Une première planète, répondant au nom de LP 890-9b (ou TOI-4306b), la plus interne du système, avait été initialement identifiée par la mission spatiale TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite) de la NASA, dédiée à la recherche d'exoplanètes en orbite autour d'étoiles proches. Cette planète, qui a une taille environ 30% supérieure à la Terre, complète une orbite autour de son étoile en 2,7 jours.
L'équipe de recherche, emmenée par Laetitia Delrez, astrophysicienne à l'Université belge de Liège, a utilisé les télescopes terrestres du consortium Speculoos (Search for habitable Planets EClipsing ULtra-cOOl Stars) pour confirmer et caractériser cette planète. Elle a aussi sondé le système à la recherche d'autres planètes qui auraient pu être manquées par TESS. Cette quête a permis d'en détecter une deuxième, précédemment inconnue.
"Une opportunité unique"
Cette seconde planète, LP 890-9c, a une taille semblable à la première – environ 40% supérieure à la Terre – mais présente une période orbitale plus longue, d'environ 8,5 jours. Or cette période orbitale place la planète dans la zone dite "habitable" autour de son étoile.
"Bien que cette planète soit très proche de son étoile, à une distance environ dix fois inférieure à celle de Mercure autour de notre Soleil, la quantité de rayonnement stellaire qu'elle reçoit reste faible, et pourrait permettre la présence d'eau liquide à la surface, pour autant qu'elle ait une atmosphère suffisante", explique Francisco J. Pozuelos, chercheur à l'Institut d'astrophysique d'Andalousie et l'une des personnes ayant coécrit l'article.
"Cette planète reçoit à peu près la même quantité de rayonnement solaire que notre Terre", souligne Robert Wells, de l'Université de Berne, cité mercredi dans un communiqué de cette dernière. Des observations plus détaillées, par exemple avec le télescope spatial James Webb, seront nécessaires pour en savoir plus, ajoute le scientifique.
"La découverte de LP 890-9c offre une opportunité unique de pouvoir mieux comprendre les conditions d'habitabilité autour des étoiles les plus petites et froides de notre voisinage solaire", conclut Laetitia Delrez. Le système se trouve à une centaine d'années-lumière de la Terre. Ces travaux sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics.
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Stéphanie Jaquet et l'ats
Qu'est-ce qu'une super-Terre?
Une super-Terre est une exoplanète dont la masse est comprise entre celle de notre Terre et c'est d'une planète géante. Dans le système solaire, les quatre géantes sont des planètes gazeuses et non telluriques: il s'agit de Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Les super-Terres peuvent être soit rocheuse, soit gazeuse, soit une combinaison des deux.
La limite supérieure d'une super-Terre est de dix fois la masse de notre planète; la limite inférieure peut varier entre une et cinq fois la masse de la Terre, selon les sources.
L'appellation de super-Terre n'implique pas que l'exoplanète désignée ainsi puisse forcément posséder les conditions pour abriter une forme de vie.