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Sur la Lune, de l'eau a été découverte dans de petites billes de verre

Un panorama lunaire capturé par Chang'e-5 juste après s'être posé dans Oceanus Procellarum (L'Océan des Orages), le 1er décembre 2020. [CLEP - CNSA]
Sur la Lune, de l'eau a été découverte dans de petites billes de verre / Le Journal horaire / 19 sec. / le 28 mars 2023
La surface lunaire contient de l'eau dans des billes de verre formées par l'impact de météorites, selon une étude basée sur des échantillons rapportés par la sonde lunaire chinoise Chang'e 5.
La capsule de retour lunaire Chang'e-5 transportant des échantillons prélevés sur la Lune, après son atterrissage dans la région autonome de Mongolie intérieure, dans le nord de la Chine, le 17 décembre 2020. [Reuters - China Daily]
La capsule de retour lunaire Chang'e-5 transportant des échantillons prélevés sur la Lune, après son atterrissage dans la région autonome de Mongolie intérieure, dans le nord de la Chine, le 17 décembre 2020. [Reuters - China Daily]

"Il y a peu de doute que l'essentiel de la surface de la Lune recèle de l'eau sous une forme ou une autre", rappelle l'étude signée par une équipe de recherche chinoise et publiée lundi dans Nature Geoscience.

Elle a examiné en détail une centaine de minuscules billes de verre, d'une taille allant de l'épaisseur d'un cheveu jusqu'à un millimètre, rapportées en 2020 par la mission Chang'e 5.

Deux milliards d'années

Ces billes, datées jusqu'à deux milliards d'années, ont été créées par l'impact de météoroïdes – des météorites ou astéroïdes – qui ont fondu le matériau lunaire.

Les missions lunaires américaines en avaient rapporté des échantillons, mais c'est la première fois qu'elles sont étudiées en détail, selon l'étude.

Elles contiennent jusqu'à deux millionièmes de gramme d'équivalent en eau par gramme de bille. Une eau provenant de processus différents de celle résultant d'un volcanisme lunaire ou de la chute de comètes, qui contiennent de la glace.

Ces billes de verre créées suite à un impact ont des formes sphériques et des compositions chimiques homogènes. [Nature Geoscience - He, H., Ji, J., Zhang, Y. & al.]
Ces billes de verre créées suite à un impact ont des formes sphériques et des compositions chimiques homogènes. [Nature Geoscience - He, H., Ji, J., Zhang, Y. & al.]

L'équipe menée par des chercheurs de l'Académie chinoise des sciences suppose que les billes de verre formées lors de l'impact d'un météoroïde auraient initialement perdu l'essentiel de leur eau.

Elles auraient ensuite été bombardées par des vents solaires, leur délivrant de l'hydrogène qui se serait alors combiné avec les atomes d'oxygène contenus dans les billes, donnant ainsi naissance à des molécules d'eau.

De l'eau "assez facile à extraire"

Le sol lunaire est composé à hauteur de 3 à 5% de billes de verre, selon des estimations basées sur l'étude des échantillons de sol rapportés par les missions américaines Apollo.

Vue d'artiste du rover d'exploration polaire de la NASA. VIPER permettra d'observer de près l'emplacement et la concentration de glace et d'autres ressources au pôle sud de la Lune, ce qui rapprochera considérablement la NASA de son objectif ultime: une présence à long terme sur la Lune, qui rendra possible l'exploration de Mars et d'autres planètes. [NASA - Daniel Rutter]
Vue d'artiste du rover d'exploration polaire de la NASA. VIPER permettra d'observer de près l'emplacement et la concentration de glace et d'autres ressources au pôle sud de la Lune, ce qui rapprochera considérablement la NASA de son objectif ultime: une présence à long terme sur la Lune, qui rendra possible l'exploration de Mars et d'autres planètes. [NASA - Daniel Rutter]

L'étude en conclut que ces billes de verre pourraient constituer le "réservoir dominant" impliqué dans le cycle de l'eau sur la Lune. Et que ce réservoir pourrait être "utilisable in situ dans de futures explorations lunaires". D'autant que cette eau serait "assez facile à extraire".

En attendant, du côté américain, on se concentre sur les sources d'eau sous forme de glace, dont l'existence a été confirmée sur le pôle Sud de la Lune et qui pourrait être transformée en carburant.

La NASA a planifié une mission en 2024 avec un robot, VIPER (pour Volatiles Investigating Polar Exploration Rover), chargé d'étudier la concentration de glace à cet endroit.

>> Lire : La Lune est encore plus riche en eau que prévu

afp/sjaq

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