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Podcast – Comment le Soleil mourra-t-il?

Notre vie sur Terre dépend du Soleil. Sa lumière arrive chez nous en huit minutes. Mais que se passerait-il si notre astre disparaissait d'un seul coup? La réponse avec Micro sciences, le podcast qui transforme nos petites questions du jour en grandes réponses scientifiques et héliocentriques.

"Le Soleil ne peut pas s'éteindre brusquement", rassure l'astrophysicienne Corinne Charbonnel. Professeure au département d'astronomie de l'Université de Genève, elle est spécialiste de la vie et de l'évolution des étoiles, de leur naissance à leur mort: "C'est une boule de gaz confinée par la gravité: elle est très, très chaude. C'est la raison pour laquelle le soleil rayonne". L'être humain aussi envoie des rayons, à une température de 37 degrés. De très grandes longueurs d'onde, de la taille du micro-ondes.

La température de surface du Soleil est voisine des 6000 degrés: il rayonne dans le jaune. Mais son centre est bien plus chaud à cause de la gravité: "Elle essaye de contracter cette grosse boule de gaz, ce qui échauffe son centre", explique la scientifique. Au point qu'elle atteint 15 millions de degrés.

Des réactions nucléaires produisant de l'énergie font que notre astre va vivre fort longtemps: "Mais si on coupait ces réactions nucléaires brutalement au centre du Soleil, on ne s'en rendrait pas compte avant 15 millions d'années, parce que la pression à l'intérieur du Soleil est suffisante pour qu'il continue à rayonner".

>> Une pépinière d'étoiles: c'est dans une nébuleuse, semblable à celle d'Orion, que notre Soleil est né : Image composite – en infrarouge et lumière visible – de la nébuleuse d'Orion, une pépinière d'étoiles avec ses tourbillons d'hydrogène, de soufre, de carbone et d'hydrocarbures. [Spitzer/Hubble/NASA - Andres Almeida/JPL-Caltech STScI]
Image composite – en infrarouge et lumière visible – de la nébuleuse d'Orion, une pépinière d'étoiles avec ses tourbillons d'hydrogène, de soufre, de carbone et d'hydrocarbures. [Spitzer/Hubble/NASA - Andres Almeida/JPL-Caltech STScI]

D'étoile jaune à géante rouge, puis naine blanche

Un jour, notre étoile verra son noyau d'hydrogène complètement consumé: il restera alors un centre d'hélium. Puis la combustion de ce gaz va donner un petit cœur de carbone et d'oxygène. Ensuite, après environ un milliard d'années, une nouvelle contraction vient normalement brûler ces deux éléments. Mais pas dans le cas du Soleil, un astre de petite masse: il s'arrêtera là. Son cœur, son noyau, sera mort.

Dans les régions périphériques, d'autres réactions nucléaires auront lieu et l'étoile se mettra à pulser, puis à gonfler pour devenir une géante rouge qui engloutira Mercure. Et son orbite s'étendra à peu près jusqu'à celle de Vénus, deuxième planète du Système solaire.

Ce monstre rouge perdra beaucoup de matière: "Cette perte de masse va complètement éplucher le cœur de carbone et d'oxygène et, pendant un certain temps, il y aura la phase dite de 'nébuleuse planétaire'. Une fois cette matière perdue, l'étoile sera juste une petite naine blanche qui va continuer à se contracter, mais à se refroidir dans un mode assez particulier appelé la dégénérescence électronique", note Corinne Charbonnel.

>> Ecouter le podcast Le Point J sur la mort du soleil :

Comment le soleil va-t-il mourir ?
Comment le soleil mourra-t-il ? / Le Point J / 25 min. / le 24 juillet 2023
Comment le soleil va-t-il mourir ?
Comment le soleil mourra-t-il ? / Le Point J / 25 min. / le 24 juillet 2023

Le Soleil en est au milieu de sa vie

Cette naine blanche n'aura plus de réactions de fusion nucléaire. Notre astre sera cette fois bel et bien mort. Actuellement, le Soleil en est au milieu de sa vie: il a environ 4,5 milliards d'années.

Mais avant ce décès, comme d'autres étoiles avant lui, le Soleil aura répandu autour de lui des éléments chimiques, les mêmes que ceux qui nous constituent. Oui, nous sommes poussières d'étoiles, comme tout ce qui nous entoure.

Sujet radio: Huma Khamis
Article web: Stéphanie Jaquet

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Big Crunch Clock

Depuis le mois de juin 2021, un étrange compte-à-rebours rouge s'égrène sur le fronton du Musée d'Art et d'Histoire de Genève (MAH). Il s'agit d'une œuvre de l'artiste genevois Gianni Motti nommée Big Crunch Clock qui décompte le temps qu'il reste jusqu'à l'implosion du Soleil, programmée dans plus ou moins cinq milliards d'années.

Sur le fronton du Musée d'Art et d'Histoire de Genève, une œuvre de Gianni Motti qui décompte le temps qu'il reste avant l'implosion du Soleil. Photo prise le 17 février 2022. [RTS - Stéphanie Jaquet]
Sur le fronton du Musée d'Art et d'Histoire de Genève, une œuvre de Gianni Motti qui décompte le temps qu'il reste avant l'implosion du Soleil. Photo prise le 17 février 2022. [RTS - Stéphanie Jaquet]

Sur le blog du MAH, son directeur, Marc-Olivier Wahler explique: "Avec Big Crunch Clock, on est à rebours de l’œuvre d’art immobile, faite pour être contemplée, gelée dans l’espace et le temps. Elle a ceci d’intéressant qu’elle est fixée, pour ne pas dire figée, sur le fronton du bâtiment du MAH, mais il est impossible d’en avoir une vision nette à un instant T. Le décompte est si rapide, au millième de seconde, que l’œil nu et même un appareil photo standard, n’arrivent pas à en saisir une image fixe".

Et d'ajouter pour terminer: "Cette horloge indique que nous avons l’éternité devant nous. Mais si l’on observe les millièmes de seconde défiler à toute vitesse, l’impression est tout autre. L’éternité devient d’un seul coup très stressante".