La capsule Soyouz MS-19, à bord de laquelle se trouvaient les Russes Anton Chkaplérov et Piotr Doubrov, ainsi que l'Américain Mark Vande Hei, a atterri dans le sud-est du Kazakhstan à 11H28 GMT comme prévu.
Après avoir été extirpé de la capsule par plusieurs hommes, Anton Chkaplérov a levé le pouce pour indiquer qu'il allait bien, arborant un large sourire. "La descente en orbite basse et l'atterrissage se sont déroulés sans imprévu, l'équipage est en bonne santé", a déclaré l'agence spatiale russe Roscosmos.
Les deux cosmonautes russes vont être transportés à bord d'un avion spécial jusqu'à une base russe dans la région de Moscou pour se réadapter à la vie sur Terre, un processus qui va durer plusieurs semaines.
L'astronaute Vande Hei va lui "partir à bord d'un avion de la NASA pour Cologne, en Allemagne, pour un ravitaillement (de l'appareil) en carburant avant son retour à la maison", a indiqué l'agence spatiale américaine dans un communiqué.
Retour dans un contexte très tendu
Ce voyage intervient dans un contexte de vives tensions autour de l'Ukraine entre la Russie et les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, qui ont remis en question plusieurs projets dans le domaine de la coopération spatiale (lire encadré).
Début mars, Roscosmos avait publié une vidéo dans laquelle il était dit en plaisantant que Mark Vande Hei pourrait rester sur l'ISS au lieu de rentrer avec le vaisseau Soyouz. Face à l'inquiétude des Américains, l'agence russe avait ensuite dû assurer que l'astronaute serait bien du voyage.
Mark Vande Hei détient le record de jours consécutifs passés dans l'espace par un astronaute américain, avec 355 jours.
Dans ce contexte de tensions, le patron de Roscosmos Dmitri Rogozine, qui multiplie les déclarations nationalistes sur les réseaux sociaux, a affirmé mi-mars que le fonctionnement des vaisseaux russes ravitaillant l'ISS sera perturbé par les sanctions occidentales contre Moscou en lien avec l'invasion de l'Ukraine.
Selon lui, cela pourrait même provoquer "l'amerrissage ou l'atterrissage" forcé de l'ISS.
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afp/sjaq
La coopération spatiale internationale mise à mal
La coopération spatiale entre la Russie et les pays occidentaux était l'un des rares domaines à ne pas avoir trop pâti des tensions qui n'ont cessé de croître depuis l'annexion en 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée par Moscou.
Mais ces dernières semaines, plusieurs projets de coopération ont fait les frais de la crise autour de l'Ukraine.
L'Agence spatiale européenne (ESA) a ainsi annoncé mi-mars avoir acté la suspension de la mission russo-européenne ExoMars et la recherche d'alternatives pour le lancement de quatre autres missions en raison de l'offensive en Ukraine.
Et de son côté, Moscou a suspendu le lancement de satellites OneWeb, forçant son opérateur britannique à se tourner vers la société américaine SpaceX du milliardaire Elon Musk.
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