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Le neurone qui permet à des patients de remarcher identifié à Lausanne

Les chercheurs de l’EPFL ont identifié le neurone qui pourrait permettre aux invalides de remarcher
Les chercheurs de l’EPFL ont identifié le neurone qui pourrait permettre aux invalides de remarcher / 19h30 / 2 min. / le 10 novembre 2022
L'équipe de recherche lausannoise qui a parvenus à faire remarcher neuf patients paralysés a identifié le type de neurone qui est activé et remodelé par leur technique de stimulation électrique de la moelle épinière. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature.

Les recherches menées depuis plusieurs années par Grégoire Courtine, de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), et Jocelyne Bloch, du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), ont montré qu'une stimulation ciblée au moyen d'électrodes placées sur la région de la moelle épinière qui contrôle les muscles des jambes a permis à quelques patients paralysés de retrouver une certaine mobilité.

>> Revoir le reportage du 19h30 à ce sujet en février 2022 :

Un nouvel implant développé par des chercheurs en Suisse permet à des paraplégiques de remarcher
Un nouvel implant développé par des chercheurs en Suisse permet à des paraplégiques de remarcher / 19h30 / 2 min. / le 7 février 2022

Dans cette nouvelle étude, les scientifiques montrent non seulement que cette thérapie a été efficace chez neuf patients, mais également qu'au terme du processus de réhabilitation, l'amélioration de la motricité persiste même en l'absence de stimulation électrique, a indiqué mercredi l'EPFL dans un communiqué.

Cette récupération neurologique suggère une repousse et une réorganisation des fibres nerveuses impliquées dans la marche. Pour les chercheurs, il était alors crucial de comprendre précisément cette réorganisation nerveuse, ceci afin d'améliorer encore les traitements pour en faire bénéficier un maximum de patients.

Neurone Vsx2

Les scientifiques ont donc étudié cette récupération sur un modèle de rongeurs. Cela leur a permis d'identifier une famille de neurones qui ne sont pas particulièrement sollicités pour la marche des individus en bonne santé, mais qui se révèlent essentiels pour la récupération après une lésion de la moelle épinière.

"Nous avons pour la première fois pu établir un atlas moléculaire de la moelle épinière d'une précision telle qu'il nous permet d'observer, neurone par neurone, l'évolution du processus de guérison", souligne Grégoire Courtine, professeur de neurosciences à l'EPFL et codirecteur du centre .NeuroRestore.

Les chercheurs ont ainsi montré que la stimulation de la moelle épinière active un type de neurones spécifiques appelé Vsx2, et que l'importance de ces neurones croît avec le processus de récupération.

Au moment de la récupératome, le neurone Vsx2 domine, il parle plus fort que les autres et fait taire les autres

Jocelyne Bloch, neurochirurgienne au CHUV

Vsx2 n'est pas très actif chez une personne en bonne santé. Mais après une lésion de la moelle épinière, "c'est le chaos complet", explique Jocelyne Bloch, neurochirurgienne au CHUV et coautrice de la recherche. "Toutes les cellules se mettent à parler en même temps. Et elles ne sont plus capables de délivrer une action concrète", comme bouger la jambe.

C'est là que Vsx2 intervient, au moment de la récupération. Il agit un peu comme un chef d'orchestre. Il domine les autres neurones et prend le relais avec le centre de la motricité du cerveau et les jambes. Plus le patient récupère, plus il s'active.

>> Ecouter les explications de Jocelyne Bloch dans La Matinale :

Jocelyne Bloch, neurochirurgienne au CHUV. [Keystone - Valentin Flauraud]Keystone - Valentin Flauraud
L'EPFL identifie un neurone qui permet aux personnes paralysées de remarcher / La Matinale / 1 min. / le 10 novembre 2022

Les recherches des scientifiques avaient déjà montré que plus on commence tôt avec la stimulation électrique, juste après un accident par exemple, mieux on arrive à atteindre les cellules pour les faire réagir et lancer le processus de récupération. Maintenant un pas de plus pourrait être possible.

Jordan Squair, qui se focalise au sein de NeuroRestore sur les thérapies régénératives, explique: "Cela nous ouvre des opportunités thérapeutiques encore plus ciblées: nous visons à manipuler ces neurones pour régénérer les lésions de la moelle épinière."

>> Ecouter aussi l'interview de Quentin Barraud, neurobiologiste au sein de l'équipe NeuroRestore, dans l'émission CQFD :

Les chercheurs du centre .NeuroRestore de l'EPFL et du CHUV ont identifié le neurone de la marche. [EPFL - .NeuroRestore]EPFL - .NeuroRestore
Le neurone de la marche identifié / CQFD / 8 min. / le 10 novembre 2022

cab avec ats

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