Les psychologues de l’Université de Heidelberg, en Allemagne, ont évalué les résultats d’une recherche antérieure où plus d'un million de personnes avaient pour consigne de trier des photos ou des mots, une tâche qui nécessite une prise de décision.
Selon leurs résultats publiés dans la revue Nature Human Behaviour, le temps moyen de réaction face à une tâche décisionnelle augmente certes avec l’âge, mais Giovanni Frisoni, neurologue et directeur du centre de la mémoire des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), rappelle qu'il s'agit d'une succession d'étapes.
"Il y a plusieurs phénomènes. Le premier est la perception du stimulus, par exemple une image. Le deuxième concerne la prise de décision elle-même. Ensuite, il y a la vérification et la quatrième étape, c'est la réponse: presser le bouton", explicite le neurologue mardi dans La Matinale. Le temps de réaction correspond ainsi au total de ces quatre étapes.
Plusieurs décennies d'âge d'or mental
En décortiquant ce temps de réaction à l'aide d'un modèle mathématique, les chercheurs allemands ont identifié deux étapes qui changent avec l'âge: la vérification et les capacités motrices.
Indépendamment des différences entre les individus, les jeunes cerveaux de 20 ans, plus toniques, grillent volontiers l'étape de vérification, d'où leur rapidité. A partir de 30 ans, le cerveau, plus prudent, se concentre davantage sur l'étape de vérification et notre traitement mental atteint sa vitesse de croisière, qui dure jusqu'à la soixantaine.
Puis elle baisse, mais lentement. Ce n'est qu'à partir de 80 ans que les performances diminuent vraiment. Notre âge d’or mental dure donc plusieurs décennies et au minimum le temps d’une carrière professionnelle, concluent les auteurs de l'étude.
Huma Khamis/iar