Le lancement de ChatGPT marque une nouvelle étape dans l'intelligence artificielle. Il s'agit d'un outil innovant qui va créer des conversations entre les humains et une intelligence artificielle (IA) afin de leur fournir des conseils et des réponses à leurs questions.
Le concept de ChatGPT est simple. Il s'agit d'une application en ligne qui relie un humain à une IA basée sur l'apprentissage automatique. Lorsque vous envoyez une question à l'IA, elle fait le lien avec son vaste réservoir de connaissances et vous fournit des réponses pertinentes. Ce qui fait de ChatGPT un outil très intéressant, c'est qu'il peut s'adapter à des conversations plus complexes et vous fournir des réponses plus précises.
Ce que vous venez de lire est le fruit du travail de l'intelligence artificielle de la société OpenAI, GPT-3 (Generative Pre-trained Transformer 3). C'est un espace de discussion avec une intelligence artificielle par écrit, ouvert au grand public. Il suffit de créer un compte. Rien de neuf. Mais ici, l'IA est tellement bonne que cela en devient effrayant.
La discussion est naturelle, intelligente. L'ordinateur suit réellement le fil de la conversation et utilise vos réponses. Il est possible de lancer une commande sans code informatique ni vocabulaire précis, mais tout simplement en posant une question.
Par exemple, "Écris-moi un article sur ton lancement". Plus fort encore, il peut transformer vos textes et vos idées en code informatique. Il devient un assistant à la programmation. Nous sommes à l'aube d'un nouveau rapport à l'informatique qui ne passe plus par des lignes de code. Une véritable démocratisation.
Une infinité de possibilités
Que peut-il faire exactement ? Voici sa réponse: Je suis Assistant, un grand modèle de langage entraîné par OpenAI. Je suis un programme informatique conçu pour répondre à vos questions et aider à résoudre vos problèmes.
Et depuis la mise à jour du 30 novembre, le saut qualitatif est impressionnant. Avec l'option Playground, les possibilités sont quasi-infinies. On a l'impression que son imagination est la seule limite.
GPT-3 peut écrire des poèmes, des dissertations, vous donner des arguments pour vos débats, mais aussi trouver les accords de votre chanson préférée. Il imite les styles d'écriture, invente des histoires, corrige vos textes. L'IA vous écrit aussi des mails d'excuse ou des cartes d'anniversaire.
On a l'impression de parler avec un génie universel. Ce n'est pas pour rien que le modèle se nomme davinci-003. Il va puiser instantanément dans les millions de textes qu'il a lus et digérés.
Si Google vous donne des liens, GPT-3 discute avec vous. Il réinvente la manière dont on cherche nos informations sur internet.
Plus besoin de Google?
En passant du temps avec GPT-3, on se rend compte qu'il s'agit là du début d'une nouvelle interface pour accéder à l'information. Le fait de pouvoir échanger facilite les recherches.
L'intelligence artificielle surfe pour vous. Elle est rapide, efficace, mais pas toujours juste. La prudence est de mise. Le mode Playground est encore en développement. Quand il ne trouve pas l'information, il a une petite tendance à mentir. Comme le montre l'exemple ci-dessous.
GPT-3 invente même des liens internet qui n'existent pas pour justifier ses dires.
Garder son sens critique face à la machine
La technologie est risquée si elle n'est pas modérée et encadrée. L'IA est tellement performante qu'elle peut servir à tromper des internautes. On a toujours tendance à croire la machine. Les réponses sont convaincantes et cohérentes.
On peine aussi à le distinguer d'un texte écrit par un humain. Et ici, il suffit d'un clic pour produire beaucoup de contenu. De quoi faciliter la propagation de fausses informations.
Sans parler des étudiants qui pourraient écrire automatiquement des devoirs. Il y a également le risque de violation des droits d'auteur, car il est difficile de savoir ce qui est de la copie pure dans le flot de mots produits par l'IA. Cette technologie peut aussi être utilisée à des fins malveillantes, comme l'hameçonnage ou la propagation de virus informatiques.
En attendant, le ChatGPT commence à être modéré. Il ne répond plus à toutes les questions.
Pascal Wassmer
Les législateurs à la peine pour rattraper l'intelligence artificielle
L'intelligence artificielle infuse nos vies quotidiennes, des smartphones à la santé et à la sécurité, et les problèmes liés à ces puissants algorithmes s'accumulent depuis des années. Mais différents pays démocratiques veulent désormais les encadrer.
L'Union européenne pourrait voter l'année prochaine la loi "AI act", sur l'intelligence artificielle (IA), censée encourager l'innovation et éviter les dérives.
Le projet d'une centaine de pages interdit les systèmes "utilisés pour manipuler le comportement, les opinions ou les décisions" des citoyens.
Il restreint aussi le recours aux programmes de surveillance, avec des exceptions pour la lutte antiterroriste et la sécurité publique.
Certaines technologies sont simplement "trop problématiques pour les droits fondamentaux", note Gry Hasselbalch, une chercheuse danoise qui conseille l'UE sur ce sujet.
Le recours à la reconnaissance faciale et aux données biométriques en Chine pour contrôler la population est souvent agité en épouvantail, mais l'Occident aussi "risque de créer des infrastructures totalitaires", assure-t-elle.
Violations de la vie privée, algorithmes biaisés, armes automatisées... Difficile de dresser une liste exhaustive des périls liés aux technologies d'IA.
AFP
Open AI?
La start-up OpenAI, cofondée en 2015 à San Francisco par Elon Musk - le patron de Tesla a quitté l'entreprise en 2018 - a reçu 1 milliard de dollars de Microsoft en 2019.
Elle est connue notamment pour deux logiciels de création automatisée, GPT-3 pour la génération de textes, et DALL- E pour la génération d'images.