La culture du tabac nuit gravement à la santé de l'environnement

Le début de la chaîne de production a le plus gros impact sur l'environnement, précise Luc Lebon, responsable de l'Unité prévention du tabagisme au Centre universitaire de médecine générale et santé publique (Unisanté) à Lausanne.

La culture du tabac exerce une influence néfaste pour plusieurs raisons. "D'abord, elle nécessite des grandes surfaces", développe le biologiste. "C'est en partie une cause de déforestation, pour libérer des surfaces pour planter du tabac. Et il prend beaucoup de ressources dans les sols et demande beaucoup de traitements."

Vient ensuite l'étape du séchage, qui elle aussi pose problème. "La majorité des variétés de tabac vont être séchées au feu de bois ou au charbon", indique Luc Lebon. "Cela consomme beaucoup d'énergie et contribue au réchauffement climatique et à l'impact environnemental du produit."

Selon la Revue Médicale Suisse, la production du tabac émet chaque année 84 millions de tonnes d'équivalent CO2. La fabrication d'une seule cigarette nécessite à elle seule quatre litres d'eau.

Sensibilisation incomplète

La plupart des 850 personnes interrogées dans le cadre d'un sondage d'Unisanté en Romandie pensent que les mégots jetés dans la rue polluent le plus. Comment comprendre cette perception?

"Le mégot est plus visible", avance Luc Lebon. "Il fait partie de notre quotidien, on le voit par terre, dans la rue. C'est quelque chose qui est beaucoup plus souvent mentionné dans les médias, dont on parle plus. Même l'industrie a organisé des campagnes sur ce thème-là, probablement pour essayer de faire oublier le reste de la chaîne de production."

La majorité des personnes sondées par Unisanté estiment toutefois qu'il est important d'aider les cultivateurs de tabac pour passer à de nouvelles cultures ou activités.

Pauline Rappaz/ami