Des particules de PET, de polystyrène ou de polyéthylène ont été retrouvées dans des aliments produits en Suisse. Un test mené par l'émission A Bon Entendeur de la RTS révèle en effet la présence de ces composants, ainsi que de PMMA (polyméthyl méthacrylate), à l'intérieur d'une série d'aliments.
La contamination a ainsi pu être établie dans des pommes bio et des carottes cultivées en Suisse romande, ainsi que dans du sel et de la bière produits en Suisse. Des milliers de résidus minuscules, de l'ordre du micromètre, ont été identifiés. Les plastiques en question sont utilisés dans des objets type emballages, bouteilles, tuyaux ou jouets.
"Ce n'est pas tellement surprenant puisque les microplastiques, de toute petite taille, sont transportés dans l'air, un peu partout. On en retrouve jusque sur les pôles, on en retrouve beaucoup dans les sols agricoles, dans les eaux et dès lors ils peuvent potentiellement pénétrer la chaîne alimentaire", commente Julien Boucher, spécialiste des microplastiques et directeur de EA Environmental Action.
Des résultats similaires dans d'autres pays
En 2020, une étude menée par l'Université de Catane, en Italie, avait mis au jour la présence de microplastiques dans une série de fruits et légumes comme des pommes, des poires, des carottes ou des laitues. La même année, des recherches du Yantai Institute of Coastal Zone Research en Chine et de l'Université de Leiden aux Pays-Bas montraient que ces particules pouvaient pénétrer dans les laitues et dans le blé par les racines.
L'impact des microplastiques sur la santé humaine reste peu connu, qu'ils proviennent de l'eau, de l'air ou de l'alimentation. "Au niveau humain, ces plastiques ne sont pas considérés comme des polluants de haute importance, explique Myriam Borgatta, responsable de recherche à Unisanté, dans le canton de Vaud. "Et pourtant nous sommes tous en train de respirer ces microplastiques, nous sommes aussi en contact quotidien par la peau et par l'alimentation, donc des recherches doivent clairement être stimulées et soutenues. C'est probablement une problématique de santé publique".
Linda Bourget