La plupart d'entre nous n'accordent que peu d'importance à l'activité frénétique et continue sous nos pieds. Or, un quart des espèces sur Terre y vivent. Le sous-sol est peuplé d’insectes, de champignons ou de bactéries. Ces organismes interagissent entre eux et contribuent au maintien de la vie sur Terre.
Etudier ce qu'il s'y passe est dès lors très important. "Le fait de pouvoir s'immerger et d'avoir l'expérience sensorielle, d'être au milieu de ces insectes, apporte une autre dimension. Cela révèle aussi si un sol est sain ou non", souligne Delphine Ducolombier, médiatrice scientifique au sein de laboratoire l'Eprouvette à l’Université de Lausanne, lundi dans le 19h30.
Des sols nourriciers
Un sol vivant est en effet gage de biodiversité. Pour en mesurer la qualité en Suisse romande, l'Agroscope s'est lancé l’an passé dans une opération insolite: enterrer des slips en coton bio afin de voir si les fibres sont bien dégradées par les micro-organismes. Le résultat est attendu à la rentrée 2022.
Assurer un suivi de qualité des sols est essentiel, car en plus de capter le carbone, ces derniers sont nourriciers. En effet, c'est dans le sol, par exemple, que les plantes puisent leurs nutriments. Ils servent également de réserve d'eau pour la végétation.
Ressource non renouvelable
"Les sols représentent une ressource précieuse et cruciale pour l'humanité. Ils sont également une ressource non renouvelable. Suivre la qualité des sols permet donc de s'assurer que le sol peut fonctionner", explique Luca Bragazza, responsable du groupe "Systèmes de grandes cultures et nutrition des plantes" de l’Agroscope.
En Suisse, les sous-sols sont pour l'instant en bonne santé. Pour veiller sur eux, ils peuvent désormais compter sur de nouveaux gardiens curieux, passionnés et sensibilisés.
Marie-Emilie Catier/hkr