Un projet de l'EPFL vise à explorer les fjords du Groenland pour prédire l'évolution du climat
La région des fjords, au sud-ouest du Groenland, est entourée d'eaux très riches en nutriments, poissons et vie aquatique. La population locale y vit principalement de la pêche depuis des siècles, a indiqué mercredi l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) dans un communiqué.
En raison du réchauffement climatique, l'île connaît une rapide transformation. Les glaciers se retirent et dégagent dans les mers des eaux chargées en nutriments nouveaux. Ceux-ci augmentent les floraisons du phytoplancton et modifient l'écosystème marin qui, à son tour, change la formule chimique de l'atmosphère et la formation des nuages.
Or, ces nuages définissent eux-mêmes la fonte des glaciers. En résumé, tout l'écosystème des fjords est concerné. Le programme de recherche interdisciplinaire "GreenFjord" espère apporter des réponses aux questions posées par cette évolution.
Julia Schmale, professeure assistante tenure track à l'EPFL Valais Wallis, mènera cette recherche de terrain pendant quatre ans, en réunissant des chercheurs de l'Université de Lausanne, de l'EPF de Zurich, de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et de l'Université de Zurich, avec le soutien du Swiss Data Science Center.
Prédire l'évolution de l'écosystème
Leur but ultime est de mieux comprendre l'écosystème des fjords et d'améliorer des modèles capables de simuler et prédire l'évolution du climat de cette région, en incluant la perte de masse des glaciers, l'évolution de la chaîne alimentaire et celle du cycle du carbone.
Des entretiens approfondis avec la population locale s'ajouteront donc aux mesures climatiques menées sur le terrain afin d'évaluer leurs besoins actuels et futurs et leur dépendance à l'écosystème des fjords.
C'est la première fois que l'ensemble de l'écosystème de la région est étudié en tenant compte de l'aspect humain
Ce volet humain est l'un des six points forts qu'aborderont les scientifiques avec la cryosphère, l'océan, l'atmosphère, le sol et la biosphère. Ces recherches seront effectuées en partie grâce à un bateau équipé d'instruments de mesure de pointe.
"C'est la première fois que l'ensemble de l'écosystème de la région est étudié en tenant compte de l'aspect humain", indique Julia Schmale, citée dans le communiqué. Un autre projet-phare de l'Institut polaire suisse prévu d'ici à 2025 est situé dans les montagnes du Pamir, en Asie centrale. Il implique également le WSL ainsi que l'Université de Fribourg.
ats/vajo