L'application Lensa AI, lancée en 2018, permet de dessiner son portrait en avatar sur la base de dix selfies grâce à la fonciton "Magic Avatars". Une variété de thèmes est alors proposée tels que "Princesse", "Pop" ou encore "Anime". L'application payante (comptez 5.70 francs pour obtenir dix avatars différents) est en ce moment l'une des plus téléchargées sur l'App Store.
Mais des voix critiques commencent à se faire entendre. Certains utilisateurs lui reprochent une sexualisation des clichés avec parfois des corps un peu trop dénudés ou des poitrines plus importantes que celles du modèle original.
Appel au boycott
L'application a notamment recours au modèle du logiciel ouvert "Stable Diffusion" pour créer ce qu'elle appelle des avatars magiques, qui semblent avoir été conçus par des artistes numériques. Des artistes ont justement appelé au boycott de l'application. Ils dénoncent le fait que les images sont formées sur la base de leurs oeuvres, sans leur accord. "Regarder les résultats m'a rendu vraiment triste parce que je pouvais voir que les images étaient nées des milliers et des milliers d'heures de pratique de vrais artistes", a ainsi tweeté la comédienne voix off Jenny Yokobori, appelant les individus à ne pas utiliser Lensa.
Pour Olivier Glassey, sociologue, spécialiste des réseaux sociaux, interrogé mardi dans La Matinale, un des autres risques à ne pas sous-estimer - même si l'entreprise prétend prendre toutes les dispositions nécessaires - "est de donner son image à un système sans savoir à quelles fins elles seront utilisées". Toujours est-il que Lensa AI fait un tabac. Ses portraits se retrouvent facilement comme photo de profil sur Facebook ou sur Instagram.
Sujet radio: Natacha Van Cutsem
Texte web: Hélène Krähenbühl