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Une faillite de Twitter ne peut pas être totalement exclue, prévient Elon Musk

Twitter, que le multimilliardaire Elon Musk vient de racheter, a annoncé des licenciements massifs. [AFP - Olivier Douliery]
Une faillite de Twitter ne peut pas être totalement exclue, prévient Elon Musk / Le Journal horaire / 10 sec. / le 10 novembre 2022
Démissions en cascade, avertissement des autorités et fuite des annonceurs: Twitter prenait l'eau de toutes parts jeudi. Malgré les efforts contrastés d'Elon Musk pour motiver les employés restants, il a déclaré qu'un dépôt de bilan ne pouvait pas être totalement exclu.

"L'avenir est très enthousiasmant, j'ai hâte de le faire arriver avec vous", a déclaré le nouveau patron jeudi au début d'une réunion en interne pour les salariés qui n'ont pas été remerciés lors des licenciements massifs il y a une semaine. Mais la menace de la faillite est apparue quand il a ensuite reconnu qu'il ne savait pas à quel point l'entreprise "manquerait de revenus" l'année prochaine.

"Il est possible que nous soyons en flux de trésorerie déficitaire de plusieurs milliards", a-t-il avancé, d'après des messages entre employés consultés par l'AFP.

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Chemin "laborieux"

Dans une lettre interne la veille, il leur avait écrit que le chemin allait être "laborieux", et qu'ils devaient désormais "être en personne au bureau au moins 40 heures par semaine".

Des salariés l'ont aussi interrogé sur les risques liés au déploiement rapide de nouvelles fonctionnalités non rodées, la méthode préférée du patron de Tesla et SpaceX.

Car l'agence américaine de la concurrence (FTC) a émis un rare avertissement contre la plateforme jeudi: "nous suivons les récents développements chez Twitter avec beaucoup d'inquiétude. Aucun directeur général ou entreprise n'est au-dessus de la loi", a déclaré un porte-parole de la FTC. Il a rappelé que la plateforme risquait des amendes conséquentes si elle ne se conformait pas aux règles d'un accord passé avec l'agence sur la sécurité et la confidentialité des données. Or de nombreux employés au fait de ces régulations ne sont plus chez Twitter.

Le patron de Tesla et SpaceX a licencié la moitié des 7500 salariés de l'entreprise californienne il y a une semaine, dix jours après l'avoir rachetée et en être devenu le seul maître à bord. Des centaines de personnes étaient déjà parties cet été, et les démissions de cadres ont continué ces derniers jours.

Elon Musk, lui, a tenté à plusieurs reprises de rassurer tout le monde en rappelant que la modération des contenus, garde-fou contre les abus sur la plateforme, n'avait pas changé. Il a affirmé jeudi que l'utilisation de Twitter "continue d'augmenter", ajoutant: "Une chose est sûre: ce n'est pas ennuyeux".

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Fuite des annonceurs

Mais ses décisions mises en place de façon précipitée et ses provocations sur Twitter suscitent des controverses quotidiennes depuis deux semaines, inquiétant de nombreuses autorités, annonceurs, utilisateurs et associations de défense des minorités. Plusieurs annonceurs ont suspendu leurs dépenses sur le très influent réseau social, dont le modèle économique dépend à 90% de la pub.

Elon Musk veut diversifier les sources de revenus, des abonnements pour les utilisateurs aux outils de création de contenus pour les influenceurs. Mais le lancement cacophonique mercredi de Twitter Blue, la nouvelle formule à 8 dollars par mois pour faire authentifier son compte, s'est traduit par des déclarations officielles contradictoires et l'éruption de faux profils.

"Merci de noter que Twitter va faire beaucoup de choses bêtes dans les mois qui viennent. Nous garderons ce qui marche et changerons ce qui ne marche pas", a tweeté le multimilliardaire.

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Le grand débat - Faut-il quitter Twitter?
Le grand débat - Faut-il quitter Twitter? / Forum / 17 min. / le 10 novembre 2022

fgn avec les agences

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