Depuis son rachat par Microsoft en 2016, le réseau social, qui compte environ 850 millions d'utilisatrices et utilisateurs dans le monde, est moins policé, plus engagé. Un virage évident depuis seulement une année.
Le militantisme, un domaine réservé jusqu'alors à Twitter ou à Facebook, a bien évolué. A titre de comparaison, sur ces deux réseaux sociaux, il y a eu 6000 tweets et 23'000 retweets avec le hashtag #BoycottQatar2022, alors que sur LinkedIn, avec seulement 150 publications en français sur cette thématique, on compte plus de 39'000 engagements, dont des commentaires ou encore des likes. Au total, c'est donc plus que sur Twitter.
Une des explications de ce succès est lié à la force de frappe des différents publics impliqués, selon Nicolas Vanderbiest, spécialiste des données, fondateur de Saper Vedere, société belge spécialisée dans l'audit de l'audience sur Internet. "On trouve sur LinkedIn de nombreuses personnes qui appartiennent à des catégories sociales professionnelles supérieures. Il y a des fondateurs d'entreprises, des dirigeants, de gros managers, ce qu'on n'observe pas forcément sur Twitter", explique-t-il dans La Matinale lundi.
Quête du sens dans le monde du travail
Ces publications, qui s'éloignent du milieu professionnel, s'inscrivent dans la tendance plus générale de la quête de sens dans le monde du travail, décode Nicolas Vanderbiest. "Les personnes qui parlent du boycott au Qatar sont plutôt des entrepreneurs et ces personnes n'ont pas de barrières, elles peuvent parler de ce qu'elles veulent, puisqu'elles sont leurs propres patrons. Ce sont davantage des personnes qui sont en quête de sens."
Avec son virage de plus en plus sociétal qui s'accompagne d'une politisation de la plateforme, LinkedIn rebrasse ainsi les cartes des réseaux sociaux et des jeux d'influences.
>> Lire aussi : Montre-moi tes données Google et je te dirai qui tu es
Sujet radio: Miruna Coca-Cozma
Adaptation web: Miroslav Mares