Jusqu'à présent, elles étaient passées inaperçues, car cachées par la végétation... Ces 120 peintures rupestres représentent des guerriers et "des scènes de combat, de chaos ou de funérailles" et datent de 2000 ans avant notre ère. Du "Néolithique final et du tout début de l'Âge de Bronze", a expliqué à l'AFP Claude Salicis, président de l'Institut de Préhistoire et d'Archéologie Alpes-Méditerranée (IPAAM), confirmant une information du quotidien régional Nice-Matin.
On peut aussi y distinguer des chiens, d'autres animaux et des divinités: les figures ne sont pas gravées, mais peintes avec du jaune et un peu de rose.
Situé à une vingtaine de kilomètres des milliers de gravures rupestres de la "Vallée des merveilles", le site de Valdeblore est "une découverte majeure dans la région, car jusqu'à maintenant seules deux peintures de ce genre avaient été identifiées à travers le département", selon Claude Salicis. La datation et l'authentification des peintures ont été permises grâce à une analyse des pigments utilisés.
Un père, son fils et un drone
C'est à deux judokas, habitant à proximité et habitués des lieux, que revient cette trouvaille durant l'été 2022: "Avec mon fils, nous arpentons régulièrement ces montagnes et nous sommes passés très souvent devant la falaise sans apercevoir les peintures", a confié Marcel Pietri, 64 ans, ancien vice-champion d'Europe de judo et désormais directeur technique national de la Fédération monégasque de judo.
"Un jour d'été, mon fils a décidé de filmer la falaise avec un drone et c'est là que nous avons aperçu la première peinture, puis d'autres", a ajouté Marcel Pietri, "passionné d'histoire et d'archéologie". Son fils Loïc, 32 ans, a été champion du monde de judo en 2013 (-81 kg) et a participé aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro au Brésil en 2016.
Les peintures sont situées dans des abris-sous-roche sur une falaise débroussaillée en 2017 et aménagée pour l'escalade. "L'enjeu est maintenant de classer ces peintures, ce qui permettra de les protéger", a souligé Claude Salicis. L'idée serait de sanctuariser les lieux, une démarche qui peut prendre jusqu'à cinq ans.
Stéphanie Jaquet et l'afp