Sur le papier, le principe est simple: des plantes qui prolifèrent dans toute l'Europe comme la Renouée du Japon ou la Canne de Provence, des plantes jugées envahissantes, sont réduites en poudre et utilisées comme un "catalyseur", un élément qui permet de transformer une molécule simple en une molécule complexe.
Par exemple, à partir de certaines feuilles d'arbres ou de plantes "mangeuses de métaux", des poudres peuvent permettre de dépolluer des sols quand il y a eu des anciennes exploitations minières.
D'autres plantes peuvent être utilisées comme "de vastes filtres végétaux pour dépolluer nos écosystèmes aquatiques", décrit Claude Grison mardi dans l'émission de la RTS Forum.
Une "nouvelle chimie durable"
Après ce processus, ces poudres permettent de créer des molécules chimiques complexes. Ces poudres sont ainsi "transformées en un outil utile pour une nouvelle chimie, qu'on qualifie de chimie durable, qui nous permet de produire des molécules à haute valeur ajoutée, sans aucun impact environnemental, sans aucun intrant chimique", explique la chercheuse qui se présente volontiers comme une "chimiste-citoyenne".
Il faut simplement faire confiance à la nature qui a un potentiel extraordinaire
Pour Claude Grison, "il faut simplement faire confiance à la nature, qui a un potentiel extraordinaire, et qui nous permet de développer des solutions exclusivement basées sur des ressources naturelles".
Cette approche est "complètement naturelle", les molécules étant "produites exclusivement avec des espèces végétales".
La chercheuse conclut: "Il a fallu repenser la chimie autrement, oublier ce qu'on a mis au point pendant plus d'un siècle, s'appuyer uniquement sur les ressources de la nature, une nature qu'on a peut-être sous-estimé pour développer la chimie. C'est vraiment une façon de revisiter la chimie de synthèse."
Propos recueillis par Esther Coquoz
Adaptation web: Julien Furrer
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Une Française, Elodie Belnoue, ancienne doctorante en immunologie à l'hôpital Bichat à Paris et désormais directrice de recherche de l'entreprise suisse Amal Therapeutics (Boehringer Ingelheim), et sa coéquipière suisse ingénieure en biotechnologie Madiha Derouazi ont été primées dans la catégorie "PME" pour la mise au point d'une nouvelle plateforme médicale servant à fabriquer des vaccins thérapeutiques contre différents types de cancer.