La start-up RTFKT conçoit des baskets virtuelles qu'il est possible d'acheter, mais impossible de porter réellement. Seul votre avatar – une personnification de soi en version numérique – pourra les chausser dans son environnement virtuel.
Ces baskets sont traçables sur la blockchain pour en garantir l'authenticité. Et surtout, elles sont virtuellement fabriquées en quantités limitées afin d'en préserver la rareté. Ces objets numériques sont non-piratables grâce à la technologie de la blockchain; ce sont des NFT, pour non-fungible token, soit des jetons non fongibles en français.
En février dernier, la start-up a vendu en seulement sept minutes plus de 600 paires. Elles coûtaient entre 3000 et 10'000 dollars.
Plusieurs millions de (vrais) dollars
Les détails de la transaction ne sont pas connus, mais Nike aurait déboursé plusieurs centaines de millions de dollars pour acquérir RTFKT.
Dans un communiqué, John Donahoe, président et CEO de Nike Inc. explique sa volonté dans cet achat: "Nous faisons l'acquisition d'une équipe de créateurs très talentueuse avec une marque authentique et connectée. Notre plan est d'investir dans la marque RTFKT, de servir et de développer leur communauté innovante et créative et d'étendre l'empreinte et les capacités numériques de Nike".
Son grand concurrent, Adidas, s'est lui associé récemment à l'univers virtuel The Sandbox.
L'industrie du luxe aussi s'y intéresse: Gucci, Balenciaga et Moncler, par exemple, proposent des répliques de leurs sacs et doudounes dans le célèbre jeux vidéo Fortnite.
Tout pour le Métavers
Il n'existe pas encore de définition précise pour ce qu'est le métavers, mais en résumé, il s'agit d'un monde virtuel fictif que l'on décrit comme le futur d'internet. Ce concept n'est pas nouveau: il date de la fin des années 1960. Le terme lui-même apparaît pour la première fois en 1992.
Il est revenu sur le devant de la scène fin octobre lorsque Facebook a annoncé que sa maison-mère changeait de nom pour s'appeler Meta, en référence au métavers.
>> Lire : Facebook veut fusionner le réel et le virtuel avec son projet de "métavers"
Sujet radio: Cynthia Racine
Version web: Stéphanie Jaquet