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Les trackers GPS et Bluetooth, des petites balises dont il faut se méfier

Les trackers sont faciles à cacher dans les vêtements. [Unsplash - Nubelson Fernandes]
PIXELS – Des "trackers" dont il faut se méfier / Six heures - Neuf heures, le samedi / 4 min. / le 18 mars 2023
Une récente enquête a montré les immenses capacités des trackers GPS et Bluetooth pour pister et retrouver des objets. Ils mesurent à peine quelques centimètres et sont d’une efficacité redoutable.

Des trackers ont été récemment au cœur d’une enquête sur le leader de la vente de vêtement en ligne Zalando. Trois médias allemands ont glissé des appareils de ce type dans des habits renvoyés après une commande. Le but était de voir dans quels pays voyageaient ensuite les vêtements.

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Ces médias ont utilisé deux types de trackers, cousus à l’intérieur de robes et même de bikinis: des balises GPS de 57 grammes, communiquant avec des satellites, et des trackers plus petits, de 12 grammes seulement, équipés de Bluetooth. Grâce à ces appareils, les habits ont pu être localisés en permanence.

Faciles à cacher et peu chers

Cette enquête a montré combien il est facile de cacher des balises dans de petits objets. L'investigation a aussi prouvé la fiabilité de ces appareils. Même s’ils sont à des milliers de kilomètres, il est possible de les localiser facilement par des satellites, ou alors avec Bluetooth. Dans ce cas, la balise utilise d’autres téléphones à proximité comme relais pour communiquer avec son smartphone.

Les enquêteurs ne disent pas quelles marques de balises ils ont utilisé. Mais ils ont certainement employé des AirTags d’Apple, des SmartTags de Samsung ou des accessoires de la société Tile.

Ces appareils sont abordables, puisque leur prix démarre à 30 francs. Et leur batterie tient jusqu’à trois ans.

>> Relire aussi l'enquête de Mise au Point qui avait utilisé un système identique pour suivre la piste des fripes : Nos vieux habits font des milliers de kilomètres pour finir dans des décharges

Des anecdotes sur les réseaux sociaux

Les anecdotes se multiplient autour de ces balises. Récemment, un Américain, John Lewis, a raconté ses mésaventures avec un AirTag. L’homme en avait glissé un dans son porte-monnaie, porte-monnaie qu’il avait ensuite oublié à bord d’un avion d’American Airlines. John Lewis a ensuite vu sa balise voyager en avion dans pas moins de 35 villes américaines. Finalement, des employés de la compagnie ont retrouvé le tracker sous un siège. Mais le portefeuille, lui, avait disparu.

Des anecdotes de ce genre abondent sur les réseaux sociaux. On ne retrouve pas toujours son objet perdu, mais beaucoup de gens ont réussi à localiser leurs clés, leur porte-monnaie, leur sac à main ou même leur animal de compagnie qui avait fugué.

Pister des humains

Et, évidemment, ces trackers permettent aussi de pister des humains. Des individus ont très vite détourné le but des balises à cette fin. On a vu des cambrioleurs glisser un appareil derrière la plaque de voitures de luxe pour savoir où habitent leurs propriétaires. Des cas de femmes harcelées par des individus qui avaient glissé une balise dans leur sac à main ont aussi été dénoncés.

Les fabricants de ces trackers ont lancé plusieurs solutions techniques pour tenter d’empêcher ce pistage. Mais ces solutions ne sont pas parfaites et ces balises sont aujourd’hui encore souvent utilisées à mauvais escient.

Il faut donc être attentif si son téléphone envoie des alertes sur des objets inconnus à proximité. Les propriétaires de téléphones Android devraient en plus télécharger une application d’Apple permettant de détecter les AirTags.

Anouch Seydtaghia/boi

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