PimEyes, un moteur de recherche spécial qui identifie les visages, utilise une base de données de centaines de millions de visages trouvés un peu partout sur le Web. Il suffit, ensuite, de charger une photo depuis son ordinateur et d'accepter les conditions générales pour obtenir des photographies de la même personne prises sur Internet.
La plupart des résultats sont justes, d'autres montrent une personne ressemblant beaucoup. En payant 30 francs par mois, les utilisateurs et utilisatrices peuvent cliquer sur toutes les photos pour voir les sites qui les hébergent, ce qui permet d'obtenir l'identité des personnes recherchées.
Un outil parfait pour les harceleurs?
L'utilisation de la reconnaissance faciale par des sociétés comme PimEyes n'est pas sans risques. En effet, une femme pourrait se faire harceler parce qu'un homme veut absolument connaître son identité et la rencontrer. Le moteur de recherche permet aussi de faire ressortir des photos compromettantes du passé ou encore il peut confondre deux personnes.
La société se défend en affirmant que l'utilisation de son service doit rester personnelle afin de contrôler sa propre image sur le Web. Toutefois, des dérives peuvent survenir, notamment car la version payante permet d'effectuer des recherches de 25 photos par jour de différentes personnes.
Des abonnements coûtant entre 80 et 300 francs par mois permettent de créer des alertes instantanées dès qu'une photo est repérée sur le Web, l'outil parfait pour un harceleur cherchant à savoir en permanence ce que fait sa victime.
Pas de reconnaissance faciale sur Google
En revanche, aucun géant de la tech ne propose un tel service. Google a un service de recherche d'image, Lens, qui permet d'identifier une race de chien, une marque de sac à main ou une plante, mais pas un visage.
Google, comme tous les géants du numérique, s'interdit de proposer un système de reconnaissance faciale pour chercher des inconnus, les risques d'abus et de dérives étant trop importants.
Toutefois, la reconnaissance de visages est proposée pour chaque utilisateur et utilisatrice de smartphone, afin de retrouver d'anciennes photos de personnes préalablement identifiées par le détenteur de celui-ci. Ce service n'est accessible qu'au propriétaire du smartphone.
Anouch Seydtaghia/aps
L'ONU dénonce la surveillance croissante des espaces publics
L'ONU a dénoncé vendredi la surveillance croissante des individus dans les espaces publics. Cela alors que certains pays utilisent les systèmes de reconnaissance biométrique pour surveiller les opposants politiques ou procéder à du profilage racial.
Dans un nouveau rapport sur "le droit à la vie privée à l'ère numérique", le bureau des droits de l'homme de l'ONU affirme que la plupart des autorités continuent à utiliser des systèmes de surveillance biométrique, "malgré l'absence de base légale".
De façon générale, l'ONU demande la mise en place de moratoires sur la vente de technologies de surveillance (tels que les logiciels espions et les systèmes de reconnaissance biométrique pouvant être utilisés dans les lieux publics) en attendant que soit fixé un cadre réglementaire garantissant les droits humains.