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Des chercheurs découvrent pourquoi les souris mâles ont peur des bananes

Les souris mâles redoutent l'odeur des bananes. [Keystone/AP - Tom Gannam]
Pourquoi les souris mâles ont-elles peur des bananes? / La Matinale / 1 min. / le 27 mai 2022
Pourquoi les souris mâles ont-elles peur des bananes? Selon des chercheurs de l'Université de McGill au Canada, cette question a une véritable cause scientifique, à chercher dans... l'urine des souris femelles.

"Ces résultats ont des implications importantes pour améliorer la fiabilité des expériences impliquant des souris. Il s'agit d'un facteur jusqu'alors inconnu dans l'environnement du laboratoire", indique Jeffrey Mogil, l'un des scientifiques impliqués dans cette découverte publiée le 20 mai dans la revue Science Advances.

A l'instar de la plupart des mammifères femelles, les mamans souris protègent leur progéniture contre de potentiels agresseurs. Les mâles souris, comme c'est le cas pour beaucoup d'espèces, notamment les lions, font partie de ces agresseurs. Les mâles veulent en effet éliminer la progéniture pour que les femelles acceptent un nouvel accouplement.

Les mamans souris allaitantes émettent donc des odeurs pour signaler aux mâles qu'ils ont intérêt à ne pas s'approcher. Ces odeurs augmentent les hormones du stress chez les mâles, qui se tiennent à l'écart.

Même molécule que les bananes

Les scientifiques canadiens se sont aperçus que la principale odeur effrayant les mâles vient de l'urine des femelles. Après analyse, ils ont décelé que la molécule qui agit est exactement la même que celle qui donne son odeur aux bananes.

Les chercheurs ont donc mis quelques bananes en face de souris mâles. Et celles-ci se sont retrouvées aussi stressées qu'en présence de femelles allaitantes.

Cette découverte fait avancer la recherche dans la signalisation sociale des mammifères. "Il existe un certain nombre d'exemples de signaux olfactifs des mâles vers les femelles chez les rongeurs, mais beaucoup moins d'exemples de signaux des femelles vers les mâles, surtout en dehors du domaine du comportement sexuel", explique Jeffrey Mogil.

Silvio Dolzan/gma

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