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Trouble de l'attention, comment vivre avec?

Trouble de l'attention, comment vivre avec?
Trouble de l'attention, comment vivre avec? / L'actu en vidéo / 2 min. / le 3 mars 2023
Les troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) touchent entre 5 et 7% des enfants et adolescents en Suisse. Cette pathologie est de mieux en mieux connue. Les demandes de diagnostic augmentent donc et les listes d’attente s’allongent. Le magazine 15 Minutes est allé à la rencontre de familles concernées.

"J’ai dû attendre quatre mois avant d’obtenir un rendez-vous pour ma fille. L’attente était très difficile pour l’ensemble de la famille qui ne sait pas à quoi s’en tenir", raconte la maman d’une adolescente genevoise. C'est un des témoignages recueillis par 15 Minutes.

Interrogée sur ce point, Caroline Menache, neuropédiatre à la clinique des Grangettes à Genève, explique qu'il y a des délais partout: "Il manque des médecins formés dans le diagnostic de ces troubles". La spécialiste précise que des efforts sont faits pour former plus de professionnels.

Impact pour toute la famille

Difficulté à apprendre par coeur, à se concentrer ou à gérer son temps: cette pathologie a souvent un effet sur l’estime de soi des enfants. Papa d'un enfant diagnostiqué, Xavier* explique les difficultés rencontrées par son fils et l’impact sur la famille: "Au début, quand on ne connaît pas les effets de ce trouble, on a tendance à penser que l’enfant est mal élevé, qu'il n’a pas envie de se donner de la peine. En réalité ce n’est pas sa faute, donc c’est très important de l’entourer".

Suite à l’intervention d’un pédiatre, les parents se sont résolus à traiter leur enfant avec de la ritaline: "Notre fils ne se rend pas compte de la différence, mais nous voyons que lorsqu'il ne prend pas son médicament, cela peut prendre jusqu'à quatre fois plus de temps pour qu'il fasse ses devoirs".

>> Ecouter le reportage de 15 Minutes :

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Trouble de l'attention, comment vivre avec? / 15 minutes / 14 min. / le 3 mars 2023

Difficile d'en parler

De plus en plus répandu dans les écoles, ce trouble reste stigmatisant pour les personnes atteintes. "Personnellement, je n’en parle pas trop", explique Rosa*, une adolescente diagnostiquée après plusieurs crises d’angoisse, alors qu'elle était encore au cycle d’orientation.

"J’ai plus de temps pour mes épreuves, mais pour le professeur, je pourrais également être dyslexique, il ne voit pas la différence", précise la jeune fille. "J'en parle à mes proches mais tant qu'on ne l’a pas vécu, on ne peut pas vraiment comprendre."

Troubles qui durent

Si ce trouble se déclare la plupart du temps à l’enfance, "il persiste dans 60 à 70% des cas" à l'âge adulte, explique la doctoresse Caroline Menache. Elle ajoute qu'une fois sensibilisés, les professeurs font souvent des efforts pour simplifier l’apprentissage de ces enfants, en les mettant tout devant ou en leur laissant plus de temps pour réaliser certaines tâches.

Pour Rosa, il a fallu travailler avec l’aide d’un psychologue et d’une coach spécialisée pour accepter cet état de fait. "Au début, j’avais beaucoup de mal avec ça. Je me disais que j’aurais toujours une sorte d’étiquette 'ne peut pas se concentrer à l’école' ou 'personne qui va rater sa vie'. Mais j’ai réussi à travailler sur moi et j’ai compris que ça pouvait également être une force."

>> L'interview de Kerstin von Plessen, psychiatre cheffe du Département de psychiatrie du CHUV :

Kerstin von Plessen, cheffe du Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHUV à Lausanne. [Unil - Faculté de Biologie et de Médecine - © Markus Redvall]Unil - Faculté de Biologie et de Médecine - © Markus Redvall
15 Minutes - les troubles de l'attention / Forum / 5 min. / le 4 mars 2023

*Prénoms d'emprunts

Antoine Harari, Coraline Pauchard

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