En 2021, neuf milliards de dollars ont été investis dans ce qui est perçu par certains comme le transport de demain. Et si on en croit les prévisions du cabinet de conseils stratégiques McKinsey, dans moins de 10 ans, les véhicules volants pourraient effectuer davantage de vols que les avions, avec des déplacements de 18 minutes en moyenne qui transporteraient entre un et six passagers.
Une myriade d'entreprises, constructeurs reconnus ou start-ups, travaillent sur des prototypes et réalisent des vols d'essai dans ce secteur, qualifié de "mobilité aérienne avancée". Leurs promesses: rapidité, sécurité, silence et, potentiellement, moins d'émissions CO2.
Intérêt financier
Ces nouveaux véhicules doivent faire face à l'augmentation du nombre de voitures dans le monde, qui provoquent des congestions dans les grandes villes, estime le directeur adjoint de la banque Mirabaud à Genève John Plassard, qui précise que leurs moteurs seront "hybrides ou électriques".
"Et puis, il y a évidemment un intérêt financier pour ces entreprises. À la clé, on estime que le marché des voitures volantes pourrait atteindre environ 320 milliards d'ici 2030", précise-t-il.
Mais les spécialistes en mobilité, eux, tempèrent cet enthousiasme. Christophe Jemelin, chercheur en analyse de la mobilité, estime que pour la grande majorité des individus, les trajets du quotidien ne se feront jamais de cette manière.
"Capacités inférieures à un téléski"
Au mieux, "ça peut être une alternative pour un marché de niche, destiné à quelques personnes qui auront les moyens ou l'envie d'utiliser ce type de transports", estime-t-il.
Selon lui, ces petits taxis prendraient une place trop importante dans le trafic comparés à une voiture. Les capacités d'atterrissage, par exemple sur la place de la Riponne à Lausanne, restent limitées. "En termes de nombre de personnes qu'on pourrait transporter par heure, on est sur des capacités extrêmement faibles, mêmes inférieures à un téléski", souligne-il.
En outre, parmi les obstacles, on trouve les questions de réglementation de ce nouveau trafic aérien, mais aussi des problématiques environnementales et géopolitiques ou encore le risque de cyberattaques de ces véhicules.
Cléa Favre/jop