Les scientifiques publient jeudi leur nouvelle avancée dans le New England Journal of Medecine. Cette même équipe du CHUV et de l'EPFL avait déjà fait remarcher des personnes paraplégiques.
>> Lire également : Trois patients atteints de paraplégie remarchent grâce à un implant
Dans ce nouveau cas, la patiente ne pouvait plus se tenir debout en raison d'une maladie neurodégénérative rare, du type Parkinson, qui affecte des neurones cérébraux. Ces neurones font partie du système dit sympathique et régulent la pression artérielle.
Mécanisme de protection
A cause de leur dégénérescence, la patiente perdait connaissance dès qu'elle se levait, explique Jocelyne Bloch, neurochirurgienne au CHUV.
"Notre cerveau a besoin d'une irrigation pour bien fonctionner. Quand il n'y a plus assez de sang qui arrive au cerveau, on a heureusement un signal qui fait qu'on perd connaissance, donc généralement on tombe. A ce moment-là, la pression peut de nouveau se rétablir car on est en position horizontale", explique-t-elle dans La Matinale.
Ce mécanisme de protection provoquait des syncopes chez la patiente. Quand tout fonctionne bien, le corps humain est équipé de capteurs qui ajustent sans cesse la pression, en contractant une artère ou en dilatant une autre, notamment en fonction de la position. Il s'agit d'une boucle réflexe qui passe par le cerveau, la moelle épinière, le coeur et les vaisseaux.
Plus de 250 mètres
Chez la patiente en question, l'implant installé par Jocelyne Bloch et ses collègues a permis de court-circuiter les neurones dysfonctionnels.
"Les implants sont des champs d'électrodes posés sur la moelle épinière. Ils vont réactiver des neurones sympathiques qui n'ont pas dégénéré pour pouvoir stimuler cette pression artérielle, la remonter. On va dans un autre endroit du système, qui n'a pas encore dégénéré, pour activer cette commande", indique la spécialiste.
Un algorithme adapte en outre la stimulation à la position. Grâce à ce dispositif, la patiente, qui avait dû rester couchée pendant un an et demi, peut maintenant marcher plus de 250 mètres.
Lucia Sillig/gma