Les cabinets de chirurgie esthétiques américains, premier marché mondial, ont enregistré l’an dernier une hausse de près de 50% des demandes pour retirer des implants mammaires et des produits de comblement.
Il semblerait ainsi que de plus en plus d'adeptes de la chirurgie esthétique délaissent la fameuse silhouette en forme de sablier, à savoir une taille fine, mais des hanches et des fesses ultra-développées à la Kim Kardashian.
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La médecine esthétique séduit de plus en plus
Une tendance observée également depuis la Suisse, explique Rachel Polla, à la tête du centre de médecine esthétique Forever Institut, à Genève. Ce retour à un aspect plus naturel, plus minimaliste se traduit par de plus petits seins, de plus petits fessiers et un visage plus fin également.
Un style que Rachel Polla connaît bien, puisque son père a créé il y a plus de 25 ans leur centre de médecine esthétique, spécialisé dans ce style naturel. "L'idée est de rechercher en priorité l'harmonie des traits et de la durabilité des effets, en y allant petit à petit, sans transformer le visage ou le corps d'un coup", explique-t-elle mercredi dans La Matinale.
Prise de conscience
Mais comment expliquer un tel revirement? Tout d'abord, il y a une prise de conscience sur le plan de la santé. La reine du Hip-hop Cardi B l'a assumé récemment en affirmant avoir fait retirer 95 % des biopolymères de son fessier (ndlr: des implants controversés de type gel), avertissant les jeunes qui la suivent des dangers de son opération.
Mais il y a également un effet de mode. Les influenceurs américains qui ont popularisé le style volumineux font aujourd'hui la promotion de silhouettes plus filiformes. Certains sont carrément soupçonnés d'avoir fait retirer leur graisse et leurs prothèses à certains endroits du corps.
Un changement du corps plus régulier
Pour le sociologue Jean-François Amadieu, il faut aussi voir dans cette évolution le désir d'assumer un style ou une personnalité au gré de ses envies. Quitte à ce que la transformation du corps devienne une mode plus régulière avec aussi ses risques pour la santé et le porte-monnaie.
"Les gens aiment bien changer et ne veulent pas toujours être la même personne. Il y a une sorte de fluidité, une volonté de jouer sans cesse avec les codes".
Fouad Boukari/hkr