Les arnaques en ligne toujours plus crédibles grâce à l'intelligence artificielle
Souvent, les techniques restent les mêmes: vous vous rendez sur YouTube et on vous explique au détour d'une vidéo qu’il est possible d’obtenir le logiciel Photoshop gratuitement. Il suffit alors de "cliquer sur le lien".
Mais désormais, l’acteur dans la vidéo parle de façon fluide et bouge normalement. On a l’impression qu’il est réel, il donne confiance. En réalité, tout est généré grâce à l’intelligence artificielle (IA). Cette personne n’existe pas, elle est là uniquement pour vous rassurer.
La technique de "l'arnaque au président"
Les IA génératives fonctionnent selon le même principe. Des logiciels comme ChatGPT sont ainsi capables d'écrire des mail frauduleux très complets et bien structurés, rendant ainsi les vielles arnaques toujours plus crédibles.
C’est le cas par exemple avec ce qu'on appelle "l’arnaque au président", un mode opératoire qui consiste à usurper l'identité du chef ou de la cheffe d'une entreprise pour convaincre un salarié de réaliser un faux ordre de virement. Les escrocs entrent dans le système informatique d’une entreprise et prennent un maximum de documents, explique Mélanie Lourenço, porte-parole de Fedpol, lundi dans La Matinale.
"L'algorithme se nourrit des différents documents comme des échanges d'e-mails, par exemple, pour imiter le style d'un directeur d'entreprise, et pouvoir ensuite prendre contact avec le comptable, lui demander de faire un versement d'une somme importante dans un compte qui n'a rien à voir avec l'entreprise. Ce serait typiquement un cas où l'intelligence artificielle est utilisée pour optimiser la cyberarnaque", détaille-t-elle.
>> Pour aller plus loin : ChatGPT: la nouvelle étape de l'intelligence artificielle
Redoubler de vigilance
Depuis quelques mois, les faux sites demandant aux internautes de livrer leurs codes bancaires ont augmenté en crédibilité. Le texte est plus fourni et mieux écrit, tout comme le sont aussi les e-mails de personnes qui souhaitent nouer de véritables relations avec la personne, mais qui en réalité veulent lui sous-tirer de l'argent.
Les tournures de phrase approximatives et les fautes d’orthographe à répétition sont ainsi de moins en moins courantes. Face à ces formes améliorées d’escroquerie, il devient essentiel pour l'internaute de redoubler de vigilance.
Pascal Wassmer/hkr