Pour l'agence spatiale américaine, la Lune est un passage obligé avant un voyage vers Mars. Voici ses principaux arguments pour cette nouvelle mission depuis Apollo 17 en 1972.
La NASA veut développer une présence humaine durable sur la Lune, avec des missions de plusieurs semaines – contre quelques jours seulement pour Apollo. Le but est de mieux comprendre comment se préparer à un aller-retour de plusieurs années vers Mars.
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Se protéger des radiations
Dans l'espace lointain, les radiations spatiales sont bien plus intenses et représentent une réelle menace pour la santé. L'orbite basse, où évolue la Station spatiale internationale (ISS), est en partie protégée par le champ magnétique de la Terre, ce qui n'est pas le cas sur la Lune.
Dès la première mission Artemis, de nombreuses expériences sont prévues pour étudier l'impact de ces radiations sur des organismes vivants, ou encore évaluer l'efficacité d'une veste anti-radiation.
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Exploiter les ressources sur place
De plus, alors que l'ISS peut souvent être ravitaillée, les voyages vers la Lune, située 1000 fois plus loin, sont bien plus complexes. Pour ne pas avoir à tout transporter, et ainsi réduire les coûts, la NASA veut apprendre à se servir des ressources présentes à la surface. Notamment l'eau sous forme de glace, dont l'existence a été confirmée sur le pôle Sud de la Lune, et qui pourrait être transformée en carburant – l'eau est constituée d'oxygène et d'hydrogène, utilisé par les fusées.
Tester de nouvelles technologies
La NASA souhaite également tester sur la Lune les technologies qui lui permettront d'évoluer sur Mars.
En premier lieu, de nouvelles combinaisons spatiales pour les sorties hors du vaisseau. Leur conception a été confiée à l'entreprise Axiom Space pour la première mission qui atterrira sur la Lune, en 2025 au plus tôt.
Autres besoins, des véhicules – pressurisés ou non – pour que les astronautes puissent se déplacer, ainsi que des habitations.
Enfin, pour un accès durable à une source d'énergie, la NASA travaille au développement de systèmes portables de fission nucléaire.
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Régler les éventuels problèmes qui se poseront sera bien plus facile sur la Lune, à seulement quelques jours de voyage, que sur Mars, qui ne peut être ralliée qu'en plusieurs mois au moins.
Station en orbite de la Lune
Un autre volet du programme Artemis est la construction d'une station spatiale en orbite autour de la Lune, baptisée Gateway, qui servira de relais avant le voyage vers Mars.
Tout le matériel nécessaire pourra y être envoyé en "plusieurs lancements", avant d'être finalement rejoint par l'équipage pour se mettre en route, explique à l'AFP Sean Fuller, responsable au sein du programme Gateway. Un peu comme "passer à la station essence pour vérifier qu'on a bien tout".
Géopolitique spatiale
Indépendamment de Mars, une autre raison avancée par les Américains pour s'établir sur la Lune est de le faire... avant les Chinois.
Alors que, dans les années 1960, la course à l'espace faisait rage entre les Etats-Unis et la Russie, le grand concurrent est aujourd'hui Pékin. La Chine prévoit d'envoyer des humains sur la Lune à l'horizon 2030.
"Nous ne voulons pas que la Chine y aille et dise 'c'est notre territoire'", a déclaré fin août à la télévision le patron de la NASA, Bill Nelson.
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Echantillons lunaires
Enfin, même si les missions Apollo ont rapporté sur Terre près de 400 kilogrammes de roche lunaire, de nouveaux prélèvements permettront d'approfondir encore la connaissance de cet astre et de sa formation: "Les échantillons collectés pendant Apollo ont changé notre vision du système solaire", a souligné l'astronaute Jessica Meir. "Et cela va continuer avec Artemis."
Grâce aux investissements et à l'enthousiasme scientifique générés par ces nouvelles missions, elle anticipe en outre des retombées concrètes sur Terre (technologies, ingénierie...), comme à l'époque d'Apollo.
afp/cab
Nouvelle tentative en vue pour Artemis
La NASA pourrait essayer de faire décoller sa nouvelle méga-fusée vers la Lune le 23 ou le 27 septembre, après deux tentatives avortées en raison de problèmes techniques, a annoncé le 8 septembre Jim Free, un haut responsable de l'agence spatiale américaine.
Ce vol test très attendu de la mission Artemis I, sans équipage à bord, doit tester en conditions réelles la fusée SLS (pour Space Launch System) et la capsule Orion à son sommet, où prendront place les astronautes à l'avenir.