L'hydrogène, un atout majeur pour la transition énergétique
Selon une étude de l'Agence internationale de l'énergie et de l'Office européen des brevets publiée cette semaine, l'Europe est en avance technologique dans le domaine de la production d’hydrogène. Selon Jan Van Herle, maître d’enseignement et de recherche à l’EPFL, deux raisons font de lui l'un des maillons clé pour la transition énergétique.
L'hydrogène peut, en premier lieu, être utilisé comme moyen de stockage d'énergie. "La production d'électricité – verte et propre – éolienne et photovoltaïque ne cesse de monter", a expliqué cette semaine dans l'émission Forum Jan Van Herle, spécialiste de l'hydrogène. A l'heure actuelle, la puissance installée de ces deux sources d'énergie, "c'est autant que l'hydraulique, plus que le nucléaire et autant que les gaz", souligne-t-il. "Mais c'est une énergie intermittente. Il s'agit de la stocker".
Il explique qu'un bon moyen de stockage, "à long terme et à très grande échelle, c'est de faire de l'électrolyse: dissocier de l'eau (en utilisant cette électricité verte intermittente, ndlr) sous forme liquide ou de vapeur en ses constituants, c'est-à-dire de l'hydrogène et de l'oxygène". On obtient ainsi un gaz, le dihydrogène (H2), qui peut être utilisé comme source d'énergie.
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Usages multiples
Jan Van Herle évoque une seconde raison: l'hydrogène est multiusage. Dans le domaine de l'énergie, on peut l'utiliser de diverses manières: dans la mobilité (pour les véhicules à pile à combustible), pour le chauffage (en l'injectant dans le réseau du gaz), ou encore comme réserve d'électricité.
Mais ses applications ne s'arrêtent pas à l'énergie. "Il y aussi un aspect chimique", détaille le chercheur. L'hydrogène est utilisé dans l'agroalimentaire pour produire de l'ammoniac pour les engrais, dans la pétrochimie, ou encore dans la sidérurgie. "Ce sont des secteurs très lourds en émissions de CO2. Là, l'hydrogène peut aider à décarboner", note le scientifique.
Pour l'heure, l'hydrogène reste encore majoritairement produit à partir d'énergies fossiles, du gaz naturel par exemple. Produire de l'hydrogène à partir d'énergies vertes est bien plus coûteux, en raison notamment des coûts de la technologie des électrolyseurs, "qu'il s'agit de baisser", selon Jan Van Herle.
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Propos recueillis par Esther Coquoz
Adaptation web: Antoine Michel
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