"Notre étude donne les premières preuves directes de l'effet de la vaccination contre le papillomavirus humain, via le vaccin bivalent Cervarix, sur la fréquence du cancer du col de l'utérus", résument les auteurs de ce travail publié dans The Lancet.
Les cas de cancers du col de l'utérus ont en effet particulièrement décliné parmi les Britanniques ayant reçu ce vaccin.
Efficacité contre l'infection
Les cancers du col de l'utérus sont quasiment toujours provoqués par une infection, sexuellement transmissible, au papillomavirus. Depuis le milieu des années 2000, des vaccins existent contre celle-ci.
De nombreux pays ont donc engagé une campagne auprès des adolescents, l'idée étant de recevoir le vaccin avant d'être actif sexuellement. C'est le cas de la France, qui l'a même étendue cette année aux garçons, bien que le taux de couverture reste très inférieur aux objectifs. En Suisse aussi, les adolescentes sont vaccinées à l'école contre l'infection au papillomavirus, même si des progrès restent à faire.
Couverture encore faible en Suisse
Alors que les premières injections ont débuté en 2008, la couverture vaccinale contre le papillomavirus en Suisse atteint 60% chez les filles et seulement 20% chez les jeunes hommes.
Pourtant, les virus du type papilloma (HPV) infectent en Suisse plus de 70% des hommes et des femmes sexuellement actifs.
L'objectif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), repris par l'Office fédéral de la santé (OFSP), est d'atteindre une couverture vaccinale de 80%, afin d'éradiquer les maladies HPV.
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Mais aussi contre le cancer
Jusqu'à maintenant, on connaissait bien l'efficacité des vaccins contre l'infection elle-même et contre l'apparition de lésions pré-cancéreuses. Mais les données étaient moins précises sur la fréquence des cancers déclarés.
Selon l'étude britannique, il y a une nette réduction des cas de cancer du col de l'utérus chez les femmes éligibles à la campagne de vaccination britannique, lancée à la fin des années 2000.
Cette diminution, mesurée par rapport à la proportion de cas chez des générations précédentes, est particulièrement sensible chez les femmes susceptibles d'avoir été vaccinées tôt, à 12 ou 13 ans. Ces dernières années, les cancers du col de l'utérus y ont quasiment disparu.
Des limites
Ces conclusions ont toutefois des limites. Même sans vaccination, les chercheurs n'attendaient qu'un nombre limité de cancers dans cette tranche d'âge, qui ne dépasse pas 25 ans aujourd'hui. Ils soulignent donc qu'il faudra continuer à y étudier la fréquence des cancers lors des années à venir.
Afin de mener un suivi à long terme, l'étude ne s'intéresse qu'à des femmes ayant pu bénéficier de la campagne britannique à ses tout débuts. Or, c'était à l'époque le vaccin Cervarix, produit par le laboratoire GSK, qui était utilisé. Depuis, il a été remplacé par le Gardasil de Merck, dit MSD hors des Etats-Unis, sur lequel l'étude ne peut donc rendre de conclusions.
afp/boi