Être altruiste, c'est faire quelque chose qui profite à quelqu'un d'autre, moyennant un coût pour soi-même. S'occuper de sa descendance ou de ses plus jeunes frères et soeurs en fait partie. D'un point de vue évolutif, il s'agit de sauvegarder ses propres gènes dans la génération suivante. Alors pourquoi un poisson du lac Tanganyika, en Afrique, s'occuperait d'un petit qui n'est pas le sien?
L'Institut d'écologie de l'Université de Berne a élaboré un modèle pour simuler sa décision. Un modèle applicable aux poissons, aux mammifères et aux oiseaux. La conclusion de son étude, publiée dans Science Advances, explique qu'en prenant soin des enfants des autres, un groupe d'animaux devient plus grand. Le risque face aux prédateurs est dilué et il y a plus de chances de produire une propre descendance.
Aider les descendants proches génétiquement
Toutefois, si les conditions environnementales deviennent plus favorables avec moins de prédateurs, par exemple, on devient plus égoïste. "Dans ce cas, il y a une plus grande compétition pour être indépendant dans la reproduction. Les aides privilégient les descendants qui leur sont proches génétiquement jusqu'à ce qu'ils puissent, eux-mêmes, se reproduire. Il y a donc deux pressions de sélection différentes selon l'environnement", explique Irene Garcia Ruiz de l'Université de Berne, jeudi dans La Matinale.
Dès lors peut-on vraiment parler de comportement altruiste? "La vraie question est quel est l'avantage égoïste de ces actes semi-altruistes?", interroge Irene Garcia Ruiz. "Une hypothèse de l'évolution de la coopération dans notre espèce est probablement l'amitié. Je t'aide aujourd'hui, mais demain tu m'aides." Un comportement hérité par la sélection naturelle.
Huma Khamis/vajo