L'effet du gaz carbonique sur le climat est beaucoup discuté, mais il existe peu d'informations sur les autres polluants et la formation des aérosols.
La découverte du CERN permet de mieux comprendre ce qui se passe dans le ciel, au niveau de la troposphère. Une recherche très importante pour l'évolution du climat: "Ce que l'on a simulé, dans l'expérience CLOUD, qui est une chambre qui reproduit les conditions atmosphériques avec une très grande précision, c'est la production d'aérosols en mélangeant des molécules d'acide nitrique, d'acide sulfurique et aussi d'ammoniac", explique Serge Mathot, physicien au CERN et coordinateur technique de l'expérience. "On a vu qu'avec ces composés de base, on observe une formation extrêmement rapide d'aérosols".
Le CERN explique dans un communiqué que "les particules d'aérosol tendent à refroidir le climat parce qu'elles reflètent la lumière du Soleil, la renvoyant dans l'espace, et qu'elles rendent les nuages plus réfléchissants. Mais ce qui n'est pas encore très bien compris, c'est comment se forment de nouvelles particules d'aérosol dans l'atmosphère".
Déplacement des aérosols
Le constat c'est que ces polluants, produits en grande quantité depuis l'ère industrielle, ont un effet d'accélérateur sur la formation des particules d'aérosols. Ces résultats vont aider à affiner les prévisions sur le changement climatique.
Les modèles informatiques ont déjà montré que c'est surtout dans des zones riches en ammoniac – au-dessus des régions de mousson asiatiques par exemple – que des aérosols se forment. Le mécanisme observé "pourrait représenter une source importante de particules susceptibles de servir de germes aux cristaux de glace et aux nuages dans des zones de la troposphère supérieure où l'ammoniac connaît un transport vertical efficace", précise le CERN.
Avec les courants, les aérosols peuvent se déplacer en quelques jours seulement de l'Asie vers l'Amérique du Nord, notamment, et très probablement influencer le climat au niveau planétaire.
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Sujet radio: Alexandra Richard
Article web: Stéphanie Jaquet
Records inquiétants
Pas moins de quatre indicateurs du changement climatique ont atteint des records en 2021. Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a appelé mercredi à une coalition mondiale pour faire des technologies d'énergie renouvelables un bien public mondial.
Jamais les concentrations de gaz à effet de serre, le niveau des mers, la chaleur des océans, de même que leur acidification, n'avaient été aussi élevées, selon l'état du climat mondial en 2021, publié mercredi à Genève par l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
Ces indicateurs devraient encore se détériorer dans les prochaines années, selon un responsable de l'agence onusienne.
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