relever son ambition par rapport à ses efforts nationaux. On constate que, rapport après rapport, les différents pays n'atteignent pas les objectifs climatiques."
Il faut aller "plus vite", dit aussi le SYFC. Il dénonce l'approche du Conseil fédéral sur des incitations volontaires et demande que les compensations d'émissions de gaz à effet de serre auprès d'autres pays ne deviennent pas une règle. "La Suisse doit trouver des mécanismes innovants et ambitieux pour mettre en œuvre les accords de Paris. Le Conseil fédéral a énormément à faire. La nouvelle révision de la loi sur le CO2 devra être tout aussi ambitieuse, voire plus ambitieuse, que le projet rejeté par le peuple", souligne Jean-Valentin de Saussure.
Lutter contre le commerce des émissions
L'hypothèse actuelle en Suisse est de limiter ce dispositif pour un maximum de 25% des émissions. Le SYFC demande de porter à la COP26 la lutte contre un commerce mondial des émissions.
Les jeunes pour le climat saluent la position suisse pour empêcher de comptabiliser deux fois les réductions des émissions de gaz à effet de serre (celles faites dans le pays même et celles réalisées à l'étranger). La Suisse doit faire partie des acteurs qui mènent les discussions, affirment-ils également. Ils ajoutent que la lutte pour le climat est une question de droits humains.
DIMANCHE 31 OCTOBRE
Un engagement du G20 qui déçoit
Les pays du G20 n'arriveront pas les mains vides à la conférence de Glasgow sur le climat, mais les engagements sur lesquels ils se sont entendus dimanche à Rome laissent sur leur faim les organisations de défense de l'environnement.
Une déclaration qui va légèrement au-delà de l'accord de Paris sur l'objectif de limitation du réchauffement climatique à +1,5°C, avec un engagement à ne plus subventionner les centrales au charbon à l'étranger. Mais pas de date claire pour sortir complètement du charbon ou des énergies fossiles, ni pour arriver à la neutralité carbone.
"Si le G20 était une répétition en costumes pour la COP26, alors les leaders mondiaux ont raté leur réplique", a estimé Jennifer Morgan, directrice exécutive de Greenpeace International. Et de dénoncer un communiqué final du G20 "faible, manquant d'ambition et de vision".
"Tout ce que nous avons vu, c'était des demi-mesures plus que des actions concrètes", a renchéri Friederike Röder, vice-présidente de Global Citizen.
"Nous nous sommes engagés à conserver l'objectif de 1,5 degré à portée de main", a affirmé pour sa part le Premier ministre italien Mario Draghi, dans un discours concluant le sommet du G20, que son pays présidait cette année. "Nous sommes fiers de ces résultats, mais nous devons avoir en tête que ce n'est que le début."
Limitation du réchauffement climatique
La COP26 comme "dernier et meilleur espoir"
La COP26 est "le dernier et le meilleur espoir" de parvenir à limiter le réchauffement de la planète à +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l'Accord de Paris, a déclaré son président Alok Sharma à son ouverture dimanche à Glasgow (Ecosse).
Pendant la pandémie de Covid-19, "le changement climatique n'a pas pris de vacances. Tous les voyants sont au rouge sur le tableau de bord du climat", a-t-il ajouté, appelant à accroître les ambitions au premier jour des deux semaines d'une conférence climat considérée comme cruciale pour l'avenir de l'humanité.
"Si nous agissons maintenant et ensemble, nous pouvons protéger notre précieuse planète", a-t-il poursuivi. "L'humanité est face à des choix difficiles, mais clairs", a de son côté déclaré la responsable climat de l'ONU, Patricia Espinosa.
"Nous pouvons soit choisir de reconnaître que continuer les choses telles qu'elles sont ne vaut pas le prix dévastateur que nous devons payer et mettre en place la transition nécessaire, ou alors accepter de participer à notre propre extinction", a-t-elle prévenu.
Période 2015-2021
Probablement les 7 années les plus chaudes jamais enregistrées
Les sept années de 2015 à 2021 seront probablement les plus chaudes jamais enregistrées, a annoncé dimanche l'Organisation météorologique mondiale (OMM), décrivant un climat mondial entrant en "terrain inconnu".
Ce rapport annuel sur l'état du climat "révèle que notre planète est en train de se transformer sous nos yeux", a commenté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, "des profondeurs de l'océan aux sommets des montagnes, sous l'effet inexorable de la fonte des glaciers et des phénomènes météorologiques extrêmes, sur toute la planète, des écosystèmes et des populations de la planète sont mis à mal".
La conférence climat COP26, qui s'est ouverte dimanche pour deux semaines à Glasgow (Ecosse), doit "marquer un tournant décisif pour l'humanité comme pour la planète", a-t-il ajouté dans un communiqué.
+1°C en vingt ans
Sur les neuf premiers mois de 2021, la température moyenne a gagné environ +1,09°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
En raison de l'impact d'un phénomène, la Niña, qui a fait baisser les températures en début d'année, 2021 ne battra pas des records, mais il est "probable" qu'elle se classe malgré tout de la 5e à la 7e place. Et que les sept dernières années soient donc une nouvelle fois les plus chaudes jamais enregistrées. La plus chaude reste 2016.
La hausse de la température moyenne sur les 20 dernières années (2002-2021) dépasse quant à elle pour la première fois le seuil symbolique de +1°C.
Le regard des Médias francophones publics
Enjeux en Bourgogne et en Belgique
Les médias du monde entier sont venus à Glasgow pour relayer les avancées des discussions. Parmi eux, les Médias francophones publics, dont deux reportages, réalisés en amont du sommet, ont été diffusés cette semaine par le 12h45 de la RTS.
En France, le réchauffement climatique et ses conséquences pour une ville comme Dijon. Dans la région agricole, les paysages ressemblent de plus en plus à ceux de Provence. Et les agriculteurs anticipent déjà les défis à venir de la gestion de l'eau:
En Belgique, les autorités misent sur l'énergie apportée par le vent, avec un nouveau parc d'éoliennes installé en mer du Nord. Ce gigantesque nouveau parc doit combler l'objectif d'un mixe énergétique composé à 30% d'énergie éolienne d'ici 2030.
La place de la Suisse dans le défi climatique
Réduction d'émissions à l'étranger
Trois membres du Conseil fédéral feront le déplacement à Glasgow pour la COP 26. En charge de l'Environnement, Simonetta Sommaruga mènera les négociations sur la place de la Suisse dans ce grand défi.
Particulièrement concernée par les effets du climat, la Suisse, 88e émetteur mondial de CO2, risque l'extinction de nombreux glaciers d'ici 2100, selon les prévisions du GIEC.
Une crédibilité fragile
A Glasgow, la Suisse présidera l'un des quatre groupes de pays. Mais le récent rejet de la loi sur le CO2 fragilise les possibilités pour elle d'exiger des efforts d'autres gouvernements.
Aussi, la Suisse fait partie des pays qui misent beaucoup sur la réduction d'émissions à l'étranger. Elle a notamment conclu récemment des accords avec le Ghana, le Pérou ou encore la Géorgie.
Une mauvaise stratégie, selon la climatologue à l'Université de Neuchâtel Martine Rebetez, car elle permet de "négocier pour ne rien faire chez soi temporairement".
Financement de l'effort
La question du financement pour accompagner les efforts des pays en développement au-delà de 2025 sera également discutée. Les pays riches n'ont pas réussi, malgré leur engagement, à mobiliser 100 milliards de dollars par an dès 2020.
Après plus de 600 millions de francs, publics et privés, en 2020, la Suisse va annoncer jusqu'à près de 430 millions de francs d'argent public jusqu'en 2024.
Elle a fait sa part, avait dit récemment un responsable du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Un rapport la met au 2e rang des efforts pour le climat, notamment sur le financement, derrière la Grande-Bretagne.
Commerce mondial du carbone
Aussi, pour Berne, il faut éviter que ne démarre un véritable commerce mondial des émissions de gaz à effet de serre.
De plus en plus de réductions sont menées à l'étranger en échange d'une compensation financière pour compléter l'effort interne. Berne va se battre pour qu'elles ne puissent être comptabilisées deux fois. En Suisse, les discussions portent sur un maximum de 25% qui pourraient faire l'objet d'un tel dispositif.
Conflits armés et réchauffement
Les pays en guerre plus vulnérables face au changement climatique
"Nous ne sommes pas du tout égaux face au réchauffement climatique", affirme Robert Mardini, directeur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Les pays du Sud en guerre, comme le Mali, sont plus durement touchés.
"Le CICR constate que la combinaison toxique entre conflit et changement climatique rend les communautés beaucoup plus vulnérables. La violence s'intensifie, l'insécurité alimentaire augmente et le changement climatique s'accélère", rendant l'accès à l'eau devenue trop rare et aux pâturages source de conflit entre les communautés, explique-t-il.
Juste avant le début de la COP 26 sur le climat, Robert Mardini se montre peu optimiste quant à l'espoir d'amélioration pour ces communautés. "Hélas, nous voyons que ces pays qui souffrent de ce double défi - conflit et changement climatique - se trouvent les plus négligés, alors qu'ils devraient être en tête de liste pour les soutiens financiers", déplore-t-il.
Le CICR adresse ainsi trois messages clés au sommet sur le climat: que la communauté internationale reconnaisse que les pays en guerre sont souvent les plus vulnérables au risque climatique, d'honorer la promesse de renforcer les actions visant à atténuer l'impact du changement climatique en augmentant le soutien aux pays affectés par des conflits armés, et enfin s'assurer que l'action climatique dans les pays en guerre est portée par des financements adéquats.
Les enjeux de la COP26
Le dernier moment pour éviter la surchauffe?
Inondations, tempêtes, canicules et incendies se multiplient sur tous les continents. Ces catastrophes, qui portent la marque du dérèglement climatique, seront au centre des préoccupation des dirigeants du monde réunis à Glasgow, en Ecosse.
L'urgence climatique n'a jamais semblé aussi présente. Depuis la signature des Accords de Paris il y a 6 ans, les concentrations de CO2 continuent d'augmenter. Elles ont atteint un nouveau record en 2020, à 413,2 parties par million (ppm), soit près de 149% de plus que la période préindustrielle.
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Aux yeux de 800'000 ans d'histoire de CO2 dans l'atmosphère, ce pic qui ne cesse de monter doit être stoppé, afin de limiter le réchauffement induit par l'effet de serre.
Des engagements historiques pris à Paris en 2015 prévoyaient de réduire les émissions de CO2, afin de limiter le réchauffement à moins de 2 degrés, voire 1,5 degré par rapport à l'ère pré-industrielle d'ici 2100.
La COP26 sera le premier sommet où les progrès accomplis (ou non) depuis la signature de l'accord de Paris seront examinés. D'ores et déjà, les multiples rapports publiés ces dernières semaines se montrent plutôt critiques. Les émissions de CO2 dépassent encore de loin ce qu'il faudrait pour inverser la tendance.