On les utilise de moins en moins: les SMS sont en voie de disparition. Il y a dix ans, on en échangeait encore plus de 100 millions en Suisse pour la nouvelle année. Depuis, les messageries instantanées, comme WhatsApp, ont pris le dessus.
Mais le SMS n'est pas encore enterré. En octobre dernier, les services de Meta (anciennement Facebook) ont été indisponibles pendant plusieurs heures. Impossible d'envoyer un message avec WhatsApp. Une panne qui a permis de prendre conscience de l'utilité des SMS.
Alors que le congrès mondial de la téléphonie mobile débute lundi à Barcelone, une nouvelle norme mondiale veut le mettre au goût du jour. Le RCS ou service de communication riche (Rich Communication Services) doit faire entrer les SMS dans l'ère du smartphone.
L'application directement dans le téléphone
On peut créer des groupes, échanger des messages vocaux, avoir des photos en HD ou commenter les messages. En un mot, tout ce que font déjà les messageries comme WhatsApp ou Facebook Messenger. Mais pourquoi utiliser les RCS, s'ils n'apportent rien de plus?
Pour ces messageries instantanées, il faut créer un compte. Et donc livrer des données à une entreprise privée, comme Meta. Avec le RCS, l'opérateur téléphonique gère directement les données, sur le même principe qu'un SMS. L'application est disponible directement dans votre smartphone. Il n'y a rien à télécharger.
Attention, il n'y a pas de chiffrement de bout en bout des messages RCS en Suisse, ce système qui permet de garantir que seules les personnes qui communiquent peuvent lire les messages. Mais les entreprises de télécom suisses sont soumises à des directives en matière de protection des données et de droit des télécommunications.
Universel
Celles-ci interdisent notamment la lecture ou l'analyse des messages. Les données ne sont pas non plus transmises. "La transmission des messages entre les terminaux et le centre de calcul sécurisé est cryptée conformément aux recommandations et aux normes les plus récentes", selon le service de presse de Swisscom.
La grande force du SMS est de pouvoir envoyer un texte à n'importe quel interlocuteur, quel que soit son téléphone. Il pourra toujours le lire. Pour les autres messageries, vous ne pouvez parler qu'avec une personne qui possède aussi votre application.
Envoyer un RCS est déjà possible en Suisse, mais plusieurs problèmes se posent. Dans un premier temps, il faut que votre opérateur utilise la norme. En Suisse, c'est le cas pour Swisscom et Salt. Sunrise dit évaluer la situation. "Nous ne pouvons pas donner une date de lancement pour le moment", répond son service de presse.
Un espoir
L'autre souci vient d'Apple, qui refuse de prendre en charge les RCS. Aujourd'hui, le monde des smartphones est séparé en deux. Il y a l'iPhone d'un côté et le système Android de l'autre. La communication entre les deux est compliquée.
La stratégie d'Apple est de marquer sa différence avec l'autre système. Une conversation entre deux iPhones doit toujours être de meilleure qualité.
Mais tout n'est pas perdu pour les RCS. Le deuxième vendeur de smartphone au monde, Samsung, se met progressivement au RCS. Ce nouvel allié doit permettre à terme à environ 70% des téléphones en circulation de pouvoir échanger des RCS.
Chez Apple aussi, il y a un signe d'ouverture. Depuis la dernière grosse mise à jour en septembre dernier, les iPhones peuvent faire un appel vidéo FaceTime avec des utilisateurs Android ou Windows.
Pascal Wassmer
Le Salon mondial du mobile s'ouvre sur fond de guerre en Ukraine
Le Salon mondial du mobile (MWC), rendez-vous phare du secteur des nouvelles technologies, démarre lundi à Barcelone dans une version que les organisateurs espèrent proche de l'avant-pandémie, sur fond d'inquiétudes sur les conséquences économiques de la guerre en Ukraine.
Oubliés l'annulation de 2020 et le format restreint de 2021: la 16e édition du MWC marquera le "retour" en Espagne de "l'ensemble de l'écosystème" du téléphone mobile, a promis l'Association mondiale des opérateurs télécoms (GSMA), qui organise le salon.
Entre 40'000 et 60'000 visiteurs et 1500 exposants sont attendus dans les allées du MWC, prévu du 28 février au 3 mars. Ce dernier se tient alors que le monde a les yeux rivés sur la guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie.
Dans une déclaration transmise à l'AFP, le GSMA a dit "condamner énergiquement l'invasion russe de l'Ukraine" et "se conformer à toutes les sanctions" liées à cette situation. En conséquence, "il n'y aura pas de pavillon russe au MWC22", a-t-elle assuré.
Un risque pour les matières premières
Une dizaine d'entreprises russes du secteur technologique étaient attendues dans ce pavillon. A ce stade, la présence de ces entreprises au MWC reste possible, même si elles ne disposeront plus de cet espace dédié, selon les organisateurs.
"Il est peu probable que le marché des smartphones et autres produits technologiques soit épargné par l'impact de la crise, compte tenu de l'importance économique et géographique de la Russie et de l'Ukraine", estime auprès de l'AFP Marina Koytcheva, du cabinet CCS.
Ces deux pays "sont d'importants fournisseurs de matières premières utilisées dans la fabrication de composants", comme le néon et le palladium, rappelle l'analyste. Ce qui pourrait avoir des conséquences sur les filières d'approvisionnement et la production.
En perte de vitesse depuis plusieurs années, le marché du smartphone a grimpé de 5,7% l'an dernier, avec 1,35 milliard d'appareils vendus dans le monde, selon le cabinet IDC. Mais il se heurte depuis l'été à ces problèmes logistiques, qui ont pesé sur les résultats au quatrième trimestre.
afp